Mohamed Ould Bilal revient. Sa démission - et celle de son gouvernement - n'est donc qu'un intermède. En le reconduisant à son poste, le président Ghazouani estime que c'est encore le meilleur choix, hic et nunc, malgré les prévisions (et sollicitations) de certains qui voient les choses sous un autre angle.
Les considérations sur lesquelles le Président Ghazouani s'est basé pour conserver Ould Bilal au Premier ministère sont objectives, à l'aune de ce qui est politiquement correct (certains équilibres) mais aussi du profil personnel de l'homme (mélange d'entregent et de compétence).
Le Premier ministre sortant-entrant est donc un homme de consensus. Les quelques critiques de son style de gestion viennent de personnes aigris ou d'autres qui, sans vouloir adresser leurs remontrances à un président de la République qu'ils prétendent soutenir (et j'en doute) croient bien faire en s'en prenant à ses collaborateurse les plus proches (PM, ministre de la défense, ministre de l'Intérieur, Dircab) et à l'Union Pour la République (UPR), bras politique du pouvoir.
Ceci dit, le maintien du Premier ministre ne signifie nullement que rien ne change. Des ministres, sans doute les moins performants, vont devoir céder leurs fauteuils. D'autres viendront s'essayer à la charge ministérielle et pourront profiter des dernières orientations du président de la République pour mieux faire.
Ce qui est sûr, alors que Ghazouani entame la période la plus cruciale de son quinquennat, c'est que les erreurs commises par un ministre (maintenu ou fraîchement promu) se payeront cash. Le gouvernement qui sera annoncé dans les prochaines heures est appelé à finir, en beauté, la mise en œuvre du programme "Taahoudati" avec, en ligne de mire, les élections législatives, régionales et municipales de 2023 et la Présidentielle de 2024.
Sneiba Mohamed