
A Son Excellence Monsieur le Président de la République
Objet : Plainte des Docteurs et Ingénieurs victimes d’injustice suite au concours de recrutement apparemment non transparent de 100 professeurs au profit des institutions de l’enseignement supérieur
Excellence Monsieur le Président
Nous avons l’honneur, nous docteurs et ingénieurs participant à la troisième étape du concours de recrutement de 100 professeurs au profit d’établissements de l’Enseignement Supérieur, de vous exposer les injustices dont nous sommes victimes et objet de la présente correspondance.
Nous avons participé avec 500 candidats, des docteurs et ingénieurs, dans le concours objet de l’annonce en date du 7 décembre 2023 et dont l’organisation a été assurée par la Commission nationale des concours.
Les violations juridiques ont débuté dès les premiers jours du concours, à commencer par deux prolongations de la date limite de dépôt des dossiers, le changement dans la composition des sièges et le transfert de certains d’entre eux dans d’autres établissements, le refus d’accepter injustement certaines candidatures sans raison valable. La Commission a également joué avec les règles de notation et a violé la loi de la Fonction Publique.
Après la proclamation des résultats portant conformité aux dispositions administratives, la Commission chargée de la gestion du concours a procédé à l’élimination de 189 candidats la plupart sans raison logique.
Nous faisons partie de ce lot, aussi nous nous sommes tournés vers la Commission nationale des concours pour nous rendre justice. N’ayant pas trouvé une oreille attentive à nos doléances, nous avons porté nos plaintes auprès des instances judiciaires qui n’ont pas tardé à geler partiellement le concours face aux nombreuses violations constatées.
La justice a émis des jugements portant retour sur l’acceptation de certaines candidatures que la Commission des concours avait déjà écarté. Seulement, ces jugements ont été perçus par la Commission en charge du concours comme une déclaration de guerre déclenchée par les plaignants, d’où des mesures vengeresses qui ont été prises à leur égard et cela par des voies spéciales.
Notre unique salut réside, en dehors d’Allah, auprès de votre Excellence à qui nous demandons d’intervenir pour nous rendre justice en annulant le concours qui est toujours en cours depuis plus d’une année et demie. Reprendre le concours sur de bonnes bases garantira sa transparence et assurera l’égalité des chances entre les candidats.
Excellence Monsieur le Président
La phase actuelle du concours entre dans sa situation la plus dangereuse, car elle clôt un processus qui est parti sur des bases injustes et cela dans toutes ses étapes. Elle ne respecte pas le principe de l’égalité des chances entre les candidats comme le stipulent les deux articles, 4 et 6, de la Charte d’Ethique de la Fonction Publique et des Agents de l’Etat.
Excellence, notre éviction résulte du non-respect des principes de base de la justice, si ce n’est une démarche préméditée de la part des responsables chargés d’organiser le concours pour des raisons qui leur sont propres.
Excellence Monsieur le Président
Pour illustrer ce que nous avons dit plus haut, nous attirons votre attention sur ce qui suit :
- Usage du « Un poids deux mesures » par la commission chargée d’organiser le concours dans sa présente phase, car dans la phase précédente elle a procédé selon les dispositifs de la loi et sous la supervision d’experts nommés, alors qu’en ce qui nous concerne, elle a procédé à la désignation d’une commission non experte dans les domaines qui leur ont été confiés ;
- Le favoritisme, nous estimons que nos autres collègues en ont bénéficié et nous, nous avons été écartés sans aucune raison juridique, si ce n’est pour des raisons obscures :
- Le principe de l’égalité des chances a été violé, en ce que l’écrit est venu avant l’oral dans notre cas, contrairement à nos autres collègues dans la même phase et qui sont passés d’abord à l’oral puis l’écrit ensuite ;
- Il est anormal qu’une personne soit juge et partie en même temps, car la présidente de la commission d’arbitrage est celle-là même qui a formulé les questions dans la matière en Anglais et c’est elle-même qui a corrigé les copies ;
- Nous avons des preuves irréfutables sur le fait que la Commission a accordé injustement et au profit de quelques candidats, un système de notation autre que celui accordé aux autres ;
- Parmi les preuves que la Commission a cherché dès le début à nous disqualifier et nous priver de notre droit de participer au concours au même pied d’égalité que les autres candidats, le fait qu’elle a refusé de recevoir nos plaintes malgré les jugements émis en notre faveur et qui portent les numéros suivants : 57/2024 ; 58/2024 et 59/2024 de la Chambre administrative près de la Cour Suprême, lesquels jugements ont porté sur l’acceptation de notre participation au concours et que la Commission nationale des concours semble ne pas vouloir appliquer ;
- Le dernier alinéa du Procès-verbal portant résultats du concours rendu le vendredi 21 mars 2025 comporte une disposition qui stipule que le délai de recours est de quatre jours à partir de la date d’annonce des résultats du concours et se prolonge ainsi jusqu’au mardi 25 mars 2025. Malgré cela, le responsable chargé de la communication auprès de la Commission nationale des concours a publié le 22 mars 2025 une annonce selon laquelle « la Commission a définitivement clôt le concours et nous félicitons les gagnants ». Une façon de dire, ne vous fatiguez pas, nous n’allons pas vous accorder vos droits, même si la Cour Suprême nous l’imposait. Ce qui veut dire que la Commission nationale des concours avait déjà pris en aval sa décision de nous évincer en refusant comme d’habitude de recevoir nos plaintes.
C’est un grand honneur pour nous de rencontrer Votre Excellence pour vous fournir d’avantages d’éléments plus détaillés sur ce sujet.
Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez accepter Excellence Monsieur le Président nos plus vives prières de réussite dans votre noble mission pour l’intérêt du pays et de la nation.
Les représentants des plaignants :
- Mohamed Mahmoud Seydina
- Bahou Lemrabott Dahoud
- Ahmed Youssouf El Khalil
- Sidi Mohamed Mohamed Mahmoud Beyatt
- Silé Mamadou Diallo
- Aicha Mohamed Lemine
- Mohamed Cheikh El Mokhtar Cheikh El Moujtaba
- Sidi Ahmed Sidi
- Mohamed Housseine Taleb Mahmoud