Cette fois encore ne sera pas la bonne. Pour l'opposition. Ou plutôt pour les oppositions. Biram contre El Id. Contre Mamadou Bocar Ba, mon ancien professeur au lycée de Boghé. Contre Tawassoul (je ne parviens pas encore à retenir le nom du candidat des "islamistes" mauritaniens !). Contre ce brave Antouma Antoine Soumaré, excellent médecin certes, mais pas forcément bon politicien.
L'on se trompe lourdement en pensant que ces "opposants" new look, voulant remplir le vide laissé par Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah jouent dans la même catégorie que le candidat de la majorité, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani. Objectivement, ce sont des batailles perdues d'avance. Celles du désordre contre l'ordre. D'une majorité soudée derrière son champion, qui a le choix des armes, contre des oppositions qui proposent autant de "programmes" que de candidats lancés dans une "guerre" d' égos. Car, c'est bien de ça qu'il s'agit, si on y regarde de près. L'impression que ces candidats (de l'opposition), lancés, sans préparation aucune, dans une course à la présidence qui est loin d'être une promenade de santé, veulent, d'abord, assouvir une ambition personnelle est flagrante. Elle correspond parfaitement, je pense, à cette définition de l'ego : "Représentation et conscience que l'on a de soi-même, en tant qu'individu séparé des autres, voire unique au monde, cherchant à être valorisé. Or, vouloir être président (à la place du président) n'a rien de personnel. C'est une responsabilité qui porte à assumer et à s'assumer. Elle découle d'une réflexion mûrie transcendant l'être et le paraître de celui qui veut vraiment servir et non se servir.
L'opposition, que l'on peut qualifier de "somme" de prétentions (je pourrais, donc je suis) n'est pas en mesure, actuellement, de proposer un choix d'alternance constituant un "bon risque" pour le peuple mauritanien tout juste sorti d'une décennie (2009-2019) où la crise était devenue la normalité.
L'opposition qui n'a pas pu parler d'une seule voix, proposer un candidat unique, pour susciter l'espoir, si minime soit-il, de vaincre la majorité, s'est tiré une balle dans le pied. Ou dans la tête ! En montrant, clairement, la légèreté d'une stratégie de conquête du pouvoir basée, uniquement, sur une présomption de force, non sur la force. Et encore moins sur la raison.
Comment peut-on comprendre alors que des candidats partant du néant (si l'on considère les résultats des dernières élections municipales, législatives et régionales qui ne leur ont même pas permis de franchir le cap des parrainages) puissent prétendre vaincre, séparément, un candidat qui a derrière lui plus de 150 députés, 200 maires, 13 conseils régionaux et...un bilan ? Le désordre des candidatures de l'opposition est, en soi, un aveu d'échec face à l'ordre, la discipline, d'une majorité soudée et bien décidée à faire passer son candidat dès le premier tour.
Parce qu'ils n'auront pas su tirer la leçon de l'avant présidentielle du 29 juin prochain, en comprenant que le rapport de forces leur est largement défavorable, les candidats de l'opposition n'auront que leurs yeux pour pleurer. Ils se consoleront vite, en se disant qu'ils ont joué et perdu . Sauf s'ils préfèrent, comme souvent, crier à la fraude, pour camoufler une déroute pourtant prévisible.
Sneiba Mohamed
Journaliste