Construire le système préfiguré par l’icône du consensus national

sam, 19/09/2020 - 11:39

Le sage de la lutte pour l’indépendance de la nation indienne, Mahatma Ghandi, le combattant calme et héros de la non-violence,  disait, à la sortie de chaque jeûne et méditation : « ils nous jettent des pierres que nous ramassons et utilisons pour leur construire une maison que nous appelons l’amour du prochain. »

De son côté,  le père de la sociologie, Ibn Khaldoun, considère que les dictateurs, par leur oppression, attirent les envahisseurs et que leur obéissance peut être la cause de l’anéantissement des États et de l’effondrement des valeurs morales prégnantes tous les cent ans. Il disait aussi : « les hommes sont pareils quand rien ne les obligent à s’exprimer mais quand ils parlent, on voit nettement leurs différences. »

Il n’y a ainsi pire fléau pour une nation que la dictature et le culte de la personne, et quand ces tares atteignent l’Autorité publique et s’épanchent sans retenue à travers le parti, les et autres activités censées être communes, elles aliènent la politique et l’administration. Et comme le disait Aly, qu’Allah l’agrée, « quand on cesse de défendre les droits acquis, ceux qui sont dans le tort s’obstinent à croire qu’ils ont raison ! »

La dernière élection présidentielle a mis à nu le projet de troisième mandat dont la majorité des Mauritaniens ne voulaient pas et, nous-mêmes,  avons lancé un cri de dénonciation sous le titre de : « le troisième mandat n’est pas une priorité et il n’y a aucune utilité à modifier la constitution. »

Il fallait comprendre alors que la Mauritanie ne peut être gouvernée par un pouvoir à deux têtes.

La solution se trouve être le choix d’un président qui saura guider le pays vers la berge du Salut, après avoir été au bord de la perdition. La contraction entre deux visions se trouve être cette volonté de rester, dans la perspective de l’exploitation de nouvelles richesses (l’or et le gaz) et cet engagement pour la Patrie que d’aucuns voudraient transformer en royaume !

Les Mauritaniens ont alors tranché en faveur de la force tranquille, la sortie sécurisée et l’émergence garantie.

L’année qui a suivi fut heureuse à tous égards, malgré la pandémie du Covid 19, et grâce à cette baraka qui a fait que le pays, sur toute son étendue,  a été abondamment arrosé. Par aussi cet apaisement politique qui permet aux Mauritaniens de se donner à l’essentiel et de tourner la page des invectives érigées en style de « dialogue », une approche qu’un certain ministre nostalgique du « temps passé » tente vainement de ressusciter.

Soixante ans durant,  notre pays a vécu les affres du pouvoir personnel et cette incapacité à sanctionner ceux qui piétinent nos valeurs morales et sociales parce qu’on craignait, à tort ou à raison, ce saut vers l’inconnu ou, tout banalement, qu’on avait choisi d’appliquer le fameux « passons » que traduit notre « ava Allahou an ma salev’e ».

L’homme qui préside aujourd’hui aux destinées du pays a une connaissance parfaite de la situation et de tous ceux qui s’y meuvent. Certains fourbes lui jettent des pierres et il répond par le sourire, regardant les choses avec sagesse et parvenant ainsi à vaincre les réticences. Un style de gouvernance dont les soubassements remontent à 2008, 2005 et même à 2003, avant d’éclore en 2019.

L’exception pourrait se justifier avec celui qui aurait pu faire profil bas, par sagesse, ou s’il avait trouvé conseil auprès de personnes avisées, laissant ainsi le navire suivre son cours et permettre une réparation de ce que son règne avait gâché. On pense notamment aux morts, aux exilés,  aux malades, aux  pauvres...

Alors que les agissements tendant à déverser sa bile sur les institutions démocratiques et les chantiers de développement, c’est comme jeter des pierres sur la montagne pensant naïvement pouvoir l’égratigner.

L’harmonie de la vie constitue la matière de l’éthique qui sous-tend les Engagements pour une Mauritanie de fraternité et de justice, avec un parlement qui veille et interroge, une justice qui enquête et décide et un gouvernement qui travaille avec abnégation.

Une harmonie qui épouse les souhaits d’une jeunesse désireuse de voir le pays transformé en champs fertiles, en usines,  mosquées, universités et hôpitaux leur offrant ces opportunités d’emploi qui ont toujours fait défaut.

Vous avez en notre Prophète (SAW) l’exemple parfait de la bonne gestion de la Cité. Ses actions en tout constituent aujourd’hui le bréviaire de ce qui est Juste. C’est bien lui qui,  trahi par les Juifs de Médine,  avait dit que deux religions ne pouvaient cohabiter dans la péninsule arabique.

Cette ère, la nôtre, est celle du consensus, du refus de la division et de tout ce qui porte atteinte aux intérêts de la Mauritanie. La maxime, la seule qui fonde la Nouvelle Mauritanie est : Cultive la paix pour en récolter les fruits !

 

Par : Mohamed Cheikh Ould Sidi Mohamed, professeur et écrivain journaliste.

Traduction libre de : Mohamed B. Sneiba