Mauritanie : répression violente d’une manifestation anti-raciste. IRA déplore plusieurs arrestations de jeunes militants.

mar, 21/04/2020 - 18:55

La manifestation des militants de l’Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M), ce 20 avril 2020, a été durement réprimée par les forces de l’ordre. Sortis sur l’avenue Jamal Abdel Nasser, venant des quartiers périphériques (Riadh, El Mina, Sebkha, Toujounine, Arafat) pour réclamer, pacifiquement, la libération de Mariem Cheikh injustement incarcérée 8 jours plus tôt, les manifestants, dont plusieurs jeunes ont eu à goûter aux coups de matraques et au gaz lacrymogène des forces anti-émeute. Mariem Cheikh est une bloggeuse qui dénonce les dérives du système de domination ethno-tribal, sa prédation et son recours récurrent à la violence, comme unique mode de régulation des contradictions dans la société.

La police, intervenue en surnombre, s’est violemment attaquée aux militantes et militants, les a lourdement chargés, battus, par de coups de matraques, de gourdins et de bottes. Les forces de l’ordre, en nombre, intervenaient à bord de plus d’une dizaine de pik-up, en tenue anti-émeute. Selon un premier décompte, l’on déplore 5 blessés hospitalisés et plusieurs arrestations.

Certains blessés souffrent de contusions au thorax, à l’abdomen, aux jambes et mains ou ont subis des coups à la tête et affichent des hématomes :

 

– Cheikh Vall

 

– Abdallahi Homody

 

– Sidi Nagi

 

– Beddine Mechinou

 

– Mohamed Sghair.

 

Parmi les interpellés, l’organisation anti-esclavagiste cite plusieurs noms :

 

        - Mama Moussa ;

  • Dah SY ;
  • Jamal Laghdaf ;
  • Mohamed Moussa ;
  • Fatimata Dieng ;
  • Mouna Ahmed Abd ;

 

 

Ira-Mauritanie réitère son engagement non-violent, visant à faire éclore une société égalitaire, un Etat de droit où cesseraient de prévaloir les interdictions de partis et mouvements dédiés à la défense de la dignité de l’Homme noir. Le maintien de telles exclusions, grâce à la connivence du groupe mono-ethnique et monocolore des généraux avec les milieux et l’élite suprématiste arabo-berbère, expose le pays à l’effritement, de l’intérieur, dont résulte un surcroît de fragilité face au péril mondial du terrorisme. La Mauritanie, prise en tenaille, entre la pandémie du Covid-19 et la désagrégation de la citoyenneté, n’a plus les moyens de l’autoritarisme ni le souffle de la résilience sur une simultanéité de fronts. Ses partenaires – régionaux et au-delà – se doivent d’observer la plus grande vigilance, à l’endroit d’une gouvernance qui menace la stabilité et la paix.

 

Mohamed Brahim