Le Ministère de la Fonction Publique et du Travail, en collaboration avec le bureau Afrique du Nord du Bureau international du Travail (BIT), a présenté mercredi 9 juillet 2025 à Nouakchott, le Profil national de la sécurité et de la santé au travail de la Mauritanie.
Depuis que la « Sécurité et la Santé au Travail » ou SST sont devenues depuis juin 2022 le 5ème principe fondamental des droits au travail de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la Mauritanie, à l’instar de tous les membres de l’institution, a dressé le Profil national SST du pays dont la présentation a eu lieu mercredi 9 juillet 2025 à Nouakchott.
La SST, 5ème principe fondamental du droit au travail
Ouvrant les travaux de l’atelier, le Secrétaire général du Ministère de la Fonction Publique et du Travail, M. El Bekaye Ould Abdel Kader Ould Khou, a déclaré que « la santé et la sécurité au travail ont toujours été au cœur des politiques du département, d’où l’attention portée à l’environnement sain et sûr capable de garantir des conditions appropriées au travail décent ».
Il a ajouté que le Ministère de la Fonction Publique et du Travail est conscient qu’une politique nationale globale en matière de sécurité et de santé au travail peut créer des conditions idéales au sein des institutions en termes de conscience et de pratique. Il a mis en exergue l’importance de la coopération entre tous les acteurs sociaux, appelant chacun à respecter les obligations et les devoirs légaux établis à cet égard par la législation nationale et les conventions internationales.
Selon lui, le département du travail s’efforce de créer une stratégie nationale de santé et de sécurité au travail basée sur les réalités de l’environnement local et ses conditions, dont l’objectif principal est la prévention des risques des accidents au travail et des maladies professionnelles.
Auparavant, Mme Aida Lemloum, experte en santé et sécurité au travail et représentante du BIT Alger qui couvre les pays d’Afrique du Nord, avait salué la tenue de cet atelier qui va permettre la présentation du « Profil National de la Mauritanie en santé et sécurité au travail ».
Elle a précisé que l’OIT encourage et accompagne les Etats membres à adopter en particulier, la convention 187 qui porte sur l’environnement de travail sûr et salubre, permettant une approche par étapes et la convention 155 qui contient des dispositions plus détaillées qui imposent des obligations directes aux employeurs.
Trois communications ont été présentées au cours de l’atelier. La première a porté sur les normes internationales en matière de santé et de sécurité au travail. La deuxième sur le document du Profil national SST. La troisième sur l’analyse SWOT du système SST Mauritanie.
Normes internationales du travail
Mme Aida Lemloum a ressorti l’ampleur des risques encourus par le monde du travail sur le plan mondial, avec 2,9 millions de travailleurs qui meurent chaque année, dont 81% de décès liés au travail et 400 millions victimes d’accidents non mortels. Elle a précisé que les maladies professionnelles sont celles qui font le plus de dégâts. D’où la nécessité, selon elle, d’élaborer des politiques de prévention et de protection des travailleurs.
D’autre part, la représentante du BIT a souligné que les accidents du travail impactent à hauteur de 5,4% sur le PIB mondial et que la plupart de ces accidents sont dus à l’absence de protection et de prévention en matière de santé et de sécurité au travail.
Elle a par la suite précisé que l’adoption de la SST comme 5ème principe fondamental des droits au travail a entraîné la révision de plusieurs conventions internationales, notamment la Déclaration de l’OIT sur la justice sociale de 2008 et le Pacte mondial pour l’Emploi de 20009.
Mme Aida Lemloum a ensuite listé les principaux instruments de la SST, notamment la Convention 161 sur la santé au travail, la Convention sur les branches d’activité et la Convention technique sur les risques professionnels.
Par rapport à l’approche systémique de la SST, elle doit être selon elle, inclusive, multidimensionnelle, intégrée et basée sur la prévention primaire.
Enfin, la SST doit s’inscrire, selon l’experte du BIT, dans une politique et un système national SST, sous-tendu par un programme de mise en œuvre et des outils d’évaluation.
Il faut noter que l’atelier s’est déroulé en présence de responsables du Ministère du Travail et de la Santé en particulier, de représentants du bureau BIT Mauritanie et des organisations socioprofessionnelles ainsi que des experts et consultants nationaux.
Cheikh Aïdara
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