Naha Mint Hamdy Ould Mouknass est aux commandes du navire (parti politique) Union pour la démocratie et le progrès (UDP) créé par feu son père, illustre ministre des affaires étrangères de feu Moktar Ould Daddah, depuis le début des années 2000. Depuis, elle a réussi à un faire une véritable institution et une machine de guerre électorale qui se positionne comme la seconde force de la majorité présidentielle. C’est à ce titre, et grâce à son entregent personnel de femme politique et de cadre bien formée, que Naha (pour les intimes) siège de façon quasi permanente, macha Allah, soit au gouvernement, soit au parlement et assure à sa formation une présence tout aussi remarquable sur la scène politique nationale.
Tous les ministres nommés se sont appuyés, à des degrés divers, sur la « famille » (la tribu) pour des considérations de « sécurité » (confidentialité) de leurs agissements, et de « placements » politiques à faire-valoir en période électorale. Au ministère, où elle est nommée, Naha agit sans façon parce qu’elle estime être là pour tout le monde, pour tous les mauritaniens, comme cela se reflète dans son parti, l’un des rares qui parvient à bousculer le parti au pouvoir dans le sud du pays.
L’autre atout de la présidente de l’UDP est qu’elle est moins marquée « tribalement », comme d’ailleurs tous les « gens du Sahel » (nord), ce qui explique la percée de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès (UDP) dans la Vallée, et les bonnes relations qu’elle entretient avec des barons de la politique locale. Une éducation et un mode de vie qu’elle tient sans doute de feu son père Hamdy Ould Mouknass qui reste, à ce jour, la référence de la diplomatie mauritanienne.
Victime d’une cabale depuis quelque temps, Naha manœuvre sans faire de vague au Ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme où elle est « missionnée » par le président de la République, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, pour réorganiser des secteurs réputés très sensibles parce que n’ayant jamais bénéficié de l’attention requise avant l’arrivée de l’actuel pouvoir.
Première femme à diriger un parti politique, l’Union pour la démocratie et le progrès (UDP) en l’occurrence, elle est aussi la première dans le monde arabe à diriger les affaires étrangères de son pays. Présentement, au sein d’un gouvernement où la majorité, sinon la totalité des ministres appartiennent au parti au pouvoir, l’Union Pour la République (UPR), Naha Mint Mouknass constitue l’un des soutiens les plus fermes et les plus sûrs du président Ghazouani dont les vues sur l’unité nationale sont en parfaite symbiose avec les siennes.
Sid’Mhamed Ould Mhaymed, directeur de publication du « Courrier du Nord »