La capitale mauritanienne, Nouakchott, a abrité ce 3 décembre 2024, la distribution des prix de la 3ème édition du PAJI. L’occasion pour les récipiendaires de présenter les sujets de leur enquête et aux organisateurs ainsi qu’aux partenaires le temps de se féliciter de la relève, à travers toute cette jeune génération de journalistes d’investigation en Afrique.
Après Ouagadougou en 2021 et Dakar en 2023, c’est au tour de Nouakchott d’abriter la 3ème édition 2024 du Prix Africain du Journalisme d’Investigation (PAJI).
La cérémonie de remise des prix aux lauréats de cette édition s’est déroulée ce mardi 3 décembre 2024 à la Chambre de Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture de Mauritanie (CCIAM) à Nouakchott. C’était en présence de Samuel Jacquin, 1er conseiller politique de l’Ambassade de France en Mauritanie, Laghdaf Ould Khay, Secrétaire Général de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), Ahmed Taleb Ould Maaloum, Doyen du Syndicat des Journalistes de Mauritanie (SJM), Stéphane Lepoittevin, Directeur de Médias et Démocratie, les membres du jury, ainsi que onze journalistes venus de différents pays d’Afrique et des journalistes mauritaniens.
Il y avait également la présence de Mamadou Ndiaye, directeur du CESTI, Olivier Piot, Coordonnateur de la plateforme Médias et Démocratie, Amadou Sy, Directeur Pays (Mauritanie) de Médias et Démocratie et Amadou Tijane Sy, Directeur de Ouestaf et de l’Ecole de journalisme EJICOM de Dakar.
Désignation des lauréats
C’est au milieu d’un climat lourd d’impatience, que le nom des lauréats a été égrené, après de longs échanges de discours entre les responsables.
Catégorie Presse Ecrite
Dans cette catégorie, le Badge d’Or a été remporté par Babacar Guèye du journal « Le Soleil » du Sénégal. Il s’agit d’un journaliste sortant du Centre d’Etudes des Sciences et des Techniques de l’Information (CESTI) de Dakar. Son travail avait porté sur l’impact des usines de farine de poisson au Sénégal, notamment sur les 45.000 femmes transformatrices dont l’activité est menacée de disparition à cause, selon lui, de la concurrence déloyale de ces usines.
Le Badge d’Argent, dans cette même catégorie, a été remporté par son confrère Babacar Ngom, un sortant également de CESTI, pour son enquête sur le pari sportif. C’est le fruit d’une collaboration. Selon lui, ce hobby est devenu une véritable drogue pour les jeunes sénégalais, entraînant des désertions et même des abandons scolaires, un phénomène qui alimente, selon lui, le banditisme parmi cette frange.
Catégorie Radio
Le Badge d’Or dans cette catégorie a été décerné à Youssouf Bodian, journaliste sortant de CESTI spécialisé dans les questions environnementales. Il travaille à la radio « Futur Média » du Sénégal. Son sujet d’enquête portait sur le trafic de bois entre le Sénégal et le Mali.
Le Badge d’Argent a été attribué à Soma Sita de la Radio-Télévision de Côte d’Ivoire (RTI) pour son enquête sur le massage des seins des filles en âge de puberté avec deux pierres chauffées. Une coutume qui entraîne des grossesses rapides et des grossesses non désirées, selon elle. Pour Soma Sita, cette pratique est classée parmi les Mutilations Génitales Féminines (MGF).
Catégorie Télévision
Le Badge d’Or de cette catégorie a été décerné à Fah Andriamanapuyo, journaliste malgache du Réseau Mauna/Transparency International de Madagascar. Son sujet portait sur un cas de corruption impliquant un député de la Chambre Basse.
Le Badge d’Argent a été attribué à deux journalistes tunisiens qui avaient collaboré sur une enquête portant sur les expulsions de migrants africains de la Tunisie. Il s’agit de Driss Rejichi qui a reçu le prix, alors que sa collègue Hoija Mzalouat n’a pas pu faire le voyage de Nouakchott.
Cheikh Aïdara