Le patronat réuni en congrès ordinaire à Nouakchott oublie, comme d’habitude, qu'il y a - aussi - des investisseurs nationaux importants dans les wilayas, notamment à Nouadhibou dont le nom de "capitale économique du pays" est loin d'être usurpé. Le bureau du patronat, les présidents des fédérations et les délégués censés représentés leurs corporations respectives jouent-ils, réellement, leur rôle ? On peut en douter !
C'est notamment le cas de la fédération du tourisme qui œuvre, de manière inexplicable, pour empêcher les investisseurs du secteur installés à Nouadhibou de faire entendre leur voix. Ainsi, dans la capitale économique, et alors que le congrès de l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM) s'achève ce vendredi, après un conclave de deux jours entre « gens de Nouakchott » (une exclusion qui rappelle celle pratiquée lors des visites du président de la République), les voix fusent dans la capitale économique pour dénoncer cet « exclusionnisme » qui touche, plus que toute autre fédération, celle du tourisme présidée par Mohamed Ould Chriv.
Ces opérateurs qui ont investi des centaines de millions (pas moins de 600 millions pour chacun, nous dit l’un d’eux) lancent un appel pressant au président du patronat et même au président de la République pour qu’une telle injustice soit réparée.
D’ailleurs, nous dit l’un d’eux, c’est le rôle de la zone franche de promouvoir notre activité, pas de nous mettre des bâtons dans les roues, quand elle nous met la pression pratiquement sans aucun service rendu ! Pourquoi la zone franche retarde-t-elle la distribution de terrains à ces investisseurs et ne s’empresse même pas à régler les problèmes de ceux qui viennent vers elle pour des questions liées au foncier alors qu’il y a un important pôle tourisme dans ses projets initiaux ?
« Si notre fédération a un règlement intérieur, et j’en doute, il n’a jamais été distribué à ses membres », nous dit cet autre investisseurs, qui ajoute que les procès verbaux ne sont pas signés de façon systématique pour leur assurer une certaine légitimité.
Le cloisonnement que la fédération entreprend pour empêcher Nouadhibou d'avoir voix au chapitre, doit être expliqué par le président de la fédération du tourisme en justifiant l'absence au congrès de l'UNPM de deux délégués choisis par leurs pairs, il y a quatre mois, pour y participer.
Les investisseurs dans le domaine du tourisme sont donc lésés, et c’est pourquoi, ils lancent un appel pressant au président du patronat, M. Mohamed Zine El Abidine Ould Cheikh Ahmed et, en dernier recours, à Son Excellence le président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour que justice leur soit rendus à un moment où le mot d’ordre lancé depuis Ouadane est « insaav » (équité).
La Rédaction