Pêche : Le torchon brûle entre le ministre et le directeur de la Marine marchande

mer, 13/07/2022 - 10:16

Au ministère des pêches et de l’économie maritime (MPEM), le malaise est profond si l'on en croit des documents que le site Courrier du Nord a pu se procurer dont l'un portant signature du ministre, M. Ould Maayif, annule une dizaine d'accords de principe et d'autorisation, pour "Non respect des délais", alors que l'autre (une lettre du directeur général de la marine marchande) remet en cause le bien fondé de la "mauritanisation" d'un bateau de pêche construit au Maroc !

L’Annulation de concessions par lettre circulaire du Ministre, Réf. : N°O22 IMPEMIDARE du 2810412021 et NOOO2/MPEM/DARE du 0510512021, «Suite ou constat de la non mise en exploitation des concessions et la non concrétisation des accords de principe dans les délais requis » donné comme justificatif, ne semble pas convaincre les propriétaires de ces lettres d'attribution et d'accord de principe de concessions de pêche dont la liste citée (voir document). C’est d’autant plus vrai, qu’au sein même du MPEM, une voix discordante, celle du directeur général de la Marine marchande se fait entendre pour protester contre la « mauritanisation », illégale selon lui, d’un bateau de pêche construit dans les chantiers navals marocains !

Dans une lettre adressée au ministre, en date du 06 juillet 2022, le directeur de la Marine marchande dénonce un certain nombre d’irrégularités (mauritanisation d’un navire « Lorpex 2 », acquisition de 8 navires), au moment où l’on annule pour ceux qui sont déjà là et prêts à travailler !

Concernant le navire « mauritanisé », la lettre du directeur de la marine marchande énumère un certain nombre de manquements comme : L’absence du certificat de radiation ou d’un document équivalent ; l’absence du certificat international de jauge ; l’absence du certificat de non hypothèque ; l’Absence du certificat de sécurité ou de navigabilité ; l’absence de certificat de classification ; l’acte de vente du navire n’est pas conforme avec l’article 2 de l’arrêté précité (pas notarié, pas visé par l’autorité maritime du pays du navire, pas authentifié par l’ambassade de Mauritanie dans ce pays).

Et le directeur de la marine marchande de conclure : « étant donné ce qui précède et sans préjudice à vos prérogatives, je note la violation de mes attributions de chef de l’Autorité maritime (suivant les dispositions du Code de la Marine Marchande et le décret portant ma nomination à la DMM) et dégage, à l’occasion, toutes responsabilités dans ce dossier ou dans les autres similaires validés directement, sans mon avis, avec le personnel de ma direction (à Nouakchott ou à Nouadhibou).

La Rédaction