De l'économie et des finances à l'agriculture et la souveraineté alimentaire, une nouvelle mission pour Ould Bouh

Le dernier remaniement ministériel a été largement commentée, mais pas dans le bon sens, à mon avis. Car, s'il ne s'agit que de "dénommer" - et de nommer - on peut dire que le grand remplacement n'a pas dérogé à la règle, en termes d'équilibres (ou d'équilibrage) entre tribus qui comptent, politiquement et démographiquement parlant, les régions et les communautés nationales. Le vrai changement, disons stratégique, était ailleurs. Il répond au sacro-saint principe de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. 

Ainsi, le déplacement de Sid'Ahmed Ould Bouh du ministère de l'Economie et des Finances, de nouveau scindé en deux, vers l'Agriculture et la Souveraineté alimentaire est loin d'être une disgrâce comme l'ont insinué certains.  C'est un déplacement des priorités pour qui sait suivre la démarche pleine de bon sens du président Ghazouani qui, après avoir fait choix de la jeunesse et de la formation professionnelle, se tourne maintenant vers l'agriculture dont il veut faire un instrument de souveraineté pour que les Mauritaniens cessent de consommer ce qu'ils ne produisent pas, au moins dans les domaines où cela est possible : l'agriculture, la pêche, l'élevage.

Expert économiste ayant travaillé pour le compte de grandes institutions internationales comme la Banque mondiale, Ould Bouh n'est nullement dépaysé en débarquant à l'agriculture  secteur clé dans le monde et dont certains produits sont utilisés comme une "arme" dissuasive dans les échanges commerciaux internationaux. Le blé ukrainien, le soja chinois ou encore le sucre brésilien en sont la parfaite illustration.

Pour que l'agriculture en Mauritanie se développe, il lui faut donc, pense le Président Ghazouani, un économiste doublé d'un expert en développement comme Sid'Ahmed Ould Bouh qui, conscient des enjeux de la nouvelle mission qui lui a été confiée, est déjà à l'œuvre pour faire de la campagne agricole qui s'ouvre au Trarza dans les prochaines heures le vrai début de la révolution verte voulue par le Rais.

Sneiba Mohamed