J'ai vu, ce matin, que le PUD (Parti Unité et Développement) a une "nouvelle" direction. La première image qui m'est venue à l'esprit est celle d'une réunion des premiers jours de la création de ce parti (national, au vrai sens du terme) créé par le jeune Mohamed Barro, en 2013, dans un contexte où l'unité nationale, menacée, avait besoin d'une initiative de ce genre: un parti où tous les Mauritaniens étaient représentés, prenant aussi en considération la représentation géographique du pays.
Mais, je constate, malheureusement, que le parti a mué en s'éloignant dangereusement de la ligne tracée par son fondateur Mohamed Barro et qu'il est devenu une formation particulariste sous la mainmise de Cheikh Bouya Cheikhna, l'ancien secrétaire général qui vient de s'imposer, de manœuvres politiques à manœuvres politiques, comme président du PUD. Coopté comme secrétaire général par le fondateur du PUD Mohamed Barro, son compagnon Cheikh Bouya Cheikhna semble avoir oublié tout le bien que son ami lui a fait.
En effet, occupé par la gestion d'une banque primaire de la place, Mohamed Barro avait laissé les brides du parti au secrétaire général pensant l'aider à l'utiliser comme tremplin pour trouver un poste. Une erreur d'aiguillage (politique) très fréquente en Mauritanie où les hommes de bonne volonté, comme Barro, se font flouer par ceux qui courent derrière des intérêts mesquins.
Et pour comprendre qu'il s'agit réellement d'une dérive, le manque d'explication- et de sens - à cette absence totale d'allusions, ne serait-ce que sous forme de remerciements et de reconnaissance, au fondateur du PUD qui lui a permis d'exister en des moments difficiles en sacrifiant son temps et son argent et en lui permettant d'exister politiquement.
C'est, d'après mes sources, l'aide précieuse de l'homme d'affaires Tijani Ben Houssein, qui aurait permis au PUD d'exister financièrement et de pouvoir participer aux élections. D'ailleurs, ce parti dont les nouveaux dirigeants cherchent à tourner le dos à son fondateur, n'a rien gagner en dehors des wilayas du sud où son fondateur a un réservoir électoral non négligeable.
Je sais que, s'il l'avait voulu, Mohamed Barro, a largement les moyens et l'entregent nécessaires pour refuser cette OPA sur le PUD, un parti qu'il avait mis sur orbite comme formation du centre ayant pour principal objectif l'intérêt du pays et la sauvegarde de son unité nationale. La composition du "nouveau bureau" est loin de traduire les préoccupations de celui qui fut son premier président et qui avait à cœur d'en faire un parti qui rassemble et non un outil d'exclusion.
Sneiba Mohamed
Journaliste free-lance.