Pour dénoncer la gabegie comme risque majeur pour la paix civile, le plateau de Radio Mauritanie avait accueilli, dans la nuit de samedi des personnalités de renom (le député et cheikh El Khalil Enahwi, le fakih Sidi Yahya Abdel Wahab, l’universitaire Moustapha Faty, la députée Zeinebou Mint Taki et l’ancien ambassadeur Moctar Ould Dahi.
Avec force arguments, les invités de Radio Mauritanie ont situé les débats dans le contexte d’un changement politique favorable attesté même par l’opposition, comme en témoigne les récentes déclarations du député Biram Dah Abeid, à la sortie d’une audience avec le président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.
Ce changement se traduit aussi avec le climat apaisé dans lequel les pouvoirs (Exécutif, Législatif, Judiciaire) consacrant leur indépendance totale, agissent en fonction de ce qu’ils jugent utile ou juste, et non plus des desideratas d’un président dont les actes relèvent, souvent, de cette conviction : l’Etat, c’est moi !
Le choix de la thématique qui tente de mettre en évidence le corollaire entre gabegie et menace de la paix civile est judicieux en ce moment où la justice a pris le relais du travail accompli par la Commission d’enquête parlementaire (CEP) et où il faut que les mauritaniens comprennent que le transfert des biens publics en biens privés par des voies détournées, comme il semblerait que ce fut le cas durant la décennie 2009-2019, n’est plus sans risque. Même quand on aura occupé les plus hautes fonctions de l’Etat.
Brahim M. Sneiba