Mohamed Salem Ould Merzough, actuel ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, est un homme politique qu’on ne présente plus. La renommée de l’homme, natif de Kiffa (Assaba), ville cosmopolitique représentative de cette Mauritanie Plurielle, dépasse largement les frontières du pays, macha Allah. Titulaire d’un Doctorat de Géophysique (Mention très bien) obtenu à Tunis, en 1987, Ould Merzoug s’est forgé une grande stature à l’international en pilotant l’OMVS (organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) pendant plus d’une décennie lui assurant les succès sur lesquels ses successeurs continuent encore aujourd’hui à tirer profit sans jamais égaler l’envergure qu’il a donnée à l’organisation sous-régionale regroupant la Mauritanie, le Mali, le Sénégal et la Guinée. Certains témoins de cet âge d’or de l’OMVS évitent toute comparaison avec l’actuel haut commissaire, Mohamed Ould Abdel Vettah, réputé reclus dans sa tour d’ivoire, alors que Merzoug, bien que n’étant pas obligé, ouvrait la porte de son bureau à tout mauritanien qui pointe devant le siège de l’OMVS, jouant à la fois le rôle d’ambassadeur et de consul pour ses concitoyens, qu’ils soient établis au Sénégal ou de passage pour une raison ou une autre (soins, transit, commerce, tourisme, etc.).
C’est ce parcours sans faute qu’Ould Merzoug est en train de réaliser au ministère des affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, après avoir fait un passage remarquable au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. Ceux qui connaissent bien l’homme vous disent qu’il est guidé par une seule volonté : Servir l’Etat, le peuple et le président Ghazouani dont il est l’un des hommes les plus proches et le plus en phase avec la politique d’apaisement, de rapprochement des services des populations et d’engagement pour l’émergence économique et sociale.
D’aucuns considèrent que ce qui empêche réellement Mohamed Salem Ould Merzoug d’être coopter pour le poste de Premier ministre, pour lequel il a des compétences avérées ce n’est rien d’autre que son appartenance à la même sphère géographique et sociale du président de la République (l’Assaba). Son profil de technocrate doublé d’un homme politique qui agit sans tambours ni trompettes et son statut d’homme qui a un incommensurable réseau de relations – utiles – tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur ont donc porté le président Ghazouani à faire appel à lui là où il peut faire parler son talent : le MAEC.
Ould Merzoug est également un homme politique endurci. Ancien du MND, il n’a jamais joué la carte de l’ethnicisme – ou du fractionnisme – parce qu’il considère qu’il n’y a – et qu’il n’aura – qu’UN SEUL Mauritanien jouissant des mêmes droits et assumant les mêmes devoirs.
On dit (et c’est probablement la vérité) qu’il est l’artisan de la victoire du parti El Insaf à El Mina (l’une des plus importantes moughataas de Nouakchott), et qu’il a aussi eu un apport important dans d’autres moughataas de la capitale (Dar Naim, Riad, Toujounine, Sebkha) mais également à Kiffa où il a de nombreux sympathisants.
A la veille d’une élection présidentielle qui verra, sans aucun doute, le président Ghazouani, composter son ticket pour un second mandat bien mérité, Ould Merzoug sera au centre du dispositif dans la campagne qui démarrera dans moins de trois mois.
Sid Mhamed Ould Mhaymed