PARTI « AGIR POUR VIVRE ENSEMBLE PAR LA CITOYENNETE (A.V.E.C) » Communiqué de presse : les évènements de R’KIZ doivent servir de boussole pour le gouvernement

jeu, 30/09/2021 - 20:30

Le mercredi 22 septembre 2021, la ville de R’Kiz s’est réveillé sous fond de manifestations populaires, face aux défaillances des services sociaux de base, notamment l’eau et l’électricité, qui sont venues s’ajouter à des années de frustrations introverties dues à la pauvreté, au chômage des jeunes, à la chute du pouvoir d’achat et à la déliquescence des services de l’Etat. Ces manifestations d’une rare violence se sont traduites par des actions de vandalisme qui ont visé des édifices publics, la destruction de matériels et de documents administratifs, ainsi qu’à des attaques visant des propriétés privées, notamment le domicile du maire.

Les évènements de R’Kiz sont l’occasion d’attirer l’attention des Walis par rapport à la gestion défectueuse des services rendus aux populations dans toutes les régions du pays, notamment les services d’eau et d’électricité, mais aussi la qualité des services offerts par les trois opérateurs de télécommunications. Ces entreprises sucent le revenu des habitants et ne leur offrent pas en contrepartie le service nécessaire.

Face à ces déplorables évènements, nous déclarons ce qui suit :

  • Condamnons fermement la nature violente de cette manifestation et la destruction des biens des citoyens et de l’Etat, comme nous condamnons toute forme de violence quelles qu’en soient les raisons.

 

  • Appelons au respect des procédures légales dans la gestion de ces évènements, notamment le respect des droits de l’homme dans le traitement des détenus et l’assurance d’un procès juste et équitable pour les prévenus ;

 

  • Appelons les autorités à diligenter une enquête rapide et complète sur les causes de ce débordement populaire, notamment les commanditaires et la responsabilité des autorités locales dans la défaillance des services de l’Etat dus aux citoyens. Des évènements similaires ont eu lieu à Tintane, Kobenni et Aïoun. Ils risquent de se reproduire ailleurs ;

 

  • Appelons à une gestion révisée de la gouvernance du pays afin d’éviter le chaos et prémunir le pays de toute forme de gestion chaotique, ce qui pourrait compromettre son existence. Nous proposons à cet effet, la mise en place d’un cadre politique approprié, avec renforcement des institutions républicaines pour les rendre plus fortes et indépendantes ;

 

  • Demandons la rupture avec toute forme de personnification du pouvoir en Mauritanie et le respect du jeu démocratique  ;

 

  • Appelons à un chamboulement total du système politique en place, avec révision de la Constitution et du type de scrutin, ainsi que la révision de la stratégie économique pour une meilleure répartition des revenus ;

 

  • Demandons l’implication des femmes et des jeunes dans le système productif  générateur de revenus assurant un statut social, avec la garantie de l’emploi et le droit de travailler dans sa région ;

 

  • Appelons à une révision du train de vie de ceux qui nous gouvernent, avec réduction de 30% de tous les gros salaires, Président de la République, Premier Ministre, Ministres, Généraux, Ambassadeurs, Conseillers, Chargés de «  Missions », Secrétaires généraux, directeurs généraux, Présidents de Hautes Autorités ,présidents de Conseil.. etc. Ramener le salaire des députés à 150.000 MRU par session ; la diminution de 30% des gros salaires et du train de vie de l’Etat doit avoir une répercussion directe par la revalorisation   des salaires des enseignants, des agents de la santé, des hommes de troupe et des ménages en difficulté, à travers des allocations…

 

  • Appelons les militaires à retourner dans leurs casernes, en leur rappelant leur noble mission et en leur demandant de laisser le champ politique aux acteurs politiques ;

 

  • Réclamons l’adoption de l’autogestion régionale comme forme de gestion décentralisée ;

 

  • Exigeons la restitution aux citoyens de leurs droits à l’égalité, à la justice économique et sociale, à la justice républicaine tout court ;

 

  • Exigeons un combat plus radical contre la mauvaise gouvernance, la corruption, le népotisme, le favoritisme, le clientélisme, le communautarisme et le tribalisme, et l’exclusion sous toutes ses formes.

 

  • Appelons le gouvernement à élaborer une véritable politique des prix, par la maîtrise de l’inflation, l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, la création d’une agence des poids et mesures et de la traçabilité

 

  • Invitons l’Etat à une uniformisation des prix des hydrocarbures sur l’ensemble du territoire et la révision de la structure des prix des hydrocarbures pour influer sur les prix par la baisse du cout du transport.

 

  • Appelons le gouvernement à revoir sa politique économique, à travers la diminution des impôts et la réduction de la TVA de 50%, car la fiscalité actuelle pénalise non seulement le citoyen, mais aussi l’investisseur et l’emploi. Les produits de première nécessité doivent être subventionnés à hauteur de 10 à 15% par les Revenus des Mines et Hydrocarbures … c’est l’unique possibilité pour le citoyen de sentir les effets de ses Ressources sur son quotidien.

 

  • Demandons à ce que l’Etat axe sa politique économique sur une meilleure répartition des revenus, à travers la revalorisation du SMIG, entre 76.000 et 80.000 MRO, la revalorisation de la retraite avec un minima de 30.000 MRO mensuel et l’indexation des autres pensions.

 

  • Exigeons de l’Etat qu’il réduise le prix du fourrage et du transport pour permettre aux prix des produits nationaux d’être stabilisés, notamment le prix de la viande et des autres produits locaux.

 

Fait à Nouakchott, le 29 septembre 2021