Les données d’Afrobarometer désormais accessibles et exploitables par les journalistes francophones d’Afrique

jeu, 05/09/2024 - 00:48

Véritable mine d’or en matière de données socioéconomiques et sociopolitiques, mais aussi véritable labyrinthe aux sentiers parfois fermés pour non-initiés, les données d’Afrobarometer sont désormais accessibles aux journalistes francophones d’Afrique grâce à une formation de deux jours en août 2024 à Dakar (Sénégal).

Du 26 au 27 août 2024 à Dakar, Sénégal, une vingtaine de journalistes francophones originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi de Madagascar ont été initiés aux données issues des enquêtes d’opinion initiées par Afrobarometer sur un cumul de 10 Rounds (séries) s’étalant de 1999 à nos jours.

Il faut rappeler qu’Afrobarometer est un réseau panafricain non-partisan de recherches par sondage qui produit des données fiables sur les appréciations des populations africaines relatives à la démocratie, la gouvernance et la qualité de vie. Neuf séries d’enquêtes (Rounds) ont été réalisées dans plus de 40 pays depuis sa création en 1999. Le Round 10 (2024) est en cours.

Afrobarometer travaille avec des partenaires locaux sélectionnés sur des critères de neutralité politique, de compétences en matières d’enquêtes, de qualité des ressources humaines, de probité et de moralité, entre autres.

Avec son partenaire du Sénégal, le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES), Afrobarometer est resté fidèle, à travers l’atelier de Dakar d’aout 2024, à sa philosophie basée sur des séries de formations destinée aux organisations de la société, aux journalistes et aux chercheurs, afin de les doter des compétences nécessaires pour utiliser efficacement les données d’Afrobarometer dans leurs travaux, leurs dépêches et leurs articles de presse.

Le premier jour de l’atelier de Dakar du 26 août 2024, les journalistes ont été familiarisés au questionnaire standard d’Afrobarometer, celui que ses équipes d’experts élaborent au début de chaque Round et qui est enrichi par les questions spécifiques de leurs partenaires locaux selon chacun son contexte particulier. En plus des informations fournies sur la méthodologie aléatoire adaptée en termes d’échantillonnage, les journalistes ont été édifiés de façon globale sur la méthodologie de collecte des données Afrobarometer et les résultats de ses enquêtes.

La diffusion ou publication de ses données répond à un processus d’informations et de concertations avec les autorités des pays dans lesquels les enquêtes ont été menées. En général, selon les explications fournies par les experts d’Afrobarometer, Hassana Diallo chargé de communication et Komi Omewunu, rédacteur, ainsi que leur collègue du CRES, Mamadou Abdoulaye Diallo, la diffusion des résultats dépend des arguments scientifiques développés par les experts d’Afrobarometer et son partenaire local pour convaincre l’autorité nationale sur le respect des normes internationales en matière de données dans la collecte et la réalisation du résultat final de l’enquête. Des cas très rares de blocage empêchent souvent Afrobarometer de diffuser à temps le résultat de ses enquêtes en les contraignant à suspendre leur publication, comme c’est le cas en Côte d’Ivoire.

Les journalistes ont été par la suite initiés à l’outil d’analyse de données en ligne (ODA), avant d’être répartis en groupes. Ces travaux par équipe ont permis aux participant d’apprendre à extraire les données graphiques, à les analyser et à les commenter, puis à créer des twits sur les résultats obtenus.

Implanté au Ghana, Afrobarometer compte sur ses partenaires locaux, mais surtout sur ses partenaires principaux en Afrique du Sud, en Ethiopie et au Ghana. Les plus grandes institutions affiliées aux Nations-Unies et de grande institutions internationales, comme la Banque Mondiale, des Etats et des organismes utilisent aujourd’hui les données d’Afrobarometer.

Ce qui est sûr, le journalisme des chiffres s’offre ainsi de belles perspectives avec ces vagues d’hommes et de femmes des médias qui sortent des formations successives d’Afrobarometer.

Cheikh Aïdara