Lors d’une conférence de presse qui a duré plus de trois heures d’horloge, le Ministre de la Santé, Dr. Sidi Ould Zahaf, a présenté deux ans d’efforts déployés par le gouvernement mauritanien pour juguler la pandémie Covid-19. Un bilan et des perspectives dressés lundi 14 mars 2022 à l’ancien Palais des Congrès de Nouakchott, en présence du corps diplomatique, des représentants d’organismes internationaux, des autorités administratives et des cadres de son département, ainsi qu’un parterre de journalistes.
« Stratégie de riposte à la pandémie Covid-19, bilan et perspectives, 2 ans d’efforts du gouvernement et ses partenaires ». C’est sous ce titre générique, que le ministre de la Santé, Dr. Sidi Ould Zahaf, entouré de ses proches collaborateurs, a dressé les résultats réalisés par la Mauritanie pour contenir la crise sanitaire qui a effrayé le monde.
Faisant un bref bilan de la pandémie, il a rappelé qu’entre le premier cas signalé en Mauritanie, le 13 mars 2020 et la situation d’aujourd’hui, les cas d’infection sont allés crescendo, avec un cumul en mars 2022 de 58. 657 cas confirmés, 981 décès et 57.650 cas de guérison.
Il a rappelé qu’aucun pays au monde n’a été épargné par une pandémie qui a fait 485 millions de victimes, dont 7 millions de morts. Ses impacts sont aussi bien sanitaires, économiques que sociaux, imposant des conditions difficiles pour les populations, avec une diffusion fulgurante de la maladie qui a embrasé le monde en quelques jours, à partir de son premier foyer, la ville de Wuhan en Chine qu’elle a frappé le 9 janvier 2020.
Le ministre a déclaré que malgré les mesures de prévention que le gouvernement mauritanien a très tôt prises, le pays connaîtra son premier cas le 13 mars 2020. S’en suivit des mesures draconiennes qui ont commencé avec le confinement systématique des voyageurs en provenance des zones contagieuses, puis les voyageurs en provenance de l’extérieur, ensuite, la fermeture des frontières, le couvre-feu, la fermeture des commerces, des établissements d’enseignement, l’interdiction de circuler entre les villes, les mesures barrières…
Parallèlement, l’Etat a mis en place plusieurs commissions, commission de suivi de l’évolution de la maladie au sein du Ministère de la Santé, commission interministérielle, Plan global de riposte, Fonds de Solidarité nationale de plus de 20 milliards UM financé sur fonds propres de l’Etat et la contribution citoyenne. Evidemment comme le reste du monde qui a pris des mesures similaires, dira le ministre en substance, la Mauritanie comme le reste du monde n’a pu freiner la progression de la pandémie.
Selon Dr. Sidi Ould Zahaf, le corps médical mauritanien a su grâce à la lutte contre la pandémie acquérir plus de technique de containment et plus d’expertise pour freiner la maladie et amortir ses effets médicaux désastreux. Plusieurs campagnes furent initiées, certaines techniques d’autres de sensibilisation, avec l’appui de la société civile et des partenaires techniques et financiers du pays, avec un accent plus poussé sur le bilatéral. Pour amortir le choc dû aux retombées économiques et sociales de la maladie, le gouvernement a ainsi initié des mesures sociales fortes, avec la subvention des denrées essentielles, la prise en charge des frais d’eau et d’électricité et la distribution de vivres et de numéraires aux familles vulnérables.
Le ministre a beaucoup insisté dans son intervention sur l’apport considérable des partenaires au développement. Il a déclaré que le pays avait mis en place des unités de dépistage avant même la déclaration du premier cas, avec l’acquisition du dépistage par PCR et le renforcement de capacité des hôpitaux lors de la première vague avec l’ouverture du premier hôpital chargé de la prise en charge des cas de coronavirus entièrement équipé et doté du personnel technique compétent.
Le ministre de la Santé a par la suite abordé le volet vaccination, dont les premières doses ont été administrées en décembre 2020, la Mauritanie faisant partie des premiers pays à bénéficier de COVAX grâce au travail de la cellule de veille et de suivi du ministère. Aujourd’hui, la Mauritanie est championne de la vaccination au niveau de la sous-région, avec un taux de 12% de vaccinés, largement au-dessus du seuil fixé à 10% par l’OMS.
C’est dans ce cadre que la Mauritanie a bénéficié d’un premier lot d’1 million de doses. S’en est suivi le lancement des premières campagnes de vaccination au milieu d’une forte résistance alimentée par ceux qu’il a appelé les « ennemies du vaccin ». D’où l’initiative qui a été prise en vaccinant les premiers responsables de l’Etat en commençant par le Chef de l’Etat, les ministres, les hauts cadres de l’administration, les fonctionnaires et agents publics, ce qui suscitera l’adhésion progressive de la population.
Cette campagne de vaccination avait, selon le ministre de la Santé deux objectifs, satisfaire rapidement à la demande par la création de plusieurs sites en milieu urbain, semi-urbain et en milieu rural, deuxièmement contrer les rumeurs sur les effets négatifs des vaccins.
Le ministre a par la suite répondu aux nombreuses questions des journalistes.
Cheikh Aïdara