Lors d’une conférence de presse animée chez lui au PK 9 le vendredi 19 septembre 2025, au cours de laquelle il a abordé plusieurs sujets, le député et président du mouvement IRA, Birame Dah Abeid, a déclaré que « le gouvernement nouvellement nommé est un gouvernement de combat contre Birame ».
Le député Birame Dah Abeid a abordé lors de la conférence de presse qu’il a animée vendredi 19 septembre 2025 plusieurs sujets dont le dialogue envisagé, la nomination du nouveau gouvernement et la situation de la diaspora mauritanienne, entre autres.
Dialogue
S’agissant du dialogue politique en préparation, il a déclaré que Ghazouani n’aura que trois choix à travers cet exercice. En premier lieu, un 3ème mandat qu’il tentera de poser au cours de la rencontre. D’où selon lui les non-dits et le flou entretenus derrière un dialogue dont les tenants du pouvoir refusent de donner des éclaircissements.
Selon lui, ce 3ème mandat passera par des tueries de masse dans toutes les régions et au prix de sacrifices qui précipiteront le pouvoir en place, soit par révolte populaire ou coup d’état militaire.
En deuxième lieu, ajoute Birame, le président Ghazouani chercherait à placer un Dauphin ou un remplaçant de la même manière qu’il a reçu le flambeau de Mohamed Abdel Aziz. Cela suppose selon lui des élections truquées et la confiscation de la volonté des électeurs. Ce qui pourrait aboutir, a-t-il précisé au même scénario que pour la première option.
Enfin, la troisième option selon Birame qui semble être à ses yeux la plus sage, suivre l’exemple de Maky Sall au Sénégal. En laissant le champs électoral ouvert et en permettant à ses opposants les plus radicaux de participer à des jeux électoraux ouverts, le président sénégalais avait placé son dauphin désigné, Amadou Bâ devant le verdict des Sénégalais. Ce qui s’est traduit d’après Birame par une alternance démocratique.
Pour lui, cette voix est la plus honorable pour le président Ghazouani. Une fois hors du pouvoir, Birame déclare qu’il ne s’intéressera plus à lui.
« Mon combat contre Ghazouani s’arrêtera le jour où il quittera le pouvoir », a-t-il déclaré, mais poursuit-il, la meute de loups qui l’entoure ne l’épargnera pas, ayant l’habitude de dévorer leur bienfaiteur.
Un gouvernement de combat
Par ailleurs, Birame a déclaré que le « gouvernement nouvellement nommé est un gouvernement de combat contre Birame », un clin d’œil sur la nomination d’une ministre de son fief, le Trarza, et issue de la couche Harratine. Il a aussi fait comprendre que la nomination de ministres sous les couleurs d’une ethnie ou d’une tribu n’a jamais été bénéfique pour les populations sensées être représentées. Le poste de ministre est une invite personnelle au partage d’un gâteau dont les populations sont exclues, a-t-il fait comprendre en substance.
Concernant le dialogue, il a posé deux conditions pour qu’elle soit déclarée comme crédible : l’inclusivité et les concessions que l’opposition pourrait en tirer, notamment sur toutes les procédures entourant les élections, révision du Code et de la liste électorale, désignation d’une CENI indépendante, financement des campagnes, entre autres.
Birame a également parlé de l’arrestation du militant Youssouf Kamara, récemment libéré qui rejoint un autre militant Ablaye Bâ, ainsi que de la libération de l’activiste écologique Aly Bakar.
Birame a aussi abordé la question des Mauritaniens persécutés au Mali avec la fermeture de 300 boutiques leur appartenant, ce qui selon lui va se répercuter sur eux et sur leurs familles. Ce serait là, a-t-il souligné l’une des conséquences des expulsions massives de ressortissants subsahariens du pays, ce qui risque, d’après lui, d’entraîner d’autres représailles contre des Mauritaniens installés dans ces pays.
Cheikh Aïdara