Quand l’administration joue avec le feu, cela donne des scénarios comme R’KIZ, Dar-el-Barka, NGawlé… Des conflits fonciers savamment entretenus jusqu’à l’explosion sociale et que l’Etat cherche toujours à rafistoler gauchement à coups de bévues sécurito-judiciaires. Résultat, le passif des violations des droits humains s’alourdit compromettant les efforts consentis pour redorer le blason du pays. Le conflit qui couve au Hodh Charghi entre la famille Ehel Bneïjara et Oulad Melouk risque d’être salé en termes de conséquences.
En novembre 2021, le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, Ahmed Salem Bouhoubeiny adressait au ministre de l’Intérieur, Mohamed Salem Merzough, une lettre de transmission d’une plainte (voire fac-similé) déposée, au nom de la famille Ehel Bneijara, par le nommé Cheikh Mohamed Lemine Bneijara. Cette plainte est le dernier acte d’une énième sommation portée à l’attention de l’administration territoriale à propos d’un conflit foncier opposant la famille Bneijara et leurs voisins, Oulad Melouk sur la propriété d’une localité dénommée « Dreissa » dépendant de la Moughataa de Néma.
Cette lettre est depuis plus d’un mois bloquée sur la table du conseiller du ministre chargé des questions juridiques.
Le 10 décembre 2020, c’est une lettre du ministre de l’Intérieur en personne, adressée au Wali du Hodh Charghi (voire fac-similé), qui connaîtra le même sort. Non-exécution d’une instruction émanant d’un chef hiérarchique. Cette lettre venait pourtant enjoindre au Wali d’appliquer les termes d’un accord signé depuis l’année 2000 entre les deux parties devant le Cadi de Néma (voir fac-similé)
Ou bien le ministre de l’Intérieur, Mohamed Salem Merzough, joue un double jeu dans ce conflit foncier, objet d’un accord entre les deux parties depuis l’année 2000, ou bien, il n’a aucune autorité sur ses collaborateurs.
L’administration attend-elle que les deux parties en viennent à des batailles rangées avant d’éteindre le feu, ou va-t-elle prévenir un tel clash social en imposant un règlement définitif à ce dossier.
Cette affaire a déjà fait l’objet d’une publication qui avait suscité à l’époque la réaction des autorités administratives locales. Promesse a été faite aux deux parties de régler le dossier sur la base de l’accord conclu en 2000.
Ce qui reste incompréhensible, c’est pourquoi le ministre de l’Intérieur et ses collaborateurs ne veulent pas régler ce conflit foncier qui risque de dégénérer à tout instant ?
Cheikh Aïdara