La semaine de grève décrétée par les syndicats de l’enseignement primaire et secondaire vient de s’achever sans vraiment faire bouger les lignes. Le ministère qui estime avoir déjà réalisé de grandes avancées sur la voie de la réforme refuse de céder au chantage d’enseignants – heureusement très loin d’être majoritaire, le ministère estimant leur nombre à 29% - qui agissent à chaque fois de manière inconsidérée, sans tenir compte de l’existant (ressources) ni même de ce que le ministère a déjà consenti comme efforts pour satisfaire des doléances dont certaines, à défaut d’être réalisables sur le long terme, sont carrément dans le domaine de l’utopique.
Pour l’observateur averti, il y a bien un avant et un après, si l’on regarde l’énumération des nombreuses réalisations telles que présentées par le ministre de l’éducation nationale et de la réforme du système éducatif, Mohamed Maalaine Ould Eyih. La force de l’argumentation tient ici de la présentation de données claires et de chiffres qui résistent à ces appréciations du verre à moitié vide ou à ces déclarations carrément négationnistes essayant de faire croire que rien n’a changé ! Et comme qui dirait, "El kadheb iy bae’ad ech’houdou" (littéralement: celui qui veut mentir éloigne ses témoins), les données livrées par le ministre de l’éducation nationale et de la réforme du système éducatif montrent clairement que, dans le cadre du programme "Taahoudati" (Mes engagements) du président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, le département de l’éducation n’a pas chômé durant les deux dernières années, malgré les contraintes imposées par la pandémie du Covid-19. Voyons voir, à partir de ce qu’a écrit le ministre Mohamed Melainine Eyih :
« Lorsque la prétention légitime d’améliorer les conditions de l’enseignant est sur le point d'être confondue à la perturbation du cours de sa réalisation:
Vingt mois de réforme de l'éducation.
Des réalisations notables et des perspectives prometteuses
1. A première vue, un nouveau style de gouvernance du secteur :
- Une tradition bienveillante de Son Excellence le Président de la République de superviser directement l'ouverture de l'année scolaire, pour soutenir le personnel de terrain et s'occuper des zones fragiles.
- Présence de la première dame pour l'inauguration et la remise des prix aux élèves et enseignants lauréats de ces régions.
- Adoption de la feuille de route pour les consultations sur la réforme.
- Création d’un conseil national de l’éducation rattaché directement à la présidence de la république et comprenant une d'élite de personnes possédant une expertise et une expérience.
- Grande avancée dans le processus d’implantation de «comités de gestion des écoles» comme cadre participatif pour l'amélioration de la gouvernance scolaire, l'amélioration des conditions d'enseignement et l'augmentation des performances ; plus de 700 comités de gestion ont été installés à ce jour.
- La mise en place d'un système d'information pour administrer l’éducation a constitué un bond en avant dans la gestion du personnel et des examens et réglé la situation des élèves et de leurs parcours d'études. Il a permis, jusqu’ici redéploiement de plus de 1000 enseignants qui étaient en dehors du terrain ; ce qui a permis la réouverture de plus de 400 écoles fermées en raison d'une pénurie d'enseignants.
- l’amorce de l'amélioration du déroulement des examens en termes d'application littérale des textes, le contrôle des listes à l'aide du système d'information SIGE, l’arrêt des déplacements entre les centres, à partir de cette année, l’organisation de l’examen probatoire et la restriction de la candidature des auditeurs libres aux capitales de moughataas.
- Augmentation du pourcentage des allocations de l'éducation dans le budget de l'État de 16% à 18%.
- Doublement du budget des écoles.
- Augmentation des allocations de l’encadrement de proximité de plus de 170%.
- Mobilisation d’un montant de un milliard et demi d’ouguiyas en appui à l’enseignement privé suite à la pandémie de COVID-19.
- Acquisition de voitures pour toutes les directions régionales.
2. Résorption précoce du déficit en enseignants par le recrutement de 1 595 enseignants, 4 000 prestataires de services et 1600 élèves-maîtres ; ce qui portera l'augmentation du nombre d'enseignants à 8000 enseignants à la rentrée 2023-2024.
3. Amélioration des conditions matérielles et morales des enseignants:
- Augmentation de la masse les salaires des travailleurs de l'éducation dans les années 2020 et 2021 de quatorze milliards, destinés exclusivement aux travailleurs de terrain.
- Prime d’éloignement augmentée de 150%.
- Paiement de la prime de craie sur une période de 12 mois, au lieu de 9 mois, et la reverser aux directeurs d'école.
- Augmentation de la prime d'encadrement des inspecteurs de 10.000 Ouguiya.
- Création d'un «cycle d’instituteur principal» pour que les enseignants puissent passer de la catégorie «B» de la fonction publique à la catégorie «A», avec le bénéfice des privilèges qui en découlent.
- Création d'un «projet de revalorisation de la profession d'enseignant» avec un plan d'action qui comprend: la révision des cycles de l'enseignement pour le rendre plus motivant et plus valorisante de l’excellence, la révision du système d'octroi des primes pour soutenir l'effort exercé et le niveau de performance, et l’ouverture des concours internes pour permettre la promotion d’une catégorie à l’autre (instituteurs adjoints vers instituteurs, professeurs adjoints vers professeurs) et résolution de problèmes en suspens chez certaines catégories : tels que les inspecteurs, les formateurs des écoles normales d’instituteurs, les conseillers pédagogiques et les instituteurs chargés de cours, en plus de l'intégration des prestataires de services éducatifs remplissent les conditions d'accès à la fonction publique, ainsi que des incitations morales: comme l'adoption d'une journée nationale de l’enseignant, une carte professionnelle pour les enseignants, des récompenses pour les distingués, et autres mesures d'incitation, ainsi que la mise en œuvre d'un plan quinquennal de formation continue des enseignants.
4. Lancement d’une réforme radicale des écoles normales:
- Restructuration des parcours de formation des enseignants pour accroître l’attractivité de la profession et garantir la compétence des sortants
- Réécriture des programmes basée sur les profils métier et adoptions d’approches modernes de formation, y compris les technologies de l'information et de la communication.
- formation des formateurs sur les nouveaux programmes.
- Amélioration de la gouvernance de ces écoles en introduisant des «projets d’établissements» visant leur professionnalisation et l’augmenter de leur performance.
- Initialisation de l'acquisition des équipements nécessaires.
5. Démarrage du processus de formation continue comme outil pour élever le niveau des enseignants en activité:
- Formation de 5 040 enseignants sur les nouveaux programmes.
- Réalisation de l’évaluation de définition des besoins des enseignants en formation continue.
- Préparation du lancement d'un plan quinquennal de formation continue qui inclura tous les enseignants et la création en conséquence d'une plateforme d'échange entre écoles de formation.
6. Infrastructures
Le lancement d'un volet ambitieux au sein du programme des priorités élargies du président de la république qui comprend la construction de 2000 nouvelles salles de classe, dans le cadre duquel 20 écoles ont été réceptionnées à ce jour, le lancement des travaux dans 121 écoles et la réhabilitation de 88 écoles.
7. Programmes et manuels:
- Les programmes ont été révisés en mettant l'accent sur les principes de «l'École Républicaine» pour assurer l'autonomisation des élèves au début de leur parcours scolaire, améliorer la qualité de l'apprentissage et réduire le décrochage scolaire.
- La mise en œuvre des nouveaux programmes a été lancée de manière globale pour la première année de chaque cycle et en phase d’expérimentation dans les deuxièmes années.
- Les manuels scolaires ont été révisés pour tenir compte des nouveaux programmes. Un nouveau titre a été créé sur "l’éveil et le comportement civique", incarnant les principes de l'école républicaine. 500 000 manuels ont été édités et distribués. Des préparatifs sont en cours pour lancer un appel d'offres pour l'acquisition d'un million de manuels.
- Des préparatifs sont en cours pour lancer les «leçons scriptées» dans la perspective de doter tous les enseignants des mêmes contenus enseignés, de manière à garantir une augmentation de leurs performances et à faciliter le suivi de la couverture du programme.
8. Prise en charge des élèves issus de groupes vulnérables:
- Le Programme national nutrition scolaire a été lancé avec une composante nationale importante, en coopération entre le Ministère, la Délégation générale pour la synergie et le Commissariat à la sécurité alimentaire, en coopération avec le Programme alimentaire mondial et le Département américain de l'agriculture par le biais du « Counterpart International ». Au cours de l'année scolaire 2020-2021, plus de 175 000 rationnaires bénéficient du programme, dans 325 écoles des 12 wilayas.
Chaque année, 3000 filles ont bénéficié des services du projet d'autonomisation des femmes et du dividende démographique qui comprend des subventions scolaires, le transport, les cours de soutien et la participation à des espaces sûrs pour recevoir des programmes de sensibilisation visant à renforcer l'autonomisation des femmes.
9. Riposte à la pandémie du Corona
Cette pandémie a entraîné une forte pression sur le secteur, que ce soit en termes d'abandon scolaire ou en affectant la mise en œuvre du plan de réforme.
La situation a été gérée de manière à garantir la préservation de la santé des élèves et du personnel, et l'amorce des premières démarches pour bénéficier de l’enseignement numérique et compenser, tant faire se peut, le temps perdu.
Le Département étudie actuellement l'impact de la pandémie sur la mise en œuvre des programmes d'éducation afin de formuler une stratégie pour compenser le déficit et éviter ses effets négatifs sur les acquis des élèves.
10. Perspectives :
Le Ministère entend utiliser le restant de l'année scolaire en cours pour préparer le lancement d'un ambitieux projet national de promotion de l'école, avec la rentrée prochaine, qui permettra d'améliorer la gouvernance de terrain des écoles afin de veiller à ce que les ressources allouées se transforment en résultats tangibles mesurables par l'amélioration du niveau de réussite des élèves.
Ce projet adoptera le principe de la gestion axée sur les résultats, de la responsabilité et du coaching de chaque fonctionnaire ou membre du corps enseignant pour sa performance. Le principal critère d'évaluation sera de permettre à l'élève d'augmenter les taux de réussite et de réduire le décrochage scolaire. Le projet travaillera également à redonner à l'image de l'école la gloire qu'elle mérite. Les écoles des zones fragiles auront la discrimination positive qu'elles méritent.
Le ministère est pleinement conscient du temps et des efforts concertés nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Allah est le garant du succès. »