Le Bac de Rosso, l’une des identités prégnantes de la ville de Legwareb

sam, 14/03/2020 - 18:55

Le bac assurant le transport de personnes et de marchandises entre les deux rives du fleuve Sénégal, depuis près d’un demi-siècle, et qui est la propriété exclusive de la Mauritanie, fait partie des cartes de visite et des identités les plus prégnantes de la ville de Rosso. En attendant la construction du Pont de Rosso donnée pour imminente, la direction de la société des bacs de Mauritanie (SBM) fait comme si elle devait assurer le service plusieurs années encore et ne lésine pas sur les moyens pour améliorer la qualité de ses prestations et les rentabiliser au maximum.

 Beaucoup de mesures ont ainsi été prises dans ce sens, explique le directeur général de la SBM, M. Brahim Fall Ould Mohamed M'Bareck Fall.

« Nos bacs ont pris de l’âge. Et, à mon arrivée, j’ai constaté que les rotations prennent un temps anormalement long (25 à 30 mn, au lieu des 10 prévues) ». La première mesure a été de changer le moteur de l’un des bacs. Il fallait également mettre un peu d’ordre dans la manière de travailler, raconte le directeur général de la SBM, ce qui passe par un contrôle plus strict au niveau des recettes. Un logiciel de contrôle et de gestion a ainsi permis d’augmenter de façon significative les recettes journalières passées de 20.000 UM/jour, à 180.000. Les caméras de surveillance installées contre le gré de certains, y compris au sein des employés, mais avec l’appui du wali, ont contribué grandement à l’amélioration des recettes de la SBM.

En chiffres, le bac de Rosso, c’est 6 rotations en moyenne par jour (durant la période des fêtes religieuses, c’est beaucoup plus), 1000 piétons et une centaine de véhicules par jour.

Pour rendre conforme la situation des employés, la direction de la SBM a signé des protocoles d’accord avec la CNSS et la Cnam, en vue de payer ses arriérés (cotisations) et permettre ainsi à ses salariés de bénéficier des prestations de ces deux institutions. Un accord a aussi été convenu avec les impôts pour que la SBM soit en règle avec le fisc.

La numérisation a aussi été introduite pour rendre fluide la gestion de la carrière et des salaires des employés et mettre fin au désordre, à l’origine de tous les dysfonctionnements constatés à l’arrivée de l’actuel directeur de la SBM. Ainsi, les tickets sont remplacés par un système qui permet de suivre directement les opérations. Pour des mesures de sécurité, instructions ont été données pour que le bac, d’une capacité de chargement de 80 tonnes, n’en prenne que 50, vu que l’un est en service depuis 1975 et l’autre depuis 1983. Il y a un projet d’achat de bascules pour pesage, comme cela se fait de l’autre côté du fleuve, assure le directeur général de la SBM.

D’autres mesures, comme l’enlèvement des ordures, au niveau de l’espace vital de la société, la réparation du bac de Kaédi, ou l’organisation des dockers (reconnaissance avec badges et gilets), ont été prises.

« Nous fonctionnons avec ce que nous gagnons en assurant du travail pour 84 travailleurs permanents et 10 contractuels. Nous ne pouvons pas nous engager dans de grands investissements vu que la construction du Pont est fortement envisagée, mais nous assurons la continuité du service dans les meilleures conditions possibles », conclut le directeur général de la Société des Bacs de Mauritanie.

 Sneiba Mohamed