L’avis devra normalement être entendu puisqu’il provient d’une notabilité connue – et reconnue – de Dakhlet-Nouadhibou, et de manière générale, de tout le nord de la Mauritanie : Mohamed Ould Lemghaivri Ould Soueilim. Le notable, premier député de Nouadhibou, n’y va pas avec le dos de la cuiller en réclamant, haut et fort, la remise en cause du découpage administratif effectué par l’ancien président Aziz, et qui ampute la wilaya de Nouadhibou de localités et zones importantes pour les rattacher à l’Inchiri : Tasiast, où se trouve la société éponyme exploitant une précieuse mine d’or, et Mhaijrat qui est une zone de pêche où a été implanté le Port de Tanit.
Pour cette éminente personnalité du Nord du pays, il est temps de rétablir Dakhlet-Nouadhibou dans ses droits en lui restituant des zones injustement rattachées à un espace qui n’est pas le leur. Le premier préjudice est que des populations entières ont vu leur vie de tous les jours, leurs traditions et leurs relations à leur milieu naturel perturbés pour des considérations de politique politicienne.
Mohamed Ould Lemghaivri Ould Soueilim, qui est un précieux soutien du pouvoir de Mohamed Ould Ghazouani, étant une personnalité de référence, salue la démarche entreprise par les élus de Nouadhibou et par des cadres de cette wilaya pour demander au pouvoir central de reconsidérer un découpage qu’ils considèrent comme un tort à réparer au plus vite. Cela mettra fin à certaines aberrations dont la moindre est la dépendance de la gendarmerie, opérant dans l’espace intérieur de la société Tasiast, du commandement de l’Inchiri (Bénichab), et de celle se trouvant à l’extérieur de celui de Nouadhibou (Chami) !
Le premier découpage administratif a été effectué pour la zone nord le 31/12/68, avec pour capitale Atar. Dans ce contexte des premières années de l’indépendance où l’on cherche encore les meilleurs équilibres, Mohamed Ould Lemghaivri Ould Soueilim est nommé Président du conseil régional. Quand Dakhlet-Nouadhibou, est érigée en région, le 1/1/1970, il en devient le premier président du conseil régional. En évoquant ce pan de l’histoire du pays, Mohamed Ould Lemghaivri Ould Soueilim dit ne pas regretter du tout le rattachement des « gens de Nouadhibou » à l’Adrar, moment qu’il salut au passage, parce qu’il ne retient que de bons souvenirs des habitants de cette wilaya. Durant cette période, le gouverneur de l’Inchiri avait écrit au ministre de l’Intérieur, feu Ahmed Ould Mohamed Saleh, lui demandant de remettre la zone de Tasiast à la wilaya de Nouadhibou, puisque les autorités de l’Inchiri ne peuvent pas en assurer la sécurité pour deux raisons : l’éloignement et le manque en personnel sécuritaire et militaire. Tout le Tasiast revient alors à Nouadhibou, y compris Birigni (ancien puits où se retrouvent les chameliers).
Sid Mhamed Ould Mhaymed