Mauritanie, droits des migrants et traitement médiatique de la question migratoire au cœur de la journée internationale des droits de l’homme

jeu, 12/12/2024 - 02:25

La journée internationale des droits de l’homme, célébrée le 10 décembre de chaque année, a été célébrée en Mauritanie, par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme en collaboration avec le Commissariat aux droits de l’homme.

Comme chaque année, la Mauritanie à l’instar de la communauté internationale, a célébré la journée internationale des droits de l’homme le 10 décembre 2024, à l’hôtel Vasq de Nouakchott. Elle a été organisée par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCNDH), en collaboration avec le Commissariat aux droits de l’homme, à l’Action humanitaire et aux Relations avec la Société Civile (CDHAHRSC).

Cette journée a été placée cette année sous le thème : « nos droits, notre avenir ici et maintenant »

L’ouverture officielle a été suivie par une table-ronde sur « Les droits humains, migration et responsabilité des médias, informer pour protéger les droits des migrants ».

Arsenal juridique et institutionnel protecteur

La plupart des intervenants, que cela soit Limam Mohamed, Directeur des Droits de l’Homme, NDoumbé Bâ, Chargée de programme auprès du Haut-commissariat ou encore Bal Moustapha, Chef de service protection auprès de l’Instance nationale pour la lutte contre la traite des personnes et le trafic des migrants, l’arsenal juridique national, le cadre institutionnel et les conventions internationales ratifiées ont été exhibées pour dire combien la Mauritanie veille au respect des migrants.

Tout a été cité, notamment les conventions internationales ratifiées, la Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1789, la Convention internationale des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille de 1990, la Convention et les protocoles de l’ONUDC contre la traite et le trafic des êtres humains, toutes les conventions fondamentales de l’OIT, notamment la Convention 143 sur les travailleurs migrants. Et autant de lois, ordonnances et décrets protégeant les droits des travailleurs migrants et les droits des migrants à jouir des avantages sociaux et économiques en Mauritanie, tels que l’accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi, etc.

Si le Commissariat aux droits de l’homme veille au respect des droits accordés aux migrants, l’instance nationale qui lui est rattachée pour la lutte contre la traite des personnes et le trafic des migrants joue le rôle de veille contre les abus dont ces derniers pourraient faire l’objet.

Droits humains dans le contexte de la migration

NDoumbé Bâ a présenté une communication relative à la protection des droits humains dans le contexte de la migration, avec l’approche basée sur ces droits et leur impact, notamment les discours déshumanisants et préjudiciables aux droits des migrants.

Elle a passé rapidement en revue les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme et leurs protocoles additionnels connexes qui accordent des droits aux migrants en vertu de leur humanité.

L’arsenal juridique

Il s’agit notamment de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, la Convention relative aux droits de l’enfant.

Par la suite, elle a abordé les principes et directives recommandés sur les droits de l’homme aux frontières internationales. Ces principes aident les Etats à remplir leurs obligations de gérer leurs frontières en conformité avec le droit international des droits de l’homme et avec les autres règles applicables. Ils reposent sur l’idée que le respect des droits fondamentaux de tous les migrants quels que soient leur nationalité, leur statut migratoire et autres circonstances, facilite la gouvernance des frontières.

NDoumbé Bâ a ensuite cité les principes clés à faire respecter, comme la primauté des droits humains, la non-discrimination, le droit d’assistance et de protection. Ce principe veut que les obligations en matière de droits de l’homme prévalent sur les objectifs sécuritaires et de gouvernance migratoire.

Enfin, le devoir d’intégrer l’approche basée sur les droits humains, une approche qui met en lumière les obligations des Etats en matière de protection, de prévention, d’assistance et de réparation, tout en garantissant que les victimes bénéficient de recours effectifs et d’une protection appropriée.

Rôle des médias dans la couverture des faits migratoires

Enfin, le rôle des médias a été crucial dans cette table-ronde, notamment dans la lutte contre la désinformation, la distorsion des faits entourant les cas de migration, la lutte contre les stéréotypes et les atteintes contre la dignité ou l’intégrité physique et morale des migrants ;

La table-ronde a permis aux acteurs de la société civile de donner leurs points de vue sur les avancées mais aussi les insuffisances et atteintes aux droits humains en Mauritanie. 

La presse a eu également son temps d’intervention avec le témoignage de plusieurs journalistes sur leurs expériences dans le traitement des faits migratoires, les défis et les obstacles rencontrés dans leur quête d’informations et de données fiables, notamment auprès des sources autorisées.

A noter que la table-ronde a été modérée par Houleye Kane, journaliste.

Cheikh Aïdara