Les "vérités" de Me Ichidou

dim, 08/05/2022 - 11:23

Il est de ces constances qui s'apparentent à l'obsession, quand, par exemple, Me Ichidou, saute sur toutes occasions, pour jouer son rôle "d'avocat du diable", alors que les Mauritaniens cherchent à oublier la période sombre qui a traversé toute la décennie 2009-2019.

Cette frénésie avec laquelle l'avocat rappelle des faits qui sont loin d'être à l'avantage de son client : une dictature enrobée dans un semblant de démocratie, un pillage sans précédent des ressources du pays (que la Commission d'enquête parlementaire a documenté et que la justice a pris en main depuis), une crise politique continue, etc. n'empêchera pas la justice de suivre son cours. Ni le pouvoir du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, soutenu fortement par une majorité politique conséquente et par les trois quarts des Mauritaniens, de poursuivre la marche du développement telle prescrite dans le programme "Taahoudati".

L'Etat de droit que vous évoquez à tort et à travers, doit être celui qui applique la loi, sans distinction du statut des individus. C'est cette nécessaire justice qui s'applique aujourd'hui à votre "client" et pourrait toucher, demain, toute personne qui se mettrait en travers de la loi. 

Vous prêtez à sourire, maître, quand vous évoquez un prétendu "piétinement" de la constitution du pays parce qu'on refuse qu'il y ait une clause d'impunité là où il y aura une absurdité (votre interprétation de l'article 93). Peut-on imaginer, en effet, que votre client, l'ancien président, se soit dit, sur dix ans : "tout est permis" parce que, à ma sortie du Palais, je suis protégé, immunisé, contre toute poursuite ? Même s'il tue ? Même s'il vole? Même s'il trahit?

Parlant d'emprisonnement, pouvez-vous nous dire combien de Mauritaniens ont goûté aux caprices et humeurs du Maître de la décennie, pour un oui ou un non? On ne parle même pas de ces hommes et femmes arrêtés pour détournements supposés de biens publics, ces mêmes actes pour lesquels votre "client" est aujourd'hui en délicatesse avec la justice ! Et vous voulez une exception à la règle (à la loi) par un statut d'ancien président ?

L'Etat n'a jamais été plus fort que maintenant, parce qu'il a pour fondement le droit, pas les humeurs d'un homme qui décida, un jour, de raser le sénat, de changer l'hymne national et le drapeau parce qu'il voulait (on s'en est rendu compte après coup) une Mauritanie à son image. 

La défaillance économique dont vous parlez est une chimère puisque le retour aux indicateurs de la Banque mondiale et du FMI prouvent le contraire. Certes, la pandémie du Covid-19 qui a couvert le monde entier de effets néfastes a contrarié l'application stricte du programme "Taahoudati" de Son Excellence le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, mais la Mauritanie est citée parmi les pays qui ont le mieux résisté à l'onde de choc sanitaire et économique provoqué par ce fléau.

Maître, le temps n'est pas figé et il en va de même des positions et choix politiques. Vous n'avez pas toujours été un soutien du pouvoir, vous qui avez milité plusieurs années dans les rangs du défunt Rfd. Alors, ne reprochez pas aux autres des choix politiques pris de manière consciente pour accompagner un changement historique dont les circonstances n'ont rien à voir avec celles que vous évoquez (le coup d'État de 2005 et celui de 2008). 

La concertation en cours procède d'une volonté politique manifeste de faire participer tous les partis politiques, de la majorité et de l'opposition, à un processus d'apaisement qui est à mille lieues de la crise politique que nous vivions en 2008, quand votre client, alors général, disait, parlant de Sidioca, Allah yarehmou, "il m'a limogé, je l'ai destitué" !

Rassurez-vous maître. Il n'y a pas de danger (que vous voyez partout), parce l'opposition, même la plus radicale, a compris qu'elle a en face d'elle un Président de la République respectueux de son peuple et de la constitution et soutenu par une majorité différente en tout de celle que votre client va-t-en-guerre avait mobilisée pour ses propres desseins. 

 

Sneiba Mohamed