D’un financement de 45 millions de dollars US sur cinq ans et mis en œuvre par la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) et son partenaire en Mauritanie, l’Association mauritanienne pour la promotion de la famille (APMF), le projet ExpandPF qui intervient dans quatre pays ouest-africains, se concentre entre autres, sur l’engagement des jeunes dans les zones urbaines et périurbaines peu ou mal desservies.
Nouakchott a abrité jeudi 18 avril 2024, le lancement du Projet ExpandPF qui vise à élargir l’accès à la planification familiale (PF) et à la santé de la reproduction. La cérémonie a été présidée par le Secrétaire général du Ministère de la Santé, Mohamed Lemine Ould Mohamed El Hajj, qui a mis en exergue le caractère prioritaire de l’espacement des naissances et des soins en santé de la reproduction de qualité dans le programme du Président Mohamed Cheikh Ghazouani et dans le Plan national de développement sanitaire (PNDS) à l’horizon 2030. Il a déclaré que ce projet contribuera sans nul doute à améliorer les soins de santé maternels, néonatals et infantiles, rappelant même s’ils sont encore insuffisants, les efforts que la Mauritanie a consentis dans ce domaine, à travers la baisse de la mortalité maternelle de 580 à 450 décès sur cent milles naissances vivantes et celle de la mortalité néonatale de 29 à 22 pour mille.
Un taux élevé de besoins non satisfaits en PF
Auparavant, le représentant de la directrice régionale de l’IPPF pour le monde arabe, Dr. Fadoua Bakhadda, la directrice du bureau régional de l’USAID au Sahel, Christina Chappell, ainsi que l’ambassadrice américaine en Mauritanie, Cynthia Kiersch avaient tour à tour mis l’accent sur l’importance de l’accès à des services de qualité en matière d’espacement des naissances et de santé reproductive. L’ambassadrice américaine citera même la dernière enquête démographique et de santé (EDSM) de 2020 qui indique que 45% des femmes de 15 à 49 ans ont exprimé le désir de retarder la naissance de leur premier enfant et d’espacer la naissance de leurs enfants d’au moins deux ans.
Selon elle, « il ne s’agit pas seulement d’espacement de naissance, mais aussi de soutenir l’autonomisation des communautés et de créer un environnement propice à l’épanouissement des familles ».
Au cœur de la mission de l’AMPF
Pour la présidente de l’AMPF, l’ancienne ministre Marième Mint Ahmed Aïcha, partenaire de l’IPPF, ce projet entre en plein cœur dans la mission de sa structure qui prend en charge depuis près de quatre décennies la problématique liée à l’accès à la planification familiale et aux soins de qualité en santé de la reproduction. Le lancement du projet ExpandPF constitue selon elle une contribution inestimable dans l’amélioration de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.
ExpandPF dans 5 Wilayas
Quant à la cheffe du projet ExpandPF, Angoran Bénie Hortense, elle a indiqué que ce projet intervient dans un contexte marqué en Afrique de l’Ouest par plusieurs défis liés aux changements climatiques et sécuritaires, mais aussi l’insécurité alimentaire et l’instabilité.
Le projet ExpandPF, c’est un budget de 45 millions de dollars, a-t-elle précisé, pour une durée de cinq ans (5 octobre 2023-4 octobre 2028) avec comme cibles, les femmes, les jeunes, les adolescents et les populations vulnérables. Il intervient dans quatre pays, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mauritanie et Togo.
En Mauritanie, ExpandPF sera déployé dans 5 Wilayas et 21 sites, Nouakchott-Sud, Assaba, Trarza, Gorgol et Hodh Charghi. Il comprendra des formations pour le personnel de santé au niveau communautaire et des actions à haute intensité.
L’objectif, selon la Cheffe du projet, est de maximiser le mandat régional pour influencer les politiques et les pratiques au niveau du secteur privé, de la société civile, des décideurs et des partenaires.
Les jeunes et le genre en ligne de mire
Elle a indiqué par ailleurs que cette intervention en Mauritanie comprendra aussi des financements à hauteur de 17 millions de dollars sur cinq ans pour l’autonomisation socioéconomique des jeunes âgés de 16 à 34 ans et de 7 millions de dollars sur trois ans pour la cohésion sociale et l’engagement civil chez les jeunes. Elle a ajouté que le projet compte aussi beaucoup sur la société civile dans le renforcement du processus démocratique.
ExpandPF s’attèlera également, selon la Cheffe du projet, à soutenir les communautés marginalisées dans l’accès à des services de santé de qualité et à l’autonomisation des femmes et des filles, à travers le partenariat avec le ministère de la Santé et d’autres départements comme le ministère de l’Action Sociale et le ministère chargé de la Jeunesse. L’objectif, dira en substance Angoran Bénie Hortense est de contribuer à la baisse des décès maternels, à la prise en compte accrue de la dimension genre et l’accompagnement du pays à atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
Cheikh Aïdara