Mardi 1erseptembre 2020, les élèves et étudiants mauritaniens ont repris le chemin des classes, dans les conditions particulières qui sont celles de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) qui frappe le monde, depuis fin 2019. Les responsables du secteur de l’éducation, refusant le syndrome de l’année blanche, pensent que la forte baisse de la circulation du virus autorise une reprise des cours, sous certaines conditions.
Une semaine avant la reprise, c’était le branle-bas dans tous les établissements scolaires du pays. La question de l’assainissement et de la sensibilisation sur les précautions à prendre (mesures barrières) ont été au centre des activités des autorités administratives dans chaque wilaya. Des missions dépêchées par le ministère de l’Éducation nationale et par des organisations de la société civile ont sillonné le pays. « Réouverture sans risque » est ainsi le maître mot de ce retour en classes qui doit permettre aux élèves de retrouver un semblant de « normalité », après un arrêt de cinq mois, et une alternative « numérique » consistant en des cours à distance qui, malgré leurs contraintes, ont permis d’envisager une nouvelle pratique qu’on espère voir se transformer, après la Covid-19, en méthodes d’enseignement bien ancrées.
Ainsi, la campagne de désinfection et de nettoyage des établissements scolaires à l’échelle nationale, en perspective de la reprise scolaire, était de nature à rassurer sur les conditions de réouverture des classes. Elle correspond aux normes prescrites par la Banque mondiale qui consacre de nombreux documents à cette question, au moment où 67 pays, dont la Mauritanie, ont fait le choix de la reprise des cours.
Pour limiter les conséquences de la fermeture des établissements,et pour accompagner les élèves, plus de 160 pays ont adopté, dès mars 2020, un mode d’apprentissage à distance.
Grâce à l’appui du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), et pour que les élèves restent en contact avec l’école, une plateforme numérique (www.monecole.gov.mr) a été lancée. La coopération entre le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Culture et l’Unicef s’est traduite également par le lancement, le 7 avril 2020, d’une radio dédiée à la diversité culturelle, qui renforce l’offre d’enseignement à distance, et par la distribution de matériels de soutien pédagogique aux élèves : 1300 postes radio destinés à des élèves de 6AF vivant dans des zones enclavées, et 10 000 fascicules contenant des cours de soutien pour les élèves en année d’examen.
C’est cette riposte « numérique » et audiovisuelle, une première dans le pays, appuyée par une large coalition de partenaires, qui a sans doute permis de limiter les effets dévastateurs de la Covid-19 sur un système scolaire connu pour sa fragilité.
Sneiba Mohamed