
Sans surprise, le général Brice Oligui Nguema élu Président de la République du Gabon à 90,35 %, selon les résultats provisoires. Si dans ce pays où la famille Bongo a régné sur près d’un demi-siècle, le consensus national était acquis depuis la chute d’Ali Bongo, coupable d’avoir voulu manipuler les résultats de la présidentielle de 2023, alors que les Gabonais avaient manifesté, apparemment, par voie des urnes, leur ras-le-bol, il est évident, aussi, qu’en Afrique, et dans le reste du monde, l’on comprend parfaitement la nécessité de l’alternance.
Il faut dire que la manière dont le général Brice Oligui Nguema a géré la transition, avec l’aide précieuse d’hommes politiques comme le ministre des affaires étrangères, SEM. Michel Regis Onanga Ndiaye, ancien ambassadeur du Gabon au Sénégal, qui ont pesé de leurs poids pour assurer un tel succès qui n’a laissé que des miettes aux autres candidats. Le principal adversaire du général Brice Oligui Nguema (Alain-Claude Bilie By Nze), qui a mené un coup d’État au Gabon en août 2023, mais a décidé d’acter le retour à un régime constitutionnel, n'a obtenu que 3,02 % et les six autres candidats ne dépassent pas les 1 % ! Autre indice probant de ce plébiscite : Le taux de participation qui s’élève à 70,4 %, et qui montre l’engouement des Gabonais pour une élection qui aura pour premier objectif de repartir sur de nouvelles bases pour un Gabon largement acquis à la jeunesse. Car, n’oublions pas que le nouveau président de la République n’a que 50 ans et que, pour assurer une conformité avec la bienséance démocratique, il s’est présenté en "civil", après avoir obtenu une mise en disponibilité de l’armée. Donné largement favori du scrutin de samedi, il a été élu pour un mandat de sept ans, renouvelable une fois.
S’entourer des hommes qu’il faut pour relever le défi de l’après Bongo
Chômage, pannes d’électricité, coupures d’eau, routes dégradées, transports publics insuffisants, manque d’écoles, hôpitaux défaillants... les défis sont nombreux, la dette publique élevée (73,3 % du PIB en 2024) et les attentes des 2,3 millions d’habitants très fortes après plusieurs décennies de gabegie, pillage et gaspillage du système Bongo. Voilà ce qui attend le nouveau président qui, sans nul doute, a déjà en place un remède de cheval pour ne pas décevoir l’écrasante majorité des Gabonais qui ont voté pour lui.
L’un des plus grands atouts du nouveau président est d’être entouré par des hommes et femmes dévoués mais surtout engagés à mettre leurs compétences, leurs réseaux à l’étranger et leur forte présence populaire à l’intérieur pour réussir le pari de l’émergence économique et de l’apaisement politique et social dont le Gabon a besoin.
En pensant, dès à présent, à la task force que le président Brice Oligui Nguema devra mettre en place pour entamer rapidement les réformes dont le Gabon a besoin pour nécessaire mise à niveau politique et économique, l’on ne peut s’empêcher de penser à Régis Onanga Ndiaye, diplomate et homme politique gabonais, qui est aujourd’hui l’un des hommes clés du régime. Natif de Port-Gentil, capitale de l’Ougooué-maritime, une très grande province parmi les neufs que compte le Gabon, il a été ambassadeur du Gabon au Sénégal de 2015 à 2023, avant d’être nommé ministre des Affaires étrangères en septembre 2023 par le président de la Transition Brice Oligui Nguema après le coup d’État du 30 août.
Diplômé en sciences politiques, doté d’une riche carrière diplomatique, Régis Onanga Ndiaye aura sans doute un rôle d’importance à jouer en cette période où le Gabon, sorti d’une crise intérieure consécutive au coup d’Etat, a grand besoin de revenir en force, au plan international, en attirant les investisseurs capables de l’aider à valoriser son immense potentiel économique et de se placer sur la rampe de l’émergence.
Sneiba Mohamed
Journaliste mauritanien