« Communication de l’UPR : état des lieux et perspectives », tel est le thème de l’Atelier organisé par l’Union Pour la République (UPR), parti au pouvoir en Mauritanie, les 9 et 10 avril 2022, au Palais des congrès de Nouakchott.
A mi-parcours du quinquennat du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, cet atelier axé sur la stratégie de communication de l’UPR se présente comme un autre acte posé par le parti au pouvoir dans sa volonté de « défendre les acquis », comme le précise son président M. Sidi Mohamed Ould Taleb Amar dans le discours d’ouverture de ce forum, mais également de « se tenir prêts » pour relever tous les défis que posent les échéances à venir.
Outre le discours d’ouverture du président de l’UPR, la première journée de cet atelier s’est caractérisée par d’autres interventions en plénière (un cadrage contextuel présenté par M. Mohamed Yahya Ould Horma, vice-président de l’UPR et une introduction liminaire faite par l’ancien ministre Mohamed Lemine Selmane) ainsi que les travaux de groupes répartis comme suit : « analyse de la situation » (diagnostic) », « « relations, complémentarité et synergie avec le gouvernement, les organes publics et le parlement », « utilisation des réseaux sociaux, communication interne et valorisation du capital humain du Parti (identification et listing des ressources humaines de l’UPR), « éléments de stratégie de communication (y compris le traitement médiatique des grandes orientations).
Pour assurer une participation de qualité à cet atelier d’importance, l’UPR a battu le rappel d’une centaine de ses compétences réparties comme suit : le Président et les membres du bureau exécutif (31), le Bureau du Groupe parlementaire de l’UPR (14), les Secrétaires fédéraux (14), la Commission nationale des femmes (04), la Commission nationale des Jeunes (04), des membres de la Commission exécutive de la politique (10), des personnes ressources et des spécialistes en communication (49), des membres de la Commission exécutive de la communication (10), l’équipe de communication du parti (06) et l’équipe d’organisation et d’encadrement technique (04).
Un diagnostic sans complaisance
L’UPR, en s’engageant dans cet atelier sur sa stratégie de communication procède d’abord à un diagnostic sans complaisance qui, à la sortie de ses travaux, doit lui permettre de se doter de nouveaux moyens lui permettant de peaufiner sa communication interne mais également celle qui doit lui assurer la réalisation de trois objectifs essentiels, à savoir la défense des acquis, l’élargissement de ses bases et une meilleure maîtrise des débats politiques l'opposant de temps à autre à une opposition toujours aux aguets.
Il s’agit d’une analyse permanente et d’une réadaptation en fonction des contraintes et limites constatées au niveau d’une communication tournée aujourd’hui essentiellement vers les réseaux sociaux. Il faut donc à chaque fois se remettre en cause, non pas pour s’auto-flageller, mais pour travailler à être toujours plus forts dans un univers politique où l’opposition ne fait pas de quartier mais aussi où le parti au pouvoir peut être la cible de « tirs amis » (les autres partis de la majorité). « Nous sommes en compétition politique et nous devons savoir nous défendre, même contre ceux censés être de notre camp », dira Mohamed Yahya Ould Horma, vice-président de l’UPR qui assurait dans son cadrage qu’il ne faut pas « croire que toute la communication du Parti est d’essence politique, qu’il y a, forcément, des aspects sociaux et économiques à considérer ».
Ainsi le choix des moyens équivaut à un choix des armes. Dans ce débat, les participants étaient partagés entre ceux qui sont tombés sous le charme des réseaux sociaux et de leur impact dans une ville comme Nouakchott, renfermant près du quart de la population du pays, et l’intérieur où les médias traditionnels (radio et télévision) ont encore une importance certaine dans la transmission de l’information et la formation de l’opinion sur ce qui a cours dans le pays (discours du président de la République, activités des partis, prix des denrées de base, etc.) mais également de la situation dans le monde (la guerre en Ukraine, par exemple)
Par ces divers éléments, les participants ont compris que l’atelier porte certes sur la communication d’un parti, l’Union Pour la République, mais va bien au-delà, puisqu’il s’agit aussi de la communication d’un pouvoir, l’UPR étant le fer de lance dans la défense du programme du président de la République et de l’action du gouvernement. C’est ce que résume éloquemment le Président de l’UPR quand il dit : « Nous devons développer notre usage des divers médias disponibles, en nous armant des outils les plus modernes en matière de technique d’information et de communication pour les mettre à profit dans notre défense de ce grand projet de société et pour que les dirigeants et les cadres de notre parti pénètrent les secrets de ces moyens de communication et se les approprient pour tirer profit des avantages qu’offre notre bon climat politique » et aussi que cet important doit servir à « diagnostiquer la situation communicationnelle présente ainsi que les conditions qui entourent notre action politique et partisane d’accompagnement du programme « Taahoudati » ; l’objectif étant de jeter les bases d’une action renforçant et développant ce soutien et servant plus efficacement la complémentarité entre le Parti et les différentes institutions publiques et parlementaires ainsi que toutes les autres structures soutenant nos diverses activités servant les grandes orientations nationales tracées par Son Excellence le Président de la République pour rendre heureux le citoyen, assurer ses intérêts et rendre justice à toutes les composantes nationales. »
Sneiba Mohamed