Sous la houlette du mouvement IRA et de l’organisation américaine Free The Slaves, une vingtaine d’acteurs de la société civile actifs dans la défense des droits de l’homme ont bouclé dimanche 31 juillet 2022 à Nouakchott une formation de trois jours sur l’esclavage moderne, l’état de droit et le plaidoyer.
Plusieurs activistes des droits de l’homme, 15 au total, représentant 11 ONG nationales, dont de prestigieuses organisations connues comme SOS Esclaves et AMDH, ont suivi pendant trois jours une formation sur l’esclavage moderne, l’état de droit et le plaidoyer.
Cette session organisée par l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) avec l’appui de l’organisation américaine Free The Slaves entre dans le cadre d’une série de formations destinées à la société civile. Après l’atelier qui avait ciblé les journalistes au début du mois, ce fut le tour des acteurs des droits de l’homme de bénéficier de renforcement de capacités.
La dernière journée, le 31 juillet 2022, a été marquée par un exposé exhaustif sur les techniques du plaidoyer qui a été suivi par un travail de groupe sur l’élaboration d’un plan d’action.
Comme à l’ouverture de la session, vendredi 29 juillet 2022, l’atelier de clôture a été marqué par un échange de discours entre Dame Bâ, représentant Free The Slavery en Mauritanie et Noureddine Semethe, conseiller du président Birame Dah Abeid.
Comme l’explique Dame Bâ, la formation a porté sur quatre principaux thèmes. Définition et causes profondes de l’esclavage moderne, les lois nationales et internationales qui l’encadrent, le rôle de l’Etat et de la société civile. Par rapport à l’état de droit, définition, facteurs et principaux piliers. Il a été procédé à une jonction et une comparaison par rapport à la place de l’Etat de droit dans la lutte contre l’esclavage moderne. Enfin, le dernier thème a porté sur le plaidoyer et ses fonctions.
Les consultants, en présence du chargé de communication du mouvement IRA, Hammady Lehbouss et de Nourredine Semthe, conseiller principal du président Birame Dah Abeid, se sont félicités de la réussite de l’atelier, saluant l’engagement et l’esprit participatif des participants. Ces derniers à leur tour ont exprimé leur satisfaction à la sortie de la session, soulignant que cette formation leur a apporté beaucoup d’éléments d’information sur l’esclavage moderne et l’état de droit. Ils ont surtout apprécié le dernier module sur les techniques du plaidoyer.
A la fin de l’atelier, les participants ont mis en place un réseau avec un bureau provisoire d’acteurs de la société civile engagés dans la lutte contre l’esclavage moderne et pour l’édification d’un véritable état de droit.
A rappeler que le mouvement antiesclavagiste IRA a été officiellement reconnu courant 2022, après près de quatorze années de lutte et de diabolisation. Ses principaux leaders ainsi que ses membres ont subi des années durant exactions et emprisonnements, à l’image du président du mouvement, Birame Dah Abeid, malgré ses nombreuses distinctions à l’internationale, comme le Prix des Nations Unies. C’est d’ailleurs à partir d’une cellule d’emprisonnement qu’il sera élu député à l’Assemblée Nationale lors des législatives de 2018.
Quant à Free The Slaves, c’est une ONG internationale créée en 2000 pour faire campagne contre la pratique moderne de l’esclavage. Elle a été formée en tant qu’organisation sœur d’Anti Slavery Internationale, à l’égard de laquelle elle a pris son indépendance et n’a plus aucune relation avec elle.
Cheikh Aïdara