Islam : Les Khadres du Sénégal se choisissent un Khalife général en la personne de Cheikhna Cheikh Nema

lun, 20/06/2022 - 09:39

Le dimanche, 24 avril 2022 est entré, dans l’histoire religieuse du Sénégal – l’Histoire tout court – comme la date heureuse à laquelle l’importante confrérie religieuse des Khadres de ce pays, natifs de la rive gauche du Fleuve sur plusieurs générations, réuni à Thiès, au domicile de Cheikh El Islam Cheikh Abdel Aziz Ould Cheikh Saad Bouh Ould Cheikh Mohamed Vadel Ould Mamine, ont choisi de consacrer Cheikhna Nema Ould Cheikh Abdel Aziz Ould Cheikh Taleb Bouya Ould Cheikh Saadbouh comme  nouveau Khalife général des Khadres au Sénégal. Une décision importante prise, par Des membres des familles Cheikhna Cheikh Sadibou, des Cheikhna Cheikh Mohamed Fadel et de Cheikh Dieh El Moctar et leurs disciples qui ont élu à l'unanimité le khalife Cheikh Nema Ould Cheikh Abdoul Aziz Ould Cheikh Taleb Ould Cheikh Saad Bouh Ould Cheikh Mohamed Vadel Ould Mamine.

 

Nulle raison de penser ici qu’il s’agit d’une « dissension » par rapport aux frères et cousins de Mauritanie, ou d’ailleurs, mais seulement d’une volonté de donner plus de cohésion et de rationalité dans l’action à la branche sénégalaise des Khadres, sans doute l’une des plus importantes de l’Afrique de l’Ouest de par le nombre des disciples mais également l’enracinement et le savoir des Ehel Cheikh Mohamed Vadel Ould Mamine qui ont, par leur longue présence au Sénégal, fini par être une partie intégrante de son peuple et de son tissu socioreligieux le plus présent à tous les niveaux.

 

Ainsi, la décision de choisir Cheikhna Nema Ould Cheikh Abdel Aziz Ould Cheikh Taleb Bouya Ould Cheikh Saadbouh comme  nouveau Khalife général des Khadres au Sénégal comble un vide longtemps ressenti par les membres de cette importante confrérie dans un pays où toutes les autres confréries ont leurs khalifes généraux sur le territoire sénégalais et non ailleurs, comme pour marquer leur présence en tant que fils de ce pays où, depuis près d’un siècle et demi (1886), ils n’on cessé de suivre le chemin tracé par les ancêtres : enseigner le Coran, suivre la voie de l’Islam scrupuleusement, faire vivre la confrérie khadre.

 

C’est cet enracinement lointain dans l’histoire religieuse du Sénégal qui donne son sens, aujourd’hui, à cette volonté d’avoir quelque chose de propre aux Khadres de ce pays qui se distingue par sa tolérance et son hospitalité légendaire (Téranga). Il ne s’agit nullement d’une rupture ombilicale avec la branche Khadres de Mauritanie installée à Nemjat ou ailleurs mais d’affirmer la présence d’une confrérie dans toutes les villes et localités du Sénégal.

 

Sid Mhamed Ould M’Haymed (Dakar)