L’Agence Nationale de la Statistique et de l’Analyse Démographique et Economique (ANSADE), ex-Office National des Statistiques (ONS), et le Bureau International du Travail (BIT) en Mauritanie, ont organisé le 10 mai 2022 à Nouakchott un atelier de renforcement de capacités des acteurs étatiques et non étatiques utilisateurs des données statistiques.
Les locaux de l’ANSADE à Nouakchott ont abrité le 10 mai 2022 un atelier de renforcement de capacité des utilisateurs des données statistiques, notamment les acteurs de l’administration et les acteurs de la société civile, notamment les organisations patronales et les syndicats des travailleurs, en plus des journalistes.
L’ouverture de l’atelier a été présidée par le Directeur général adjoint de l’ANSADE, M. Bâ Oumar Kalidou, en présence de M. Sy Samba, Coordonnateur du Projet AMEM (Appui à la Migration Equitable au Maghreb) qui regroupe la Mauritanie, le Maroc, la Tunisie et la Libye, projet issu d’un partenariat entre l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Agence italienne de coopération pour le développement (AICS).
Pendant deux jours, les participants, à savoir les trois mandants de l’OIT, l’Etat, le Patronat et les Employés, ont suivi plusieurs modules relatifs à l’utilisation des données statistiques, sous la houlette de M. Yacouba Diallo, expert en statistiques du travail du BIT basé à Dakar.
Hormis une brève présentation de l’ANSADE, une agence créée il y a juste une année et qui apporte dans le domaine statistique du pays une nouvelle dimension recherche et analyse sur les données démographiques et économiques, les participants ont suivi des modules sur l’utilisation des données statistiques sur la migration et la mobilité de travail, notamment le système de production des données statistiques de l’ANSADE, les types de données à collecter et la stratégie de collecte, ainsi que les méthodes de collecte avec de nouveaux outils comme l’utilisation des tablettes et l’épuration des résultats avec les logiciels SPSS et STATA, qui permettent de détecter les erreurs de collecte, la localisation géophysique des agents de collecte, etc.
Il a été surtout démontré la pertinence et les besoins énormes en matière de données sur la migration de main d’œuvre, avec toutes les difficultés liées à l’engagement politique des Etats et à la coordination entre les différentes administrations chargées des données relatives à l’entrée et à la sortie des migrants, leur profit socioéconomique, leur caractérisation, leur pays d’origine et leur pays de destination. Il a été aussi question du manque d’informations sur l’incidence de la main d’œuvre étrangère sur le marché local du travail et des questions en suspens, comme la règlementation en matière de migration de travail, le degré de respect des normes internationales, la manière d’organiser cette forme de migration, la protection sociale des travailleurs migrants et le sort de leurs cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale en cas de départ définitif du pays, etc.
M. Yacouba Diallo a aussi fait une longue présentation sur les indicateurs et les types de données statistiques produites relatives à la migration du travail, ainsi que les principales sources des statistiques sur la migration de main d’œuvres et les indicateurs prioritaires.
Il a cité dans ce cadre les sources administratives face aux statistiques de la migration internationale de main d’œuvre, leur pertinence, leurs contenus et les bonnes pratiques en la matière.
L’expert a terminé ses présentations par l’utilité d’un bon système d’informations sur le marché du travail couvrant la migration de main d’œuvre. Il a enfin rappelé les directives concernant les statistiques sur la migration de la main d’œuvre internationale fixés tous les cinq ans par la Conférence internationale des Statisticiens du Travail (CIST) et cela depuis sa création en 1923.
L’atelier a été marqué par les débats et les questions-réponses entre les participants et les experts, notamment Yacouba Diallo et M. Sow, statisticien économiste, ancien de l’ONS.
Cheikh Aïdara