Monsieur le Président,
En tant que notable natif de la Wilaya de Dakhlet Nouadhibou j’ai l’insigne honneur de solliciter de votre haute bienveillance la correction du découpage administratif entre les Wilayas de Nouadhibou et de l’Inchiri sur des considérations arbitraires suivantes:
-Les différents découpages administratifs entre les deux Wilayas intervenus en 1968,1977,1998 et tout récemment le rattachement de Lemhaijratt à Benechab n’ont tenu compte,un tant soit peu,de l’enracinement de la wilaya de Dakhlet Nouadhibou dans son milieu naturel bien que le découpage de 1977 lui ait rattaché la voie ferrée et celui de 1998,les villages côtiers,les actes administratifs en question ne lui ont conféré la souveraineté que dans les limites très étroites de 5 à 15 km au Sud de la voie ferrée et 40 km à l’Est de l’Ocean.
Il a découlé de cet état de choses que des populations entières liées fondamentalement,des points de vue des intérêts administratifs et des nécessités de la vie au quotidien à la Wilaya de Nouadhibou,telles que les collectivités nomades des sondages de Tijirit,de la mine d’or d’Alghaicha,d’Azefal et de Tasiast se trouvent sur des terres rattachée à L’Inchiri dans la situation anachronique <<d’habitants d’une Wilaya vivant sur un territoire rattaché à une à une autre Wilaya >>.
De même,les habitants et les électeurs des communes de:
Chami,Mouamghar,Boulenouar,Tmeimichat et Inal au cas où ils dépassent 5 à 15 km au Sud de la voie ferrée,en 40 km à l’Est de l’Ocean se trouvent en dehors de la souveraineté de ces communes sans entrer pour autant effectivement sous la juridiction de la Wilaya de l’Inchiri du fait de l’éloignement géographique et l’obstacle naturel que constitue le plateau dunaire de l’Akchar réputé infranchissable.
Ces populations trouvent ainsi privées des prestations administratives,sécuritaires et sociales des autorités de l’Inchiri lesquelles,pour atteindre la mine d’or d’Alghaicha et ses environs,doivent parcourir 500 km via Nouakchott par voie bitumée ou 300 km de la piste très difficile Benichab-Tiwilit.
À titre d’illustration de cet anachronisme,les bureaux et vote de Tijirit,les aides alimentaires,les missions médicales,les opérations de forage de puits destinées à cette zone étaient organisés depuis Nouadhibou malgré le rattachement administratif sur papier de ces territoires à la Wilaya de l’Inchiri.
Avant la découverte de l’or et des pierres rares,les autorités administratives de l’Inchiri,n’avaient cure de ces <<contrées négligeables >> et de leurs habitants.
Du reste,en application de la règle du Figh bien établie aux termes de laquelle << ressort et la destination des fruits déterminent les conséquences juridiques >> et en toute justice,les populations concernées et le territoire sur lequel elles vivent qui dépendent de fait tant des points de vue des formalités administratives,des intérêts propres,des droits et des obligations,des autorités administratives de Nouadhibou,devraient être rattachés administrativement à la Wilaya de Dakhlet Nouadibou.
Ce faisant,on permettrait en toute logique et en toute équité aux populations en question et leurs représentants au niveau des communes de Mouamghar ou Inal par exemple,distantes seulement de 65 km de la mine d’or d’Alghai ha de pouvoir contrôler les effets néfastes de l’exploitation de l’or (notamment les opérations de filtrage) sur le milieu écologique,ce contrôle de l’activité des sociétés ne pouvant s’exercer juridiquement que si le siège d’exploitation est rattaché administrativement à ces communes.
Des points de vue de la logique et du droit,des populations qui habitent sur un territoire,l’entretien nent,l’aménagent,contribuent à sa sécurité,veillent à son équilibre écologique,ont droit aux fruits des découvertes minières qui y sont faites et à leurs effets induits.
Le précédent récent de l’accord intervenu le 1er juin 2007 entre les populations de Ouadane et la société Total est là du reste pour nous le rappeler.
Les collectivités locales de Chami,Boulenouar,Mouamghar et Tmeimichatt ont davantage droit aux recettes fiscales et à la priorité d’embauche au niveau de sociétés installées sur leurs territoires que celles de l’Inchiri ou de Nouakchott,conformément à la législation et à la règlementation nationale en vigueur (code du travail qui donne la priorité d’embauche pour la main d’œuvre locale non qualifiée,code des Investissements,Code minier,Réglementation des marchés publics etc).
La loi domaniale N.127/83 en son article 6 protège en particulières populations locales et leurs puits en leur accordant la priorité par rapport aux effets induits de l’exploitation des ressources naturelles sur leurs territoires.L’article 23 du même texte garantit aux collectivités rurales la protection de leur milieu naturel.Quant à l’article 580 du décret colonial en date du 20/05/1955,toujours applicable,il dispose:
<< En Afrique occidentale et en Afrique Centrale Française,les droits coutumiers collectifs et individuels sont garantis sur les terres qui ne font pas l’objet de titre de propriété conformément aux lois civiles et aux règles de l’enregistrement et il ne peut être porté atteinte à ces droits coutumiers qu’au nom de l’intérêt général et après juste indemnisation >>.
En conclusion,je soussigné,agissant au nom de l’intérêt général des populations de la Wilaya de Dakhlet Nouadhibou je sollicite la correction du découpage administratif entre les wilayas de Dakhlet Nouadhibou et de l’Inchiri en vue de réintégrer les territoires de:
Tasiast,Azefal,Tijirit et Agneitir,à la Wilaya de Dakhlet Nouadhibou en faisant coïncider la frontière entre les deux Wilayas avec la frontière nationale que constitue le plateau de l’Akchar.
Par une telle décision,on ferait revenir les bureaux de vote (sondage et autres ) à leur situation normale,on donnerait aux populations leurs droits dans les effets induis des exploitations minières de la place,encourageant ainsi leur fixation,contribuant à la sécurité,instaurant la bonne gouvernance et réalisant le rapprochement de l’administration des administrés.
Dans l’attente d’une suite favorable urgente à ma présente requête,nous vous prions d’agréer,Excellente Monsieur le président,l’expression de notre très haute considération.
Monsieur Selama Ould Mahmoud