Les créances non remboursées de la GBM, les avocats s’expliquent

mar, 28/02/2023 - 22:30

Me Brahim Ould Ebetty, Me Lô Gourmo et Me Yazid, avocats de la Générale Banque de Mauritanie (GBM), membre du Groupe BSA, ont déclaré au cours d’un point de presse organisé mardi 28 février 2023, l’intention de leur client de recouvrer ses créances auprès d’anciens clients, dont certains refusent de rembourser, selon eux.

Pour Me Lô Gourmo, « la GBM et le groupe BSA aimeraient à travers ce point de presse porter à la connaissance du public mauritanien et au-delà, un certain nombre de faits qui sont de nature à porter atteinte, s’ils devaient se poursuivre et se densifier, à la régularité dans le fonctionnement du marché ».

Refus de rembourser environ 2 Milliards MRO

Me Lô Gourmo déclare qu’il s’agit de « créances qui se sont accumulées et qui sont devenues très problématiques de la part de clients qui font purement et simplement un défaut de payement sur des sommes très importantes pour un marché financier aussi restreint que celui de la Mauritanie, surtout dans un contexte économique compliqué ».

Ont été nominativement désignés, Béchir Moulaye Hassene redevable auprès de la GBM d’environ 1 Milliard MRO et de Mokhtar Moulaye Hassene, qui à travers deux sociétés (SEPA et BATP) est débiteur auprès de la GBM d’environ 460 Millions MRO. Enfin, il s’agit aussi de l’entreprise COMATEL, société familiale, actionnaire de MATTEL et dirigée par Béchir Moulaye Hassene, avec une dette d’environ 500 Millions MRO auprès de la GBM.

« Au total, d’après Me Lô Gourmo, la créance s’élève aujourd’hui à environ 2 Milliards MRO entre ces deux hommes d’affaires ».

Pour l’avocat, il s’agit d’une somme particulièrement importante, précisant que la GBM fait face, pour le moins, à une extrême mauvaise volonté de remboursement. Selon lui, la GBM leur a accordé toute les facilités et donné tout le temps, pour les mettre à l’aise et leur permettre de poursuivre leurs affaires et de s’offrir les meilleures conditions de rembourser.

« Mais ces messieurs se sont montrés indélicats, avec des actions ponctuelles qui prouvent à termes qu’ils sont dans une situation de refus de payer leurs dettes » ajoute Me Lô Gourmo.

Des mises en demeure leur ont été adressées, selon lui, par voie d’huissier et les conséquences judiciaires en seront tirées incessamment, a-t-il précisé en substance.

Situation préjudiciable à la sincérité du marché

« Nous aimerions à travers ce point de presse lever toute ambigüité sur la nature du litige ou d’autres litiges qui pourraient être ouverts parce qu’il y a d’autres questions qui concernent notre client et ses messieurs » a poursuivi l’avocat.

Pour l’heure, et dans le contexte de cette mise au point, il s’agit, selon Me Lô Gourmo, de montrer que notre client tient à ce qu’il y ait une transparence, condition pour sortir de la situation difficile dans laquelle, sur le plan des marchés et sur le plan des activités du pays, les opérateurs cherchent à sortir.

L’avocat a déclaré que « la GBM compte pouvoir jouer son rôle et expliquer la réalité de ce qui se passe de peur que d’autres ne le fassent à sa place, en particulier les journalistes qui pourraient se laisser entraîner dans des spéculations. D’où ce point de presse pour mieux éclairer l’opinion »

Me Lô Gourmo trouve que « ces actes sont préjudiciables à l’économie, à la sincérité des opérations du marché et préjudiciables à la confiance ».

C’est pourquoi d’après lui, la GBM tient à réaffirmer sa devise et sa vision en la matière, qui est celle de ne pas laisser la violence des règles d’éthique et de fonctionnement de la prudence perturber l’ordre normal des marchés.

Vital est le respect de la transparence

De son côté, Me Ebetty a mis l’accent sur la nécessité d’appliquer et de respecter les normes de transparence dans tous les secteurs de la vie nationale, qualifiant de grave l’attitude des deux créanciers de la GBM cités plus haut, ce qui pourrait selon lui, servir de précédents préjudiciables en matière de créances non remboursées.

La mauvaise foi de certains créanciers

Me Yezid a également mis l’accent sur la nécessité de la transparence, surtout dans le domaine financier, soulignant que la situation que vit la GBM par rapport à ses créanciers est dangereuse pour l’économie du pays.

Selon lui, beaucoup de créanciers croyaient que l’ancien président Mohamed Abdel Aziz n’allait pas quitter le pouvoir et que Mohamed Ould Bouamatou n’allait pas revenir au pays. De là, ils auraient, selon lui, cru que la GBM était finie et qu’ils pouvaient se soustraire à leur devoir de rembourser les créances contractées auprès d’elle.

Il faut souligner que la GBM a connu des déboires sous le règne de Mohamed Abdel Aziz et son différend avec le PDG de cette banque, Mohamed Bouamatou, forcé à l’exil. A l’époque, la banque a été plusieurs fois grugés, comme en 2013 avec l’affaire du sieur Ahmed Baba Ould Deye dit Chach (voir https://cridem.org/C_Info.php?article=644638)

Selon Me Yezid, la GBM a déjà entamé les procédures judiciaires pour recouvrer ses créances, en plus de plaintes déposées au pénale.

Cheikh Aïdara