Le discours prononcé par le président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazouani à la pose de la première pierre du Pont de Rosso, en présence de son homologue sénégalais, Macky Sall, va au-delà de l’Evènement pourtant attendu depuis de longues années mais toujours remis à plus tard. Il démontre une farouche volonté du président Ghazouani d'œuvrer pour une intégration avantageuse avec les pays du voisinage (Sénégal, Maroc, Algérie, Mali) au moment où s’élèvent de plus en plus les appels pour l’accélération de la mise en place de la Zleca (Zone de libre-échange continentale africaine).
Partenaires de longue date au sein de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), l’un des rares regroupements sous-régionaux qui fonctionnent sans heurts, Nouakchott et Dakar ont également fait preuve d’une bonne entente, durant ces trois dernières années, sous l’impulsion de leurs présidents, pour permettre à d’autres projets de développement en commun (Grand Tortue Ahmeyim, Pont de Rosso) de se mettre en place de la meilleure façon possible.
Ce sentiment de complémentarité, à tous points de vue, est prégnant de façon sincère dans le discours du président Ghazouani quand, interpellant son frère et ami, le président Macky Sall, il rappelle les « efforts permanents » que la Mauritanie et le Sénégal ont toujours fourni » en vue « d’intensifier et de diversifier leur coopération », « structurer et formaliser les liens d’échanges économiques, d’amitié, de fraternité qui ont toujours unis (les) deux peuples et sceller leur communauté de destin bien avant la naissance de nos Etats modernes.
Il rappelle également une réalité ténue que beaucoup de ses prédécesseurs feignent d’ignorer : les échanges économiques, sociaux, culturels et religieux qui transcende l’existence d’un fleuve que les populations des deux rives n’ont jamais perçu comme « une barrière de séparation, mais plutôt comme ressource commune qui nourrit davantage les liens qui les unissent ».
C’est en ce sens que « la construction d’un ouvrage de franchissement permanent sur le fleuve Sénégal entre les villes jumelles de Rosso répond à une réelle exigence économique tout en traduisant un acte de développement concret et les aspirations de nos populations à rendre plus fluide la circulation des biens et des personnes et resserrer davantage les liens d’amitié et de fraternité qui les unissent », assure le président de la République qui place ainsi le raffermissement de l’amitié sénégalo-mauritanienne au cœur de son action diplomatique dont les succès ne se comptent plus, tant au niveau du G5 Sahel qu’auprès de l’UE et de l’Otan ou encore de l’UA et des pays du Golfe.
Mohamed Ould Sneiba