Située dans la commune d’Aghchorguitt, à 237 Km de Nouakchott, l’Aire de Repos de Robine est une halte providentielle pour le cheptel en provenance des régions du pays en partance vers les marchés à bétail de Nouakchott. Ici, les éleveurs disposent désormais d’une infrastructure presque complète construite par le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS).
L’Aire de Repos d’Aghchorguitt est fonctionnelle depuis 2019. Ses infrastructures sont presqu’achevées. C’est ce que le gestionnaire des lieux, désigné par le conseil municipal, en accord avec la Délégation régionale du Ministère de l’Elevage, M. Moustapha Ould Babe, a affirmé lors d’une interview, jeudi 28 octobre 2021. « Depuis votre dernier passage en 2020, beaucoup de choses ont été réalisées, telles les abreuvoirs qui permettent aujourd’hui d’abreuver tout un troupeau à la fois, alors que les réservoirs en bassine utilisés à l’époque ne permettaient de recevoir que dix moutons à la fois. » a-t-il commencé à énumérer.
Il a cité aussi le château d’eau, aujourd’hui fonctionnel, qui a permis une telle facilité dans l’abondance de l’eau, mais aussi la rampe construite en dur qui permet aisément de débarquer ou d’embarquer les animaux à partir des camions. Auparavant, les animaux sautaient et cela causait parfois des fractures chez certains d’entre eux, a-t-il ajouté en substance. Aujourd’hui, deux rampes de débarquement et d’embarquement sont en état de finalisation. « Il ne reste que la clôture des lieux. Le grillage est là dans le magasin, et dans dix jours, si vous repassez, vous trouverez que la clôture est entièrement placée » a-t-il souligné.
« Il y avait quelques éleveurs de passage, en provenance des Hodhs, mais ils sont repartis juste avant votre arrivée » regrette-t-il. Selon Moustapha Ould Babe, « c’est surtout pendant la période d’été que l’affluence est plus grande, lorsque les pâturages de l’Est commencent à se dessécher et qu’il faut convoyer le plus de bétail pour éviter la période de disette. Ou pendant les deux grandes fêtes religieuses, El Fitr et Ad Ha (korité et tabaski) ».
Le gestionnaire d’expliquer qu’une réunion est en préparation au niveau de la commune pour créer des rentrées, presque symboliques, histoire d’aider à la gestion des lieux. « Il s’agit de participations vraiment symbolique, comme 50 MRO pour prendre une douche, ou 100 MRO pour le prix d’un passage…Juste de quoi aider à la propreté et à l’entretien des lieux » justifie-t-il.
Il faut rappeler que l’Aire de Repos de Robine est bâtie sur une surface de 400 mètres carrés. Elle comprend un hangar de 120 mètres carrés, une salle de conservation d’intrants, un forage et un château d’eau fonctionnant à l’énergie solaire et six abreuvoirs. Elle est le lieu de convergences de nombreux éleveurs et convoyeurs d’animaux venus de plusieurs localités de l’Est du pays.
Avant l’intervention du PRAPS-MR, c’était un espace désolant, sans abri, sans eau, sans locaux contre les ventes de sable et le soleil ardent. Rien que des arbustes pour se protéger de la furie des éléments. Un témoignage de Mohamed Abidine, 70 ans, commerçant de bétail venant de Tayef près de Guerrou dans la Wilaya de l’Assaba.
Selon le Directeur Technique du PRAPS-Mauritanie, M. Mohamed Vadel Néma, l’utilité des infrastructures installées au niveau de l’Aire de Repos de Robine du Brakna, comme celle construite à Fam-Lekhreydhat en Assaba, est évidente.
« Elles répondent, selon lui, à un réel besoin ». De préciser plus loin que « l’emplacement des principales zones pastorales par rapport aux débouchés implique que les animaux sur pied sont convoyés sur des axes de commercialisation qui sont relativement longs ». Il explique en substance que l’absence d’aires ou de gîtes de repos aménagés le long de ces axes ne permet pas de maximiser le poids vif et l’embonpoint des animaux pour une meilleure valorisation dans les marchés terminaux.
Cheikh Aïdara