A 22 ans, Djiefoulbé Bâ, lauréate du concours Eloquence Mauritanie pour l’édition 2019-2020, accompagne la caravane d’information régionale qui a sillonné du 9 au 12 octobre 2021, les villes de Kiffa, Néma et Bassiknou. Objectif, encourager les jeunes des villes de l’intérieur du pays à participer au concours Eloquence 2021. Un rôle que Djiefoulbé a bien joué, en partageant avec les jeunes des cités visitées, sa propre expérience.
Elle a 22 ans, mais on lui en donnerait trois de moins. En tant que lauréate de la 2ème édition du Concours Eloquence en Arabe, organisée en 2019-2020, la présence de Djiefoulbé Bâ dans la caravane régionale de sensibilisation autour du concours, a encouragé beaucoup de jeunes à participer à la compétition.
Sa silhouette soudano-sahélienne, fluette et évanescente, ses yeux en amande et son teint café au lait surmonté d’un visage angélique, fait qu’elle a entendu tout genre d’interpellation. Ce qui ne la dérange plus. Somalienne, Soudanaise, Ethiopienne, Peulh du Niger…Djiefoulbé Bâ a tout essuyé, tellement son physique et son élégance prêtent à comparaison. Certains lui prêtent même une forte ressemblance avec Ilhan Omar, cette américaine d’origine somalienne, première musulmane voilée à entrer au Congrès.
Djiefoulbé Bâ a connu le Concours Eloquence, en frôlant de justesse une participation à la première édition en 2018 qui portait sur le droit des enfants. « J’ai raté cette première édition, aussi ai-je attendu patiemment la deuxième édition dont le titre « La Mauritanie que nous voulons » m’avait tellement inspirée », avoue-t-elle dans un sourire candide. Et ce fut la bonne.
Sélectionnée parmi plus d’une centaine de participants, cette jeune fille originaire du village de Douboudé, département de Ould Yenge au Guidimagha, sur la frontière malienne, passa avec brio le premier test, puis le deuxième avant d’accéder aux demi-finales. « J’ai retenu de cette expérience, la qualité du coaching et la qualité des coachs, Cheikh Nouh, Marième Derwich, Idoumou, et tous les autres » s’émeut-elle.
C’est surtout cette grande famille de l’Eloquence formée par Traversées Mauritanides, qu’elle intégra qui la rend heureuse, grâce aux liens d’amitié indéfectible qu’elle noua avec les autres candidats. Ceux-ci sont devenus depuis, ses compagnons inséparables avec qui elle communique régulièrement via un groupe WhatsApp qu’ils ont créé pour garder le contact.
« C’est grâce à ce coaching que j’ai pu, le jour de la finale, surmonter ma timidité. J’ai pu ainsi, déclamer mon texte dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, devant un public constitué de parlementaires, d’universitaires, d’avocats, d’étudiants et ma famille. Quelques semaines plus tôt, c’était inimaginable ! » reconnait celle qui ne pouvait nullement s’exprimer en public.
C’est cette passion pour l’aventure « Concours Eloquence » qui a poussé Djiefoulbé Bâ à prendre part à la caravane d’information sur le concours qui a sillonné les villes de Kiffa, Néma, Bassiknou, en particulier le camp Mberra des réfugiés maliens, à la rencontre des jeunes. Elle cherche surtout à transmettre à ces jeunes des régions de l’intérieur de la Mauritanie, cette passion du challenge afin de les inciter à prendre part à cette compétition de l’art oratoire et de l’éloquence. « Un grand merci à Traversées Mauritanides et à UNICEF ! » lança-t-elle, en direction d'un groupe de jeunes du camp de Mberra émerveillés par son texte sur l'unité nationale qu'elle venait de déclamer.
Il faut rappeler que ce concours est organisé par l’association culturelle Traversées Mauritanides avec l’appui de l’UNICEF.
Cheikh Aïdara