Le Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, a entamé jeudi 5 août 2021, une opération coup de poing pour libérer les espaces publics à Nouakchott. Une énième confrontation en vue avec les squatters, lesquels ont eu jusque-là le dessus par l’usure, face aux multiples tentatives de l’Etat de les déloger.
M. Sid’Ahmed Ould Mohamed, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, véritable « mécanicien » de l’équipe gouvernementale, est à l’œuvre, pour déblayer un secteur devenu une véritable fourmilière. Après avoir entamé une opération d’envergure à la tête du Ministère du Commerce, où en peu de temps, il était devenu l’ennemi à abattre du puissant lobby des commerçants, il a été appelé à la rescousse au Ministère de l’Hydraulique, en pleine déconfiture. Son passage dans ce département avait permis de « réparer » les pannes qui plombaient la réalisation de plusieurs ouvrages. Aujourd’hui, c’est une autre « grande panne » qu’il doit huiler, le département de l’Urbanisme où il a été rappelé en rescousse.
Jeudi 5 août 2021, il a entamé une véritable bataille pour libérer les espaces publics de Nouakchott longtemps pris d’assaut par des centaines de squatters.
Il a supervisé en effet le lancement du processus de dégagement des rues et de l’évacuation des places publiques. Il était entouré de plusieurs hauts fonctionnaires de la Primature et du ministère de l'Intérieur, notamment le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation, Zeynabou Mint Ahmednah, et Kane Ibrahim chargé de mission auprès du Premier ministre, ainsi que le Gouverneur de Nouakchott Ouest, M. Abderrahmane Ould El Hassan,
Le ministre a indiqué que ce processus s'inscrit dans la stricte application du programme politique du Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazwani, « Taahoudati » (Mes Engagements), dans le domaine du logement et du contrôle urbain. Il a ajouté qu’il s’agit en fait de la mise en œuvre du Code de l'urbanisme concernant la prévention de l'accaparement de l'espace public, dont les contrevenants sont soumis à la démolition de leur ouvrage et à une amende. L’action intervient également, selon lui, dans le cadre de la stricte application du plan d'urbanisme de la ville de Nouakchott.
Dans une déclaration aux médias publics, le ministre a indiqué qu'il était venu avec les autorités administratives et municipales pour superviser le processus de désencombrement des rues, de la libération des espaces publics et de la cessation des occupations illégales.
Il a ajouté que le processus se déroulera sous la supervision des équipes techniques du ministère de l’Habitat. Ceux-ci étudieront, d’après lui, les plans d'urbanisme afin de s'assurer que les places réservées aux bâtiments publics, aux écoles, aux hôpitaux, aux places publiques et aux autres équipements, sont conservées. Les autorités compétentes étudieront également les documents à la disposition des occupants et qui les autorisent à occuper les dits-lieux. Les sanctions appliquées aux contrevenants ne se limiteront pas seulement, selon lui, à la démolition des ouvrages réalisés sur les lieux, mais que les documents en leur possession seront examinés par un comité spécialisé. Si les documents attribués sont valides, l’attributaire des lieux pourra jouir de sa propriété. Dans le cas contraire, une étude plus approfondie sera menée pour constater la régularité ou non de l’occupation.
Dans ce cadre, dira-t-il en substance, la recherche d'une solution à l’amiable sera la voie qui va être suivie, soulignant que l’objectif de l’opération n'est pas de nuire aux personnes.
Il a expliqué que le processus a commencé à partir de la Moughataa du Ksar, qu’il se poursuivra à Tevragh-Zeina, puis s’étendra aux autres départements de Nouakchott. Le but, selon le ministre, est de corriger la situation urbaine de la ville, en la débarrassant des abus et des actes illégaux qui travestissent son plan directeur. Selon lui, les autorités compétentes ne cherchent pas à déranger qui que ce soit, mais qu’elles sont mues plutôt par la recherche du bien-être collectif, mais sur des bases légales et conformes au plan urbain de Nouakchott, afin de rendre à la ville sa totale plénitude.
Il a déclaré que quiconque aura reçu un avertissement de la part des équipes du ministère de l’Habitat, devrait se rendre auprès du département et des autorités compétentes pour régulariser sa situation. Il a souligné qu'il n'y aura pas d'exceptions, et que la loi s'appliquera pour tout le monde.
Cheikh Aïdara