Visite du Directeur Régional de l’UNFPA, chez les fistuleuses de l’Hôpital Cheikh Zayed et auprès des jeunes de l’AMPF

dim, 22/09/2024 - 20:18

Le service d’Urologie de l’Hôpital Cheikh Zayed de Nouakchott et le Centre d’Excellence pour la lutte contre les Mutilations génitales féminines de l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF) ont reçu le jeudi 19 septembre 2024, la visite du Directeur Régional du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Pendant son séjour à Nouakchott, du 16 au 20 septembre 2024, Dr. Sennen Hounton, Directeur Régional de l’UNFPA et sa délégation, ont rencontré le Ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de l’autonomisation des jeunes, de l’emploi, des sports et du service civique, le Ministre de la Santé et la Ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille. Ils ont également rencontré le Coordinateur résident des Nations Unies en Mauritanie et le Représentant de la Banque Mondiale, avant d’assister à l’ouverture officielle de la 1ère Conférence scientifique des Associations de Sages-femmes en Afrique Francophone qui a eu lieu à Nouakchott.

Aux termes de sa visite en Mauritanie, le Directeur Régional de l’UNFPA a visité plusieurs centres d’intérêt à Nouakchott, tels que le Centre WAVA pour la prise en charge des filles victimes de violence de l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME), mais aussi l’Ecole Nationale Supérieur des Sciences de la Santé et son Centre pour le mentorat des sages-femmes

Rencontre avec des fistuleuses

Au cours de sa visite au Service d’Urologie de l’Hôpital Cheikh Zayed de Nouakchott, Dr. Sennen Hounton s’est entretenu avec les chirurgiens réparateurs de fistules, en présence du Directeur général de l’hôpital et son staff. Il s’est enquis du travail qui est mené au niveau du service, notamment les cas de réparation de fistules et les difficultés rencontrées, tant en termes d’équipements que de personnel qualifié.

Avant de visiter le Bloc opératoire pour constater l’état du matériel en place, Dr. Sennen Hounton s’était entretenu avec quelques malades, dont l’une a fait l’objet d’un portrait (en encadré).

A l’AMPF, rencontre avec les jeunes

A Dar-Naim, dans l’un des départements les plus pauvres de Nouakchott, l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF) a installé depuis plusieurs années, une clinique médicale disposant surtout d’un service maternité de qualité, en plus de quelques spécialistes, un gynécologue, un dentiste, une pharmacie et surtout un service de prise en charge des victimes de violences, avec une assistance sociale et un psychologue.

La Clinique de l’AMPF de Dar-Naïm se distingue surtout par son Centre d’Excellence pour la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGFs) et son espace « JEUNES ».

C’est là où s’est rendu le jeudi 19 septembre 2024, Dr. Sennen Hounton et sa délégation. Après avoir visité l’ensemble des services de la Clinique sous les explications du staff de l’association, place au clou de la visite, le Centre d’Excellence pour la lutte contre les MGFs où plusieurs jeunes attendaient leurs hôtes.

La délégation eu droit à une représentation théâtrale mettant en exergue la violence conjugale avant de s’enfermer avec les jeunes pour écouter leurs préoccupations.

Il faut noter que durant tout son séjour à Nouakchott, le Directeur Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre était accompagné par la Représentante Résidente de l’UNFPA en Mauritanie, Dr. Olga Sankara, de la Directrice Régionale du Projet SWEDD, Mme Nafissatou Diop, du Représentant Assistant, M. Senneth Aïdara, du Chargé de la Santé de la Reproduction au sein du Bureau de l’UNFPA en Mauritanie Dr. Boutou et du Chargé de Communisation, Mamoudou Bâ.

Cheikh Aïdara

ENCADRE

Horé Diawara : « Plus de 30 ans de fistule et 3 réparations chirurgicales »

Elle s’appelle Horé Diawara, la cinquantaine, originaire de Boully, au Guidimagha. C’est à l’âge de 17 ans qu’elle a été mariée. Elle eut trois grossesses qui se terminèrent soit par un mort-né ou des avortements.

C’est à 18 ans, qu’elle fut victime de fistule obstétricale. Elle et son mari décidèrent de vivre la maladie dans un total secret. Aucun membre de l’entourage familial n’était ainsi au courant de leur drame.

Il y a plus de 32 ans, elle passa deux opérations pour se soigner de la fistule. La première à Bamako qui fut un échec et la deuxième à Nouakchott qui fut aussi un échec. Elle continua à trainer la fistule. Aujourd’hui, Horé Diawara pense avoir enfin subi l’opération qui la délivrera de son mal.

En effet, elle a été opérée il y a tout juste trois mois par le Dr. Diagana, l’un des chirurgiens mauritaniens les plus réputés en matière de réparation de fistule. Pendant toutes ces décennies, son mari est resté à ses côtés et a payé tous ses soins.