Sous le Haut patronage du Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Cheikh Ghazouani, la Mauritanie va accueillir du 16 au 19 mars 2022 à l’ancien Palais des Congrès de Nouakchott un forum régional sur l’esclavage. Il est organisé par l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) en collaboration avec le gouvernement mauritanien et le Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage.
Anachronismes sociaux et persistance des pratiques esclavagistes demeurent une dominante dans une région du Sahel aux structures sociales similaires. C’est dans ce contexte que se tient le forum de Nouakchott organisé par le mouvement IRA-Mauritanie, et qui aura lieu du 16 au 19 mars 2022. Plusieurs délégations venant des 5 pays du G5 Sahel sont attendues à Nouakchott, notamment du Niger, du Mali, du Burkina Faso et du Tchad, en plus de pays invités comme le Sénégal, la Guinée Conakry et le Ghana en particulier. D’autres délégations se joindront au forum en provenance des Etats-Unis, d’Italie, d’Allemagne, de Belgique et de France.
L’esclavage au cœur de la problématique sociale au Sahel
Le forum qui se tiendra pendant trois jours, sera dominé par deux journées de conférence à l’ancien Palais des Congrès, les 16 et 17 mars 2022. Organisé sous le thème : « Faire de la lutte contre l’esclavage un combat commun et consensuel entre la société civile et les gouvernements des pays du Sahel », il comprend une ouverture officielle, des panels, des travaux de groupe et enfin des recommandations qui serviront à la rédaction d’un Manuel de lutte contre l’esclavage au Sahel.
Plusieurs personnalités s’exprimeront au cours de ce forum, notamment le président de IRA-Mauritanie, l’Honorable député Birame Dah Abeid, le Secrétaire Exécutif du Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage au Sahel, M. Ali Bouzou et le discours officiel du Président de la République, SEM. Cheikh Ghazouani ou celui qu’il aura délégué.
Au total quatre panels seront au programme, dont trois au cours du premier jour et porteront sur divers sujets, l’expérience des OSC dans la lutte contre l’esclavage, les aspects psycho-sociaux de l’esclavage et leurs ramifications, causes et conséquences de l’esclavage au Sahel, défis et perspectives de la lutte contre l’esclavage au Sahel. Enfin, le deuxième jour sera consacré essentiellement à l’enrichissement du Manuel de lutte contre l’esclavage au Sahel, à partir des avis des membres du réseau à l’issue des travaux de groupe.
Le 18 mars 2022, les membres du Réseau du G5 Sahel effectueront une visite à Rosso.
Genèse du Réseau 65 Sahel de lutte contre l’esclavage
Le Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage a été créé en marge du Colloque international sur le thème « Droit et esclavage en Afrique de l’Ouest » tenu à Bamako du 16 au 18 octobre 2017, au Campus Universitaire de Badalabougou, Faculté des Sciences Juridiques et Politiques.
Le Réseau a organisé jusque-là 4 sommets, deux à Bamako au Mali (2017 et 2021), un à Niamey (2018) au Niger et un quatrième à Paris le 16 février 2019, à l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales (EHESS), sur le thème : « esclavage et abolitionnisme africain ».
Trois structures actives dans la lutte contre l’esclavage sont les membres fondateurs du réseau, à savoir TIMIDRIA du Niger, TEMEDT du Mali et IRA de Mauritanie. Ils ont, à travers une déclaration dite « Appel de Bamako 1 » mis en place le Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage au Sahel.
Du 18 au 20 décembre 2018, sous le Haut parrainage du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et du Ministre de la Renaissance Culturelle du Niger, ils ont co-organisé un Colloque international sur « L’esclavage dans l’espace saharo-sahélien » avec l’association TIMIDRIA, l’Université Birmingham de Grande-Bretagne en partenariat avec les universités de Niamey et de Tillabery. Ce colloque a connu l’extension du réseau et l’entrée de nouvelles structures, comme FESTICHAMS du Burkina Faso et Enfant ARED du Tchad, ainsi que GRAND LEKOL FILOZOFI de l’Ile Maurice.
D’autres organisations des droits de l’homme du Sahel prendront part à la rencontre de Nouakchott, en particulier, ORDH du Niger, KALTAMACHEQ IMARHAN INTIDI du Burkina Faso, AFRICAJOM CENTER du Sénégal, l’Association « La Voix des Victimes de l’Esclavage » de la Guinée Conakry, l’Association DANGOSIRA et l’Association GAN-BANAAXO du Mali.
Les grandes avancées de la question esclavage sous Ghazouani
Dans une Mauritanie où la lutte contre l’esclavage n’était connue que sous ses aspects répression, exclusion et emprisonnement des militants et dirigeants abolitionnistes du Mouvement IRA, l’arrivée au pouvoir en 2019 du Président de la République Mohamed Cheikh Ghazouani allait être le début d’une grande ouverture envers les organisations de défense contre l’esclavage.
L’organisation d’un colloque régional sur le phénomène esclavagiste, comme celui prévu dans quelques jours, était impensable il y a quelques années. D’ailleurs, le président de IRA-Mauritanie, Birame Dah Abeid en avait fait mention au cours de la dernière rencontre de Bamako en 2021, lorsqu’il a entretenu les participants des progrès réalisés dans ce cadre par le gouvernement Ghazouani.
Cadres et militants de IRA-Mauritanie sont en effet aujourd’hui unanimes à reconnaître que le gouvernement du Président de la République Mohamed Cheikh Ghazouani, contrairement à ses prédécesseurs, a levé les poursuites judiciaires, les interdictions et la chasse aux sorcières qui était leur lot quotidien. Il a ouvert avec les antiesclavagistes de IRA-Mauritanie et toutes les autres composantes de la société civile et politique mauritanienne une concertation permanente visant à asseoir une collaboration franche et directe entre les différents acteurs de la vie nationale, notamment sur des questions jugées sensibles et tabous comme l’esclavage par les gouvernements antérieurs
C’est sous les auspices du gouvernement du Président Ghazouani que le mouvement IRA a reçu sa première reconnaissance officielle après plus de quatorze ans de lutte et de déni d’existence.
Cheikh Aïdara