Nombre de nouvelles mesures ont été prises, hier à Alger, à l’issue du Conseil des ministres présidé par le président de la République Tebboune, dont celles en rapport avec la production et la distribution des produits pétroliers et du carburant raffinés en Algérie, aussi bien à travers le pays qu’à l’étranger.
C’est ainsi qu’après la présentation des mesures prises pour satisfaire la demande nationale en produits pétroliers, à court et moyen terme, le chef de l’Etat a « salué l’entrée de l’Algérie, pour la première fois depuis son indépendance, dans l’exportation de carburant issu du raffinage local du pétrole, après des décennies d’importation », pouvait-on lire dans le communiqué de la présidence de la République.
En effet, l’Algérie qui importait jusqu’à 3,5 milliards de dollars d’équivalent pétrole en carburant a pris la décision, dès 2021, de renforcer les capacités nationales de raffinage de manière à ne plus importer de carburant. Chose qui est effective depuis 2024, alors que les premières exportations de carburant ont commencé en 2025.
Et pour donner plus de poids à la directive, le président Tebboune a ordonné, entre autres, la tenue d’assises nationales sur l’énergie et les hydrocarbures pour mettre à jour les données et définir les priorités en matière de production et d’exportation, tout en chargeant le Premier ministre d’entamer des négociations avec les autorités mauritaniennes en vue de l’implantation de stations-service Naftal sur le territoire mauritanien. De la sorte, et après avoir démontré sa maîtrise de l’activité à travers le territoire national où elle gère, depuis des décennies, l’essentiel du réseau de stations-service (elle compte plus de 2000 points) à travers le pays, la Société nationale de distribution de produits pétroliers (Naftal), filiale à 100% de Sonatrach, se voit offrir l’opportunité d’exporter son expertise en dehors de nos frontières.
Il se trouve que Naftal a été chargée, depuis l’année dernière, par le gouvernement de procéder à l’importation et la distribution d’huiles pour moteurs, puis des pneumatiques pour véhicules touristiques, poids lourds et bus en août dernier. Une situation imposée après la raréfaction de ces produits sur le marché national et la spéculation qui s’en est suivie, surtout que la production nationale a encore du mal à répondre à la demande.
Depuis, plus de 8000 tonnes d’huiles Castrol ont été importées et distribuées par Naftal, outre les 3000 tonnes d’huiles LyquiMoly qui doivent suivre, alors que l’Entreprise nationale de distribution de produits pétroliers a signé, début novembre dernier, un premier contrat pour l’importation de près d’1 million de pneus pour véhicules touristiques (avec le manufacturier allemand Continental), et un second contrat, il y a quelques jours, avec le manufacturier italien Promoteon pour l’importation de 500.000 pneus pour poids lourds et bus. D’autres contrats devront être signés ultérieurement pour l’importation de 4,5 millions de pneus, dont 3 millions d’enveloppes pour véhicules touristiques et 1,5 million d’unités pour poids lourds et bus.
Progresser dans la fabrication de pneumatiques
Mais le président de la République a souligné, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé hier, que l’Algérie devait impérativement progresser davantage dans le domaine de la fabrication de pneumatiques. Il a chargé, pour ce faire, le ministre de l’Industrie de réaliser au plus vite une étude de marché pour ce produit, sachant qu’en dehors d’Iris Tyres qui produit 4 millions de pneus/an à Sétif, une autre usine devra voir le jour à Oran pour produire 6-7 millions de pneus/an, et une autre à M’Sila pour produire 1,5 million de pneus/an.
Dans l’attente de résultats concrets, le Conseil des ministres a validé l’importation de 500.000 pneumatiques pour camions, mais autobus et véhicules de tourisme, opération engagée depuis une semaine par Naftal avec l’italien Promoteon (groupe Pirelli).

