- Tes résultats sont très bons.
Cette phrase prononcée à l’autre bout du fil (pardon, j’oublie qu’on n’est plus vraiment à l’ère du combiné) me ramène 30 ans en arrière. Quand je tenais, avec passion, deux classes de terminale AB (lettres modernes françaises), au lycée de Boghé, et que j’arrivais, avec Hamdou Raby Sy (philo) et Niang Souleimane (Histo-Géo) à faire passer, sans problèmes, le "mur" du bac à une trentaine d’élèves ! Avec le premier de la Mauritanie, à deux reprises, s’il vous plaît.
Au complexe des Écoles Ibtikar, c’est la présence d’un groupe d’amis (les deux Sidebat, le directeur général et le réputé prof de sciences, Kotob, un féru de la physique à la renommée bien établie et Moustapha, l’une des références nationales en mathématiques) qui m’a fait "reprendre la craie" à la rentrée des classes 2022-2023. Non sans une certaine appréhension.
Les élèves d’aujourd’hui ne sont plus comme ceux d’hier. Je ne parle pas ici de la sempiternelle question de la baisse du niveau des élèves mais de la discipline. Je savais, à ce sujet, qu’Ibtikar, est l’établissement privé le moins "exposé" parce que la poigne de son directeur et l’aura de ses professeurs "principaux" auront certainement un effet inhibitif de la hargne de fils (et de filles) à papa qui veulent en avoir pour leur argent, sinon...on connaît la suite. Ailleurs, cela donne une pagaille généralisée dans la classe.
Les résultats du bac 2023, pour Ibtikar, sont réconfortants. Une quarantaine d’admis, à la première session, et autant qui de « sessionnaires » (pour utiliser un mot de « notre français » qui, dans quelques jours, incha Allah, porteront à 80 le nombre total de bacheliers Ibtikar pour cette année.
Je sais que certains n’ont d’yeux que pour le "premier" de chaque série, son "origine" (école, ville, région) alors que ce qui compte, réellement, à mon sens, c’est le pourcentage d’admis. En fonction de ce critère, Ibtikar qui est seulement à sa cinquième année d’existence fait des merveilles. Elle doit être parmi les établissements les mieux classés. Elle fait surtout preuve de constance dans les résultats et assure aux élèves des classes d’avant bac (5ème et 6ème) la possibilité de finir, en beauté, leur cursus secondaire. Mes vives félicitations à mes élèves qui ont franchi le « mur » du bac et bonne chance à ceux qui « sauteront » dans quelques jours.
Sneiba Mohamed, prof de français et "journuliste"