La Mauritanie négocie aujourd’hui un tournant, à la fois, décisif pour son avenir et pour son attelage au concert des nations modernes et apte à survivre aux aléas des profondes mutations en cours.
Cet avenir sera fortement marqué par les bilans des régimes qui se sont succèdes à la tête du pays, tout comme il dépendra de l’aptitude propre des mauritaniens à profiter de la situation actuelle et sauvegarder les acquis et à affirmer la prépondérance des institutions sur celle des clivages sociaux qui nous régentent depuis la nuit des temps.
Nous savons, en effet, qu’aucun dirigeant au monde ne peut réduire au seuil zéro les risques de l’exercice du pouvoir. Nous savons également qu’ils peuvent se tromper aussi bien dans leurs choix, dans leurs options, que dans la manière de les mettre en œuvre.
Toutes ces erreurs de parcours et d’appréciation sont tolérables tant qu’elles n’ont pas atteint les crimes économique mettant en péril la vie de populations fragiles et vulnérable, par des politiques d’exclusions savamment élaborées, planifiées et exécutées à des fins égoïstes.
En effet, le combat mené par Ghazwani, ne pouvait aboutir sans toucher de plein fouet, les intérêts des pontes et dignitaires du régime déchu.
Le président Ghazwani doit avoir à l’esprit que ces dignitaires et pontes se trouvent à la tête de fortunes colossales et parfois fabuleuses, qu’ils n’hésiteront pas à retourner contre lui le moment venu, pour prendre leur revanche sur ce qu’ils estiment être une ingérence de sa part dans leur manigance politico-affairiste interne.
Mais comme chaque forteresse offre un point faible, celui de ces fortunes réside dans le fait qu’elles sont toutes faites d’argent public à l’origine.
Ces fortunes se sont constituées sur les cendres des sociétés publiques de pêches, de transport, d’assurance, des banques et des industries.
Dans cette optique, l’action du président Ghazwani peut s’étendre à la nécessité de récupérer tout ce patrimoine au profit du trésor public et d’en châtier les usurpateurs car, le vol et détournements des deniers publics sont imprescriptibles.
A cette lourde tâche, les mauritaniens devront donner au temps, le temps d’aboutir à des objectifs.
Lebatt Ould Eytah
Directeur Général Radio Koubeni