Cheikha El Ezza Mint Cheikh Ayah, le mécénat au féminin

lun, 02/10/2023 - 23:35

Elle donne sans compter. De ce qu’Allah, lui a donné. Comme pour répondre à l’appel divin de solidarité et d’entraide entre les musulmans. Elle sait qu’elle ne perd rien mais peut tout gagner en rétributions divines quand arrivera LE moment des comptes et décomptes devant l’Eternel.

Cheikha El Ezza Mint Cheikh Ayah - puisque c’est d’elle qu’il s’agit – n’est pas à présenter.  Elle a de qui tenir. Feu son père qui passe pour l’un des plus grands khalife général de la tariqqha Qadiriya. De ses aïeux dont la renommée dépasse les frontières de la Mauritanie pour couvrir une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest où ils ont contribué grandement à la propagation de l’Islam, le plus grand Don que l’humanité ait connu depuis que le monde est monde.

Ceux qui orchestrent une véritable cabale contre Cheikha El Izza Mint Cheikh Ayah le font par méconnaissance de l’histoire et des œuvres de sa grande famille de Saints ou par jalousie. Ils ne comprennent pas que DONNER est une Valeur en Islam et qu’elle est inscrite dans les préceptes de la tariqa Qadiriya. Une affaire de gênes que reproduit admirablement bien Cheikha El Ezza Mint Cheikh Ayah.

La Cheikha donne certes à une certaine classe sociale, à des proches et des connaissances mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg, selon plusieurs témoignages concordants. Elle donne aussi aux pauvres, beaucoup de pauvres, sans tambours ni trompettes. Sa générosité non feinte fait partie d’elle-même. Elle est elle-même. Elle perpétue une longue histoire de don de soi, de sacrifices et d’actions en faveur de l’Islam et des musulmans non seulement en Mauritanie mais dans plusieurs pays de la sous-région.

Le flambeau que porte Cheikha El Ezza Mint Cheikh Ayah rappelle toute l’histoire de cette grande famille de saints.

Cheikh Saad Bouh, né en 1848 dans le Hodh en Mauritanie et décédé le 12 juillet 1917 à Nimjat (Trarza, Mauritanie), est un saint, un soufi et une grande figure de l’islam en Afrique de l’Ouest. Il est le fils de Cheikh Mohamed Vâdel ben Mâmîn, fondateur de la Fadiliyya, et de Mariam, fille de Ahmed Abdi (Mariem Mint Ahmed Louly).

Cheikh Saad Bouh, trente unième fils de Cheikh Mohamed Vâdel ben Mâmîn (1797-1869), fait partie de la ligne des Taleb Mokhtar (Ahel Taleb Mokhtar) originaires du Tafilalet et est descendant du Prophète Mahomed (PSL, ce qui lui confère la qualité de Chérif.

Cheikh Mohamed Vadel a mis en place au cours du 19e  siècle une branche au sein de la confrérie Qadiriyya : la Fadiliyya, qui innovait notamment par un certain éclectisme et les invocations à haute voix. Cheikh Saad Bouh et son frère Cheikh Ma El Aînin (1831-1910) ont ainsi participé à la diffusion de l'islam par le biais de la Fadiliyya. Alors que son frère s'était établi en zone nord à la frontière marocaine (Sâgiya al-Hamrâ), Cheikh Saad Bouh avait axé son action dans l'ouest mauritanien (le Trarza) et les pays de l'Afrique occidentale.

 

Héritage

C’est à partir de 1909, que Cheikh Saad Bouh s’établit à Nimjat, au nord de Rosso, près du chef-lieu de Mederdra (Mauritanie). Il y avait fondé un centre d’étude important constitué de plusieurs écoles et qui forma de nombreux Sénégalais, Maliens et Guinéens, entre autres. On y enseignait le Coran, la théologie dans El-Khazin, les Djelaleîn, le commentaire de sourates, le droit, dans la Rissala, la Tohfa, Ibn Achir, Lakhdari, le Précis de Khalil, la littérature des poètes préislamiques, la grammaire dans les Alfia d’Ibn Malick et de Soyouti.

Son œuvre est perpétuée par sa descendance, les cheikhs et les nombreux disciples Qadiriyya. Sa production littéraire, juridique et gnostique inspire encore les communautés. Si en Mauritanie, l’influence de Cheikh Saad Bouh a été surtout notée dans le Hodh et le Trarza, au Sénégal, c’est dans toutes les parties du territoire qu’il jouit de la considération générale. Il avait des représentants en Gambie, en Casamance et en Guinées portugaise et française. Il était en relation constante avec son grand frère Cheikh Mohammed El Mahmoun, parti faire le pèlerinage à La Mecque avec Cheikh Ma El Aînin, puis s’est installé au Soudan où il fonda une grande école. Il mourut à la Mecque lors de son second voyage.

Cheikh Saad Bouh décéda le 12 juillet 1917 (22e jour du mois de Ramadan) à Nimjatt, en Mauritanie où il fut enterré. Un pèlerinage qui rassemble des milliers de personnes de la sous-région ouest-africaine y est organisé chaque année à la fin du mois de ramadan.

Cheikh Saad Bouh a eu neuf fils, notamment, Cheikh Sidi Ethmane (Sidy Bouya) dit Cheikhal Khalifa, Cheikh Mohamed Takiyoulah dit Atkana, Cheikh Hadramy, Cheikh Sidaty, Cheikh Al Waly, Cheikh Mohamed Hacen dit Mahfoud, Cheikh Mohamed Malainine, Cheikh Talibouya, Cheikh Mohamed Vadel dit Bounana et seize filles.

 

Sid Mhamed Ould Mhaymed

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