Le Stade de Sebkha, l’un des départements les plus populeux de Nouakchott, a refusé du monde cette soirée de jeudi 26 juin 2024. A deux jours de la date fatidique du 29 juin 2024, jour du scrutin de la présidentielle en Mauritanie, la Coalition Birame 2024 a tenu à faire une ultime démonstration de force à Nouakchott avant de prendre d’assaut son fief de Nouadhibou pour le clap de fin de la campagne présidentielle.
Le stade de Sebkha a vibré jeudi 26 juin 2024 entre harangues politiques et prestations Hip-Hop sous fond de houle populaire. Dans une dernière tournée devant son électorat à Nouakchott, le candidat Birame Dah Abeid et sa coalition, formée par un ensemble de mouvements et de formations politiques en gestation, ont tenu à faire un véritable baroud d’honneur en démontrant leur force populaire.
C’est aux environs de 17 heures que la foule a commencé à affluer dans l’immense terrain de jeu du stade avant de grossir progressivement au fil des heures.
Il faudra attendre les environs de vingt-heures-vingt et une heure pour que la frénésie populaire, déjà chauffée à blanc par les groupes de Rapp, dont l’inévitable Kader Nouadhibou, s’enflamme avec l’arrivée de Birame et sa délégation.
S’en suivit une série de discours prononcés successivement par Aïssata Niass, directrice de campagne départemental du candidat au niveau de Sebkha, Saadani Sedoum, Vice-présidente du Mouvement Kavana, Hamoud Ould Nebagha, activiste des droits humains et Directeur régional de la campagne de Birame Dah Abeid au niveau de Nouakchott-Ouest, Saliou MBadj, Directeur national de campagne et Bakary Tandia, Directeur du Bureau Exécutif du candidat.
Des discours qui ont tous convergé vers une conclusion, la victoire au premier tour de leur candidat et la certitude de la défaite du camp adverse, un camp « honni » par le peuple mauritanien selon les termes utilisés par certains orateurs. Balai en main, Saadani Sedoum a même mimé le geste d’un nettoyage complet du pouvoir de Ghazouani accusé d’avoir échoué à mener à bon port la Mauritanie.
Tour à tour, les orateurs se sont succédé pour accabler le pouvoir de Mohamed Cheikh Ghazouani, auteur selon eux de toutes les forfaitures dont souffre le peuple mauritanien pour son soutien supposé aux prédateurs des ressources nationales et d’avoir enfin conclu son premier mandat par des échecs à toutes les échelles.
Le discours de Birame Dah Abeid va insuffler un véritable tsunami au sein de l’immense foule qui a fini par vaincre les maigres barrages humains formés par une poignée de jeunes recrutés pour la sécurité. Tanguant telle une immense vague furieuse, la foule s’est ainsi retrouvée au bas de l’estrade alors qu’une bonne vingtaine de mètre l’en séparait au début de la soirée.
Birame a repris au cours de son speech ses éternelles attaques contre un système qui selon lui n’a plus aucune chance de gagner la confiance des Mauritaniens, citant les différentes manifestations de jeunes dans plusieurs Wilayas du pays qui ont accompagné ses périples par des « Zéro Ghazouani ! ».
Birame a enfin promis s’il accédait à la magistrature suprême de mettre fin aux pillages des ressources et au système des privilèges indus, mais aussi à la gabegie, la corruption et le népotisme qui gangrènent l’administration, selon lui. Il s’est engagé en cas de victoire, à rétablir la justice sociale et à bâtir une véritable démocratie respectueuse des normes et où l’équité sera au cœur de son programme politique.
Cheikh Aïdara