La maladie à coronavirus de 2019-2020 est maintenant derrière nous. Enfin, on l’espère, car le Monde ne pourrait pas supporter une résurgence de ce fléau qui a pris l’allure d’une apocalypse dont n’avait idée qu’à travers les Livres. Des mois de confinements, des morts par centaines de milliers, d’angoisse mais, surtout, de prise de conscience de notre fragilité d’humains. De notre petitesse.
Ceux qui liront l’Histoire du Covid-19, à l’heure du Bilan, comprendront facilement que les auteurs de telles chroniques n’avaient aucune prétention. Les faits ont été relatés, au jour le jour, voire minute par minute, par tous les médias du monde (chaînes de télévisions, radios, journaux, sites, réseaux sociaux) ; ils ont seulement tenu une sorte de « registre » en consignant l’évolution de la maladie, pour permettre d’avoir une sorte de chronique du Covid 19 qui ne sera plus à rechercher, à l’état fragmentaire, quand tout sera fini. C’est le seul mérite de ces réflexions post-Covid.
Dans un an ou deux, celui qui aura écrit sur la Mauritanie et la façon dont elle a traversé la pandémie pourrait dire : « Les faits qui se rapporte à mon pays sont cependant plus personnalisés, parce qu’ils sont moins rigides, avec une réflexion liée à ce que les gens ont ressenti, à la manière dont ils ont traversé la crise. Ils reprennent, comme pour la chronique mondiale du Coronavirus, la manière dont les autorités mauritaniennes ont agi, parfois avec appréhension, pour circonscrire un Mal qui était partout, et dont les « portes » d’entrée, après l’arrêt du transport aérien, ne pouvaient être que ces frontières poreuses avec le Sénégal, le Maroc, le Mali et l’Algérie.
Les mesures prises étaient justifiables, sans être totalement justes. Elles ont assuré la sécurité des citoyens, en limitant considérablement le risque Covid 19, mais elles ont accentué l’état de précarité d’un grand nombre de citoyens qui se sont retrouvés « confinés » sans moyens de subsistance. L’aide annoncée par l’Etat, surtout celle qui consistait à verser des subsides à quelque 30.000 familles, essentiellement à Nouakchott, la capitale, étaient largement insuffisante parce qu’elle oubliait les milliers de jeunes qui survivaient grâce à ce système D qui, localement, avait le nom de « tieb-tieb » (débrouillardise). L’aide qu’on accordait aux petits métiers, et qui prenait la forme d’une suppression de taxes et d’impôts dus aux communes, ne leur était d’aucuns secours parce que, dans les faits, rares étaient ceux qui s’en acquittaient réellement ! Il reste cependant à reconnaître que le confinement, et le cloisonnement des wilayas pris une semaine après, étaient la SEULE attitude viable qu’un pays sans ressources, comme la Mauritanie, pouvait prendre pour contenir les effets primaires (dans le domaine de la santé) d’une pandémie qui sévissait partout, n’épargnant ni puissances économiques ou militaires.
Sneiba Mohamed