Fièvre de la Vallée du Rift, un tueur silencieux à éliminer à grandes doses de sensibilisation

dim, 23/10/2022 - 02:30

La Mauritanie est devenue depuis 1987 un lieu de villégiature de la Fièvre de la Vallée du Rift qui vient de frapper le pays depuis août 2022 avec plus d’une dizaine de morts chez les humains et plusieurs centaines de morts chez le bétail. Le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Elevage épaulés par l’OMS et la FAO essayent d’endiguer le mal. Seulement, l’aspect sensibilisation-information à travers les acteurs du secteur pastoral, ainsi que l’implication de la société civile, sont jugés indispensables pour arrêter ce tueur silencieux.

C’est en août 2022 que les premiers cas de Fièvre de la Vallée du Rift ont été signalés en Mauritanie, pays qui a déjà subi des vagues d’invasion en 1998, 2003, 2010, 2012, 2015 et 2020, après une première apparition en 1987. Cette zoonose virale africaine, affecte principalement les animaux domestiques ruminants (bovins, moutons, chèvres, chameaux, etc.) Elle peut se transmettre aux humains par l'exposition à un animal infecté, ou à un produit animal contaminé, parfois par piqure moustiques. Elle se manifeste comme une fièvre, souvent hémorragique chez l'animal et parfois (1 à 3 % des cas) chez l'homme.

La rescousse internationale

Face à la gravité de la maladie et le nombre croissant de cas mortels aussi bien au niveau des animaux que des populations, avec 17 morts enregistrés dont une fille à Atar, les pouvoirs publics ont fait appel à la FAO qui a dépêché début octobre 2022 trois experts, en plus de l’aide apportée par l’OMS. Les experts de la FAO ont rencontré toutes les parties prenantes, autorités sanitaires et cadres de l’Elevage, fédération d’éleveurs, marchés à bétail, etc.

L’Institut National de Recherches en Santé Publique (INRSP) laboratoire de référence, a déjà procédé à plusieurs tests, dont celui effectué le 29 septembre 2022 sur 131 personnes avec 30 cas positifs.

Le Comité de crise présidé par le Premier ministre a ainsi insisté sur le volet sensibilisation des éleveurs et des populations, appelant à plus de vigilance dans la consommation du lait et de la viande.

Impliquer la société civile

A côté des mesures prises par les autorités dans le domaine du dépistage et du diagnostic, mais aussi par rapport aux mesures préventives visant à isoler les animaux malades et les vaccins distribués aux éleveurs, la société civile s’est aussi fortement impliquée dans cette opération.

C’est ainsi qu’un groupe d’ONGs regroupant AMAMI, ActionDev, LCP, GAMM, ADIG, GLOBE et AJPED, ont publié le 19 octobre 2022 un communiqué où elles ont demandé aux pouvoirs publics et aux partenaires de développement « de venir en aide à une population dont la nourriture est essentiellement constituée des produits d’origine animale viande et lait. ». Selon ces organisations, « cette maladie a un impact négatif sur la situation alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables du pays, en particulier les femmes et les enfants déjà fragilisée par les effets du COVID-19, la flambée des prix et les changements climatiques. » Leur rôle dans la sensibilisation et l’information des pasteurs et des populations peut constituer, selon les observateurs, un grand tournant dans la lutte contre la maladie.

Coopération régionale

La nature nomade des populations ouest-africaines, notamment les populations mauritaniennes, porte encore les risques à grande échelle plus probantes et inquiétantes. En effet, les experts sont d’avis que les déplacements des troupeaux à la recherche d’eau et de pâturage, surtout la transhumance transfrontalière non contrôlée, peuvent augmenter davantage les risques de contamination entre les pays, cas de la Mauritanie, du Mali et du Sénégal. D’où les appels au renforcement de la coopération interrégionale pour la surveillance, la prévention et la lutte contre la maladie de la Fièvre de la Vallée du Rift.

Cheikh Aïdara

 

 

La Mauritanie est devenue depuis 1987 un lieu de villégiature de la Fièvre de la Vallée du Rift qui vient de frapper le pays depuis août 2022 avec plus d’une dizaine de morts chez les humains et plusieurs centaines de morts chez le bétail. Le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Elevage épaulés par l’OMS et la FAO essayent d’endiguer le mal. Seulement, l’aspect sensibilisation-information à travers les acteurs du secteur pastoral, ainsi que l’implication de la société civile, sont jugés indispensables pour arrêter ce tueur silencieux.

C’est en août 2022 que les premiers cas de Fièvre de la Vallée du Rift ont été signalés en Mauritanie, pays qui a déjà subi des vagues d’invasion en 1998, 2003, 2010, 2012, 2015 et 2020, après une première apparition en 1987. Cette zoonose virale africaine, affecte principalement les animaux domestiques ruminants (bovins, moutons, chèvres, chameaux, etc.) Elle peut se transmettre aux humains par l'exposition à un animal infecté, ou à un produit animal contaminé, parfois par piqure moustiques. Elle se manifeste comme une fièvre, souvent hémorragique chez l'animal et parfois (1 à 3 % des cas) chez l'homme.

La rescousse internationale

Face à la gravité de la maladie et le nombre croissant de cas mortels aussi bien au niveau des animaux que des populations, avec 17 morts enregistrés dont une fille à Atar, les pouvoirs publics ont fait appel à la FAO qui a dépêché début octobre 2022 trois experts, en plus de l’aide apportée par l’OMS. Les experts de la FAO ont rencontré toutes les parties prenantes, autorités sanitaires et cadres de l’Elevage, fédération d’éleveurs, marchés à bétail, etc.

L’Institut National de Recherches en Santé Publique (INRSP) laboratoire de référence, a déjà procédé à plusieurs tests, dont celui effectué le 29 septembre 2022 sur 131 personnes avec 30 cas positifs.

Le Comité de crise présidé par le Premier ministre a ainsi insisté sur le volet sensibilisation des éleveurs et des populations, appelant à plus de vigilance dans la consommation du lait et de la viande.

Impliquer la société civile

A côté des mesures prises par les autorités dans le domaine du dépistage et du diagnostic, mais aussi par rapport aux mesures préventives visant à isoler les animaux malades et les vaccins distribués aux éleveurs, la société civile s’est aussi fortement impliquée dans cette opération.

C’est ainsi qu’un groupe d’ONGs regroupant AMAMI, ActionDev, LCP, GAMM, ADIG, GLOBE et AJPED, ont publié le 19 octobre 2022 un communiqué où elles ont demandé aux pouvoirs publics et aux partenaires de développement « de venir en aide à une population dont la nourriture est essentiellement constituée des produits d’origine animale viande et lait. ». Selon ces organisations, « cette maladie a un impact négatif sur la situation alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables du pays, en particulier les femmes et les enfants déjà fragilisée par les effets du COVID-19, la flambée des prix et les changements climatiques. » Leur rôle dans la sensibilisation et l’information des pasteurs et des populations peut constituer, selon les observateurs, un grand tournant dans la lutte contre la maladie.

Coopération régionale

La nature nomade des populations ouest-africaines, notamment les populations mauritaniennes, porte encore les risques à grande échelle plus probantes et inquiétantes. En effet, les experts sont d’avis que les déplacements des troupeaux à la recherche d’eau et de pâturage, surtout la transhumance transfrontalière non contrôlée, peuvent augmenter davantage les risques de contamination entre les pays, cas de la Mauritanie, du Mali et du Sénégal. D’où les appels au renforcement de la coopération interrégionale pour la surveillance, la prévention et la lutte contre la maladie de la Fièvre de la Vallée du Rift.

Cheikh Aïdara