L’apport de la science dans la conservation de la biodiversité côtière et marine en Mauritanie a été le sujet central de la conférence organisée par le Fonds fiduciaire du Bang d’Arguin et de la biodiversité côtière et marine les 23 et 24 janvier 2024 au Palais des Congrès de Nouakchott. C’était en présence de la Ministre de l’Environnement, Mme Lalia Camara.
Pendant deux jours, le 23 et le 24 janvier 2024, organismes gouvernementaux, scientifiques, partenaires techniques et financiers, acteurs privés et société civile, ont échangé sur les enjeux de la biodiversité marine et côtière en Mauritanie, au cours d’une conférence de haut niveau organisée par le BACoMob, le fonds fiduciaire du Banc d’Arguin et de la Biodiversité côtière et marine.
La conférence s’était déroulée en présence de la Ministre de l’Environnement et de son collègue de la Pêche et de l’Economie Maritime, mais aussi celle des deux ambassadeurs, celui de la France et de l’Allemagne.
Risques sur la biodiversité
Ouvrant les travaux de la conférence, Mme Lalia Camara a mis l’accent sur la richesse de la biodiversité marine et côtière de la Mauritanie qui couvre une large superficie et qui s’étend sur une côte longue de plus de 700 kilomètres. Elle a mis l’accent sur l’importance qu’occupe le Parc national du Bang d’Arguin (PNBA) et le Parc de Diawling pour la préservation des ressources halieutiques et des oiseaux migratoires. Elle a cependant mis l’accent sur les défis liés à l’action de l’homme et les menaces que représentent l’exploitation off-shore des hydrocarbures ainsi que les risques liés à leur transport par voie maritime.
La science comme outil décisionnel fort
A son tour, le Directeur du BACoMob, le fonds fiduciaire du Banc d’Arguin et de la Biodiversité côtière et marine, Monsieur Mohamed Lefqih, principal initiateur de la rencontre, a déclaré que le plaidoyer pour la science figure parmi les objectifs de la rencontre qui réunit plusieurs experts. Selon lui « il est important que la science soit placée au cœur des processus décisionnels ». Il a mis en exergue les efforts déployés par la Mauritanie pour une gestion durable des ressources des territoires marins et côtiers.
Il a annoncé aux participants qu’au cours de ces deux journées, ils auront « l’occasion de voir ce que la science a déjà produit » et qu’ils « apprendront des choses merveilleuses sur ce monde assez méconnu qu’est la mer ».
Financer la conservation marine et côtière
De son côté, Monsieur Abdel Aziz Ould Dahi, président du Conseil d’Administration du BACoMob a déclaré que ce fonds fiduciaire « incarne notre engagement commun pour la préservation durable de nos écosystèmes marins précieux ». Selon lui, « le BACoMob finance et soutient depuis près d’une décennie des initiatives cruciales, non seulement dans la protection des Aires Marines Protégées, mais également dans le domaine de la recherche scientifique et de la sensibilisation de la société civile ». Le financement consenti jusque-là par le BACoMob pour la gestion marine et côtière s’élève d’après lui à 5,3 millions d’euros.
Il a précisé que « nous sommes à un moment crucial où la science doit guider nos décisions », soulignant que la richesse des connaissances doit inspirer nos politiques et nos actions pour la conservation marine. D’ajouter que la Mauritanie « avec ses institutions de recherche et ses sites naturels exceptionnels comme le PNBA, est à l’avant-garde dans ce domaine, mais nous devons continuer à renforcer et étendre nos efforts ».
A ce propos, le directeur exécutif du Partenariat Régional pour la Conservation de la zone côtière et Marine (PRCM), Monsieur Ahmed Senhoury, a déclaré que tous les acteurs doivent participer par leurs contributions à la préservation des richesses halieutiques et à la conservation des zones côtières, notamment le secteur privé et les hommes d’affaires.
Selon Abdel Aziz Dahi, « cette conférence coïncide avec des initiatives internationales majeures, comme la décennie mondiale de conservation des Océans et la prochaine Conférence des Nations Unies sur les Océans prévue en 2025 en France ».
La Conférence de Nice
L’occasion pour l’ambassadeur de France, SEM. Alexandre Garcia, d’évoquer dans son intervention la 3ème Conférence internationale sur les Océans qui sera organisée à Nice en France en juin 2025, notamment ses trois piliers, le plaidoyer autour du processus multilatéral lié à l’Océan, la mobilisation des ressources et le développement de la science océanique.
Thèmes de la rencontre
Au cours des deux journées de conférence, les participants ont suivi quatre panels. Il s’est agi d’une discussion sur l’état des connaissances sur les milieux et les espèces. Ensuite, la zone côtière et marine en tant que territoire riche et vulnérable. Par la suite, ils se sont penchés sur les aires marines protégées (AMP) et autres outils pour la conservation et la valorisation du capital bleu. Enfin, a été abordé le sujet relatif aux défis de l’exploitation économique de la mer, à l’heure du gaz dans l’off-shore mauritanien.
Cheikh Aïdara