Formation sur le VIH/SIDA, permettre aux associations de l’intérieur d’accéder au Fonds Mondial

mer, 26/04/2023 - 00:02

Près d’une trentaine d’acteurs de la société civile, venus pour la plupart de l’arrière-pays, suivent depuis mardi 25 avril 2023 à Nouakchott, une formation de 5 jours sur le VIH/Sida et la gestion des projets. Financé par les fonds UBRAF du système des Nations Unies, ce renforcement de capacités devra permettre à ces associations d’avoir accès au Fond Mondial et ses 4 milliards de dollars US investis chaque année pour lutter contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme à travers le monde.

Le siège de « SOS Pairs Educateurs », sis à El Mina près du Collège « Marbatt », a abrité mardi 25 avril 2023, le lancement d’une formation de cinq jours sur le VIH/SIDA et la gestion des projets. Cette formation est financée sur les fonds UBRAF, le cadre unifié du budget, des résultats et des responsabilités, un instrument de l’ONUSIDA qui regroupe plusieurs agences des Nations Unies, notamment le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).

Ainsi, plus d’une trentaine de participants venus en majorité des régions de l’intérieur du pays ont suivi durant cette première journée, des informations préliminaires sur le VIH/SIDA. Ils seront encadrés jusqu’au 29 avril 2023 par des experts du Bureau Mauritanien d’Etudes en Santé Publique (BEMUSP) à travers le Professeur Dahada et l’ONG « SOS Pairs Educateurs » et son président, Sy Djibril, épaulé par son collègue Sidi Mohamed Ould Meynouh. Ils seront également formés en gestion administrative et financière et en gestion de projets.

Ouvrir les OSC de lutte contre le SIDA au fonds mondial

Le constat est amer. Aucune ONG mauritanienne n’est bénéficiaire principal ou sous bénéficiaire des subventions du Fonds Mondial, nom générique donné au Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. Pourtant, partout dans les pays limitrophes, des ONG profitent de cette manne incroyable de subventions d’un montant de 4 milliards de dollars U.S distribué chaque année à travers le monde.

La raison de l’absence des ONG mauritanienne dans les subventions du Fonds Mondial est liée, selon le constat fait par le système des Nations Unies, à la faible capacité de la société civile. D’où un déficit dans le rôle que cette dernière devrait jouer dans la réponse au VIH, en complémentarité avec les actions du gouvernement et des autres partenaires. C’est le constat qui a été tiré à partir des évaluations conduites jusque-là dans ce domaine.

Conscient de cette faiblesse, le Système des Nations Unies en Mauritanie a ainsi mobilisé des fonds pour renforcer la capacité de la société civile travaillant dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, en ciblant davantage celle exerçant dans les régions intérieures de la Mauritanie, puisque tous les efforts étaient concentrés surtout à Nouakchott et auprès des grandes structures.

Les nouvelles approches de lutte contre le VIH/SIDA

L’un des atouts de la formation en cours, est l’adoption des nouvelles approches de lutte contre le VIH/SIDA, loin des méthodes désuètes jusque-là en cours dans le pays. C’est ce que Sy Djibril, qui comptabilise plus d’une vingtaine d’années d’expériences, a tenu à expliquer aux participants.

Ainsi, après la définition du Virus de l’Immunodéficience humaine (VIH) qui se manifeste par l’attaque du système immunitaire et ses défenseurs, les cellules CD4, et celle du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) qui est la phase finale du processus de destruction physique de la personne, les participants ont suivi le processus d’évolution naturelle du VIH/SIDA, l’épidémiologie à travers le monde et en Mauritanie, les trois 95%, les modes de transmission, les facteurs de risques et le diagnostic.

Les jours suivant, les participants recevront des notions sur la prévention, la thérapie antirétrovirale, le suivi médical régulier, la prise en charge des infections opportunistes et les différentes formes de prise en charge.

Les formateurs ont livré par la suite les chiffres effrayants du VIH/SIDA à travers le monde et en Mauritanie.

Les chiffres du VIH/SIDA

En 2021, 38,4 millions de personnes vivaient avec le VIH à travers le monde, avec près de 2 millions de nouveaux infectés, et 650.000 personnes sont décédées suite à la maladie.

Le nombre de personnes qui ne savent pas qu’ils sont infectés au VIH s’élève à 5,9 millions de personnes en 2021, dont 54% de femmes et de filles.

En Mauritanie, la prévalence chez les professionnels du sexe (PS) est de 9%, celle chez les HSH (relation sexuelle entre hommes) est de 23%. Le nombre de personnes sous traitement ARV en 2021 est de 3500 personnes

Le plus inquiétant, selon Sy Djibril, ce sont les 4500 personnes vivant avec le VIH, non traités, donc transmetteurs en puissance de la maladie (8000-9000) ainsi que les 2.000 personnes perdues de vue.

Pour vaincre le VIH/SIDA, l’ONUSIDA a établi l’objectif dit des « Trois 95% » à l’horizon 2030, c’est-à-dire, 95% vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95% suivent un traitement antirétroviral et 95% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

Gestion d’entreprise

Le dernier jour, les participants seront initiés à la gestion de projet axé sur les résultats (GAR), le processus de développement et le plan de vie du projet. Ils seront surtout formés sur le cadre logique et sa matrice.

Ils seront également formés sur la gestion administrative et financière des associations. Il s’agit notamment de l’organisation administrative et opérationnelle, c’est-à-dire, l’organigramme, la présentation de l’association, entre autres.

Ils seront initiés aussi sur l’organisation du secrétariat et des traitements des données, le suivi financier et comptable, la gestion des ressources humaines, la mise en place d’un manuel de procédures administratives et financières et des outils de travail nécessaires au fonctionnement.

A noter que cette formation est supervisée par l’UNFPA. Bocar Mbaye, Chargé de la sécurisation des produits de la santé de la reproduction et de la planification familiale auprès de cette institution onusienne, est venu expliquer les objectifs de cette formation. Celle-ci, selon lui, est destinée surtout aux associations de l’intérieur pour leur permettre de renforcer leur capacité et d’avoir accès aux subventions du Fonds Mondial.

Cheikh Aïdara

 

 

 

 

 

Près d’une trentaine d’acteurs de la société civile, venus pour la plupart de l’arrière-pays, suivent depuis mardi 25 avril 2023 à Nouakchott, une formation de 5 jours sur le VIH/Sida et la gestion des projets. Financé par les fonds UBRAF du système des Nations Unies, ce renforcement de capacités devra permettre à ces associations d’avoir accès au Fond Mondial et ses 4 milliards de dollars US investis chaque année pour lutter contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme à travers le monde.

Le siège de « SOS Pairs Educateurs », sis à El Mina près du Collège « Marbatt », a abrité mardi 25 avril 2023, le lancement d’une formation de cinq jours sur le VIH/SIDA et la gestion des projets. Cette formation est financée sur les fonds UBRAF, le cadre unifié du budget, des résultats et des responsabilités, un instrument de l’ONUSIDA qui regroupe plusieurs agences des Nations Unies, notamment le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).

Ainsi, plus d’une trentaine de participants venus en majorité des régions de l’intérieur du pays ont suivi durant cette première journée, des informations préliminaires sur le VIH/SIDA. Ils seront encadrés jusqu’au 29 avril 2023 par des experts du Bureau Mauritanien d’Etudes en Santé Publique (BEMUSP) à travers le Professeur Dahada et l’ONG « SOS Pairs Educateurs » et son président, Sy Djibril, épaulé par son collègue Sidi Mohamed Ould Meynouh. Ils seront également formés en gestion administrative et financière et en gestion de projets.

Ouvrir les OSC de lutte contre le SIDA au fonds mondial

Le constat est amer. Aucune ONG mauritanienne n’est bénéficiaire principal ou sous bénéficiaire des subventions du Fonds Mondial, nom générique donné au Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. Pourtant, partout dans les pays limitrophes, des ONG profitent de cette manne incroyable de subventions d’un montant de 4 milliards de dollars U.S distribué chaque année à travers le monde.

La raison de l’absence des ONG mauritanienne dans les subventions du Fonds Mondial est liée, selon le constat fait par le système des Nations Unies, à la faible capacité de la société civile. D’où un déficit dans le rôle que cette dernière devrait jouer dans la réponse au VIH, en complémentarité avec les actions du gouvernement et des autres partenaires. C’est le constat qui a été tiré à partir des évaluations conduites jusque-là dans ce domaine.

Conscient de cette faiblesse, le Système des Nations Unies en Mauritanie a ainsi mobilisé des fonds pour renforcer la capacité de la société civile travaillant dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, en ciblant davantage celle exerçant dans les régions intérieures de la Mauritanie, puisque tous les efforts étaient concentrés surtout à Nouakchott et auprès des grandes structures.

Les nouvelles approches de lutte contre le VIH/SIDA

L’un des atouts de la formation en cours, est l’adoption des nouvelles approches de lutte contre le VIH/SIDA, loin des méthodes désuètes jusque-là en cours dans le pays. C’est ce que Sy Djibril, qui comptabilise plus d’une vingtaine d’années d’expériences, a tenu à expliquer aux participants.

Ainsi, après la définition du Virus de l’Immunodéficience humaine (VIH) qui se manifeste par l’attaque du système immunitaire et ses défenseurs, les cellules CD4, et celle du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) qui est la phase finale du processus de destruction physique de la personne, les participants ont suivi le processus d’évolution naturelle du VIH/SIDA, l’épidémiologie à travers le monde et en Mauritanie, les trois 95%, les modes de transmission, les facteurs de risques et le diagnostic.

Les jours suivant, les participants recevront des notions sur la prévention, la thérapie antirétrovirale, le suivi médical régulier, la prise en charge des infections opportunistes et les différentes formes de prise en charge.

Les formateurs ont livré par la suite les chiffres effrayants du VIH/SIDA à travers le monde et en Mauritanie.

Les chiffres du VIH/SIDA

En 2021, 38,4 millions de personnes vivaient avec le VIH à travers le monde, avec près de 2 millions de nouveaux infectés, et 650.000 personnes sont décédées suite à la maladie.

Le nombre de personnes qui ne savent pas qu’ils sont infectés au VIH s’élève à 5,9 millions de personnes en 2021, dont 54% de femmes et de filles.

En Mauritanie, la prévalence chez les professionnels du sexe (PS) est de 9%, celle chez les HSH (relation sexuelle entre hommes) est de 23%. Le nombre de personnes sous traitement ARV en 2021 est de 3500 personnes

Le plus inquiétant, selon Sy Djibril, ce sont les 4500 personnes vivant avec le VIH, non traités, donc transmetteurs en puissance de la maladie (8000-9000) ainsi que les 2.000 personnes perdues de vue.

Pour vaincre le VIH/SIDA, l’ONUSIDA a établi l’objectif dit des « Trois 95% » à l’horizon 2030, c’est-à-dire, 95% vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95% suivent un traitement antirétroviral et 95% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

Gestion d’entreprise

Le dernier jour, les participants seront initiés à la gestion de projet axé sur les résultats (GAR), le processus de développement et le plan de vie du projet. Ils seront surtout formés sur le cadre logique et sa matrice.

Ils seront également formés sur la gestion administrative et financière des associations. Il s’agit notamment de l’organisation administrative et opérationnelle, c’est-à-dire, l’organigramme, la présentation de l’association, entre autres.

Ils seront initiés aussi sur l’organisation du secrétariat et des traitements des données, le suivi financier et comptable, la gestion des ressources humaines, la mise en place d’un manuel de procédures administratives et financières et des outils de travail nécessaires au fonctionnement.

A noter que cette formation est supervisée par l’UNFPA. Bocar Mbaye, Chargé de la sécurisation des produits de la santé de la reproduction et de la planification familiale auprès de cette institution onusienne, est venu expliquer les objectifs de cette formation. Celle-ci, selon lui, est destinée surtout aux associations de l’intérieur pour leur permettre de renforcer leur capacité et d’avoir accès aux subventions du Fonds Mondial.

Cheikh Aïdara