Comme des milliers de retraités de la Fonction Publique mauritanienne, pourtant pétris de compétences et d’expériences, encore solides et près à donner d’eux-mêmes, Sid’Ahmed Houssein, Inspecteur principal de la Jeunesse et des sports à la retraite, offre aujourd’hui ses trente-cinq ans d’expériences à des organismes internationaux comme consultants.
L’Etat mauritanien qui a pourtant encore grand besoin de ressources humaines bien formées à l’ancienne école, face à une relève qui a du mal à trouver ses repères, semble n’avoir pas encore pris la mesure d’un tel gâchis.
Certes, la retraite est l’aboutissement d’une carrière bien règlementée et basée sur un contrat administratif qui fixe une limite aux années de service. Mais, cela voudrait-il dire qu’une fois que des compétences partent, l’Etat ne puisse faire appel à leurs compétences si le besoin l’exige ? D’autant plus que les niveaux baissent d’année en année au niveau de toutes les administrations publiques. Résultat, les bonnes pratiques s’estompent et les procédures jadis rigoureuses sont de plus en plus bâclées par les nouveaux arrivants.
Une enfance au Ksar, à Nouakchott
Bien que natif d’Atar, d’un père interprète de l’administration coloniale à Atar, puis trésorier payeur et ensuite, adjudant-chef de la police, Sid’Ahmed Houssein a passé sa prime jeunesse au Ksar. L’époque où les enfants grandissaient sans même connaître leur tribu. Une époque où l’on ne différenciait pas le fils du Cheikh, de celui du riche ou de l’enfant du gardien. L’époque où pratiquement tous les Nouakchottois avaient plus ou moins le même niveau de vie. Pas de gens trop riches ni de gens trop pauvres.
En 1965, le jeune Sid’Ahmed fait ses premiers pas d’écoliers, à l’école 1 du Ksar. C’est pourtant à Timbédra, au Hodh Charghi, où il décrochera son BEPC en une année scolaire, 1972-1973. Puis, retour au ksar et son collège où il décrocha de nouveau son BEPC avant de rejoindre en 1977 le Lycée National où il obtint en 1980, son diplôme de baccalauréat série littéraire bilingue.
Des études supérieures à Alger et Abidjan
Son bac en poche, Sid’Ahmed Houssein décroche trois ans plus tard son diplôme d’Inspecteur adjoint de la jeunesse et des sports à l’Institut Supérieur de la Jeunesse et des Sports (ISJS) d’Alger. En 1992, il décroche son Certificat d’Aptitude à l’Inspectorat de la Jeunesse et des Sports de l’Institut Supérieur de la Jeunesse et des Sports d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Un jeune inspecteur plein d’ambitions
Sid’Ahmed Houssein a été recruté à la Fonction Publique mauritanienne le 1er janvier 1984 et rejoignit Néma comme Inspecteur régional au Hodh Charghi, puis en 1984, il est affecté à Dakhlet-Nouadhibou en 1986 à la tête de l’Inspectorat régional de la Jeunesse.
Parallèlement, Sid’Ahmed Houssein avait aussi développé un grand sens de rapprochement avec les enfants, en tant que Directeur des Colonies de Vacances à Aïoun, Kiffa et Nouadhibou de 1984 à 1985, président de la Délégation du Hodh Charghi au Festival de la Jeunesse de Nouakchott avec une médaille d’or à la clé.
En 1990, la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays francophones (CONFEJES) lui offre une bourse à Abidjan pour un stage d’Inspecteur de la Jeunesse et des Sports. Trois ans plus tard, il devient professeur au Centre national de formation des cadres de la Jeunesse et des Sports.
De 1996 à 2004, il sert au cabinet, comme directeur de l’Education physique et des Sports puis conseiller technique du Ministre chargé des sports. Entre 2004 et 2006, il est nommé Délégué Régional de la Culture, de la Jeunesse et des Sports à Dakhlet-Nouadhibou, puis il revient au cabinet comme conseiller technique du Ministre chargé de sports. En 2011, il est nommé Conseiller chargé de la coordination des délégations régionales
. En 2015, il est Inspecteur général au Ministère de la Jeunesse et des Sports jusqu’à sa retraite en 2017.
Des expériences qui serviront ailleurs
Le nouveau retraité ne restera pas cependant inactif, car en septembre 2019, il est recruté comme consultant à Abidjan sur l’approche des jeunes par le sport et en 2018, il devient vacataire à l’Institut Supérieur mauritanien chargé de la Jeunesse et des Sports.
En 2020, le Bureau International du Travail (BIT) Mauritanie fait appel à ses services comme consultant sur le danger du travail des enfants bergers au Guidimagha.
Ce n’est qu’en juillet 2021 que le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports lui offre une consultation sur l’état des infrastructures sportives et socioéducatives et les problèmes des délégations régionales dans les Wilayas du Nord.
Chargé de cours à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Nouakchott, Sid’Ahmed poursuit ses consultations, comme en 2022 avec l’UNICEF sur les problèmes des adolescents et des jeunes en Mauritanie.
Un chef de délégation qui a sillonné le monde
Sid’Ahmed Houssein a présidé, durant sa carrière, plusieurs délégations mauritaniennes à des rencontres internationales, telles que les « Echanges des jeunes arabes » en 1984 à Bagdad, le « Tournoi Maghrébin de Football Jejel » à Alger en 1988, les « Jeux Olympiques d’Atlanta » aux Etats-Unis en 1996, les « Jeux Arabes » de Beyrouth en 1997, les « Jeux Panarabes » en Jordanie en 1999, les « Assises du Conseil Supérieur du Sport en Afrique » à Alger en 2003, le « Séminaire international sur les infrastructures » à Pékin en 2011.
Il a également suivi plusieurs stages de perfectionnement en Mauritanie et à l’étranger, notamment à Alger et à Abidjan, sur la prévention de la délinquance juvénile et l’administration du sport, tout comme il a suivi des stages d’arbitrage à Alger, Abidjan, Bamako, Nouakchott dans le domaine du football, du volleyball, du basketball, de la pétanque et la Lyonnaise, et en administration du sport.
A Paris (France), à Alger et à l’ENA Abidjan, il a suivi des stages d’administration, sur les techniques d’animation sportive pour les jeunes dans les quartiers difficiles à Paris (France), suivi des séminaires de formation des directeurs des pays francophones sur la législation sportive, séminaire sur l’adoption d’une stratégie commune dans les pays arabes à Tunis,
Auteur de deux mémoires
Sid’Ahmed Houssein a rédigé deux mémoires, l’un sur la délinquance juvénile en Mauritanie, étude de cas dans la ville de Nouakchott et une étude critique sur le mouvement sportif mauritanien.
Durant sa riche carrière, il a également reçu plusieurs lettres de félicitations du Ministère de la Culture et des Sports, du Ministère de la Fonction Publique, du Wali de Dakhlet-Nouadhibou et du Directeur de la Jeunesse et des Sports au tout début de sa carrière.
En décembre 2015, il reçoit la Médaille de la Reconnaissance Nationale.
Sid’Ahmed Houssein est marié et père de 6 enfants.
Cheikh Aïdara