Un nouveau gouvernement. Certains diront : « un de plus ». Sans comprendre, réellement, le pourquoi mais, surtout, le timing de ce remaniement. Les quelques critiques qui fusent d’un peu partout émanent, pour l’essentiel, de ceux qui n’ont pas encore compris tout à fait le style Ghazouani. Nulle place à l’improvisation, à la précipitation. L’application stricte de ce que Lavoisier disait de la Nature : « rien ne se perd (...) tout se transforme ». Le Président Ghazouani a tiré leçon de cette fin de mi-mandat. La mise en œuvre du programme « Taahoudati » ne requiert pas uniquement la cooptation de technocrates « engagés » mais bien - aussi - des hommes et des femmes convaincus politiquement de la nécessité d’agir dans la perspective d’une continuité qui arrive à grand pas, à l’approche des multiples échéances électorales (législatives, régionales et municipales, en 2023, présidentielles, en 2024). Après avoir consacré la rupture avec la gestion décennale de 2009-2019, il faut maintenant assurer la pérennisation des acquis, en convoquant l’avant-garde politique du pouvoir. Ainsi s’explique l’entrée en lice du président de l’Union pour la République (UPR), l’ingénieur Sidi Mohamed Ould Taleb Amar au poste de ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, et du Vice-président du parti au pouvoir, Yahya Ould Ahmed Waghef, qui hérite du portefeuille de ministre Secrétaire général de la Présidence. L’arrivée de l’ancien Dircab, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, au ministère de l’Intérieur et de Mohamed Salem Ould Merzoug aux Affaires étrangères complète ce dispositif de « garde rapprochée » politique dont s’entoure le Président Ghazouani pour entamer, en toute sérénité, cette seconde moitié d’un quinquennat rondement menée, malgré les aléas d’une pandémie de Covid-19 d’ampleur mondiale. Les jeunes et les femmes qui font leur entrée dans ce nouveau gouvernement sont également choisis en fonction de critères très strictes de compétence mais également de présence qui font de cette nouvelle équipe, remaniée à plus de 50%, l’instrument d’exécution de la politique dont les lignes directrices ont été tracées, il y a quelques jours, au Palais des congrès « Al Mourabitounes », à l’occasion de la sortie d’une nouvelle promotion de l’ENAJM forte de 529 jeunes prêts à servir une Nation réconciliée avec elle-même, grâce à la politique d’apaisement et d’ouverture adoptée par le président Ghazouani après une décennie de crise transformée cyniquement en « normalité ». Sneiba Mohamed