Chérif Mouhammad Ali Aïdara, Guide la communauté chiite Mozdahir : Une vie au service de l'Islam

sam, 06/01/2024 - 20:07

Guide de la communauté musulmane chiite Mozdahir résidant à Dakar, Mawlana Chérif Mouhammad Ali Aïdara consacre sa vie au service de l'Islam. Ce petit-fils du Prophète Mouhamed (Psl) est un homme de cœur qui multiplie les actions au service de la population.

 

 

 

 

 

Vélingara - Mawlana Chérif Mouhammad Ali Aïdara est de la lignée du Sceau de la Prophétie, l'Envoyé bien guidé Mouhamed (Psl). Pour certains, Mawlana est un père, un guide. Pour d'autres, il apparaît comme une boussole, un modèle. Un ascète. Chérif Ali Aïdara ne se prend pour autre chose qu'un missionnaire. Il mène, en effet, religieusement, la mission de son ancêtre Housseïn, petit-fils du Prophète de l'Islam, tué à Karbala, en Irak, en 680 de l'Hégire. Il consacre sa vie aux populations et à son combat pacifique pour l'Islam originel. Le Guide la communauté musulmane chiite Mozdahir du Sénégal fait son jihad sans effusion de sang. Sans bruit. Sa mission première: faire éclore l'École du Prophète Mouhamed (psl), le Chiisme. Une tâche ardue et jalonnée d'épreuves.

 

Mais Chérif est un homme de défis. Il adore la vérité et abhorre le mensonge. Il bénit la paix et honnit la violence. Mawlana est un condensé de savoirs, de connaissances ésotériques et de qualités humaines... "Chérif est un homme de paix qui se bat pour rendre la dignité aux musulmans. Le Fouladou a la chance de l'avoir et nous devons profiter de son savoir. Il aide sans attendre quelque chose en retour. C'est un homme de Dieu, une source intarissable de savoir", témoigne Thierno Bassirou Dia Kounkoussirah, un grand érudit musulman vivant en Guinée-Bissau. Né à Darou Hijiratou où il a aussi grandi, Chérif Ali Aïdara a étudié et mémorisé le Coran et la jurisprudence Malékite dans ce village situé à 27 km de Vélingara (région de Kolda, en Casamance, au sud du Sénégal). Il quitte très tôt sa terre natale et visite quelques pays africains avant de poser ses valises en France. C'est au pays de Marianne que le fils de Chérif Al-Hassane Aïdara va apprendre le français à l'Alliance Française à Paris. 

 

Cinq écoles de pensée 

 

"Je me suis inscrit dans cette école pour apprendre la langue française. J'étais très jeune à l'époque et je partageais la même école avec des Colonels, des Généraux et médecins irakiens, syriens et d'autres pays du Golfe. Lors de nos heures de pause, nous nous retrouvions et échangions sur l'Islam. Les débats étaient très houleux. Mais à chaque fois que je prenais la parole, ils m'opposaient, arguments à l'appui, une vision de l'Islam qui m'était encore étrangère", se souvient-il, nostalgique. C'est lors de ces échanges que Mawlana va découvrir une vérité inéluctable: l'Islam compte bien cinq Écoles de pensée. "Après ma formation à l'Alliance Française, poursuit-il, j'ai décidé d'étudier ces 5 écoles de pensée. C'est alors que j'ai découvert que les 4 avaient été créées au 2e siècle après le Prophète, alors qu'il n'y avait qu'une seule école à l'époque du Prophète, c'est l'école chiite, celle du Prophète et de ses enfants. Par la suite, il y a eu des dynasties telles que les Omeyyades et les Abassides qui ont créé des écoles pour contrer le Chiisme". Cette découverte sera un tournant décisif dans sa vie. Toutefois, Chérif ne s'arrête pas en si bon chemin. Il fait des études poussées et approfondies lui permettant de faire la comparaison entre l'Islam et les autres religions et entre les courants de l'Islam. "Je suis la première personne au Sénégal à former des cadres du ministère des Finances et de banques au CESAG", glisse-t-il avec modestie.

 

Adulé, respecté et vénéré par des millions de Chiites à travers l'Afrique et le reste du monde, Mawlana prêche partout la bonne parole. Son discours tient lieu de sermon pour ses nombreux disciples éparpillés un peu partout. Chérif est un homme du monde qui a foulé le sol de l'Europe, des USA, des Caraïbes, de la Chine, des pays arabes et du Golfe et de l'Inde. Mais, c'est en Afrique qu'il déroule ses actions de bienfaisance pour les populations démunies. "Vers les années 1970-1976, ma localité était une forêt. Toutefois quand je suis rentré de mon périple, j'ai constaté que c'était devenu une savane, les gens avaient coupé presque tous les arbres. J'ai ainsi décidé d'ouvrir un bureau de mon Ong "Mozdahir" à Vélingara et d'employer des agents des Eaux et Forêts. Nous avons fait des pépinières à Teyel et organisé des campagnes de reboisement un peu partout dans le département. Pendant 5 ans, nous avons planté presque 4 millions d'arbres à Vélingara et dans le Niayes", explique Chérif Ali Aïdara. Outre la reforestation, Chérif va beaucoup appuyer le monde rural. "Il y avait la famine dans la zone pendant la période de soudure. C'est ainsi que je me suis demandé comment est-ce possible ? Nous avons une terre fertile et de l'eau en suffisance, cependant chaque année, les gens meurent de faim. Ce sous-développement est mental et multidimensionnel. C'est alors que m'est venue l'idée de bâtir des écoles à Vélingara, Teyel, Foulamori et Nejef, entre autres localités", enchérit-il. 

 

Soutien aux populations 

 

A Vélingara, comme partout au Sénégal, on ne saurait énumérer les actions de Chérif. L'homme fait sans compter et aide sans intérêt. "C'est un Samaritain qui aide les autres. Chérif aide plus ses semblables que sa famille", jure, la main sur le cœur, Thierno Boubacar Diao, représentant du Guide à Vélingara. Depuis 23 ans, Chérif Ali Aïdara distribue dattes, boîtes de conserves et vivres aux populations de Vélingara et d'ailleurs. 

 

Durant la période de Covid-19, il a fourni médicaments et équipements à plusieurs hôpitaux, notamment l'hôpital Fann de Dakar. "L'institut Mozdahir International a signé un accord de siège avec les États du Sénégal, de Guinée-Bissau, de Sierra Leone et de Côte d'Ivoire", renseigne Chérif. Doucement, mais sûrement, Mawlana (pour)suit la laborieuse mission de la Prophétie de son ancêtre, l'Élu, Mouhamed (Psl) et du "Lion de Dieu", Ali, le "Choisi". 

 

Source Le Soleil (Sénégal)

Du 4 janvier 2024

Ibrahima Kandé (Correspondant)